Grisée par la magie du keyboard, je tapais frénétiquement des mots, toute sorte de mots, une façon d’habiller le vide, une façon de me perdre dans les dédales de l’absence…
» Silence », « ombre », » ambiguïté » , »lumière ». Je voguais ainsi sans but précis jusqu’à ce que je tombe sur cette photo, plutôt étourdie par la trouvaille, je plissais les yeux devant cette bourrasque « émotionnelle ». j’avais du mal a déchiffrer ce sentiment de la lumière…
Mon enfance me prend par la main et l’on avance prudemment vers cette maison mauresque qui me faisait fremir depuis l’age de neuf ans. Les douces matinées de mes commencements me revenaient et j’avançais ainsi vers mon école primaire en dévisageant avec gourmandise l’étendue de la corniche. La plage Saint Cloud a Annaba n’est pas une plage comme les autres, c’est surtout un second souffle pour les riverains.
Nous passions par saint Cloud pour aller chez son médecin, pour rejoindre son travail et pour aller acheter ses croissants le matin… Nous passions par Saint Cloud pour rejoindre son amoureux, ou promener son enfant. Nous passions par Saint Cloud parce que c’était ainsi et que nous n’y pouvions rien.
Moi, je passais par Saint cloud pour retrouver la maison mauresque.
Mes petites camarades la disaient hantée. D’autres parlaient de trois locataires, vielles filles barbues aux mœurs obscures, qui ne sortaient jamais… Moi je n’avais de yeux que pour la noble pierre au parfum oriental .
Je tendais l’oreille chaque fois a travers cette forêt de colonnes et d’arcades, pour déchiffrer la complainte berbero – Andalouse qui me parvenait de derrière les moucharabiehs abîmés par le temps…
Ma maison était parée de profondes rides sur les murs et les herbes folles lui couraient dans tous les sens. Ma maison était différentes des autres villas européennes du quartier, tournées vers le soleil exhibant ainsi leur trop plein de terrasses et de balcons.
Ma maison, elle, manipulait avec nonchalance et non sans malice le visuel entre plein et vide, lisse et rugueux, courbe et droite et se drapait au bout d’ombres et de lumières dans un foisonnement éclectique de préaux et de patios…
A quelle voix répondait donc cette petite fille de 9, 10, 11, 12 ans en restant accrochée a ce langage magique d’architecture mauresque sans pour autant oser pousser un jour le portillon du merveilleux.
La maison mauresque a la plage Saint Cloud .Annaba. Algérie.
Jasmins De Nuit 
Anonyme
13 mars 2018 at 21:26
Encore un pan de la ville d’Annaba …ou plutôt devrais-je dire Bone…a disparu a jamais…..et le massacre continue….des villas ou on voit des immeubles en R+12 les remplacer a beau-séjour….il vont finir par faire de notre ville une image de leurs culture…..et non l’image de la culture universelle….depuis l’indépendance l’Algerianisation des villes est synonymes de dégradations….cela veut-il dire que nous sommes incapables de produire de la beauté…..quand est ce qu’il nous remettrons les clefs de la ville et du pays pour que cesse ce carnage à la beauté ….et pour que refleurisse , l’espoir de vivre heureux dans ce pays pleurer encore par ses anciens colons….et que cesse la volonté de fuite des jeunes en perdition de rêves et d’espoirs….
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Jasmins de nuit
14 mars 2018 at 18:31
Bonsoir Yazid. Le devoir de transmission, un autre contrat sociétal que nous avons négligé dans l’enseignement de nos enfants. la valeur du patrimoine ainsi que le respect du contrat citoyen ne sont jamais évoqués nul part.
Une societe qui n’a pas d’encrage geographique finira par tourner le dos a ses realites socio-culturelles. Dans notre cas, nous avons tourné le dos a la mer, a notre prolongement méditerranéen. Nous avons fait le choix de l’aridité et le désert du mashreq avec tout ce que cela implique d’inadéquation culturelle.
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Ibtissem
3 septembre 2014 at 12:30
cette maison s’appelle la maison Salvador, Voila un lien http://annaba-patrimoine.com/annaba-monuments-historiques-non-classes/maison-salvador/ qui contient quelque infos.
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Jasmins de nuit
3 septembre 2014 at 23:25
Hello Ibtisse et surtout merci pour le lien…Salvador titille notre imagination et vit encore a travers nos souvenirs…En effet la ressemblance avec la mosquee de Cordoue ,que j’ai visité , est bluffante.J’ai cru comprendre que tu etais Bonoise,n’est ce pas?.Cheers.
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Anonyme
20 juin 2014 at 14:48
plus d’information s’il vous plait sur cette merveille
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Jasmins de nuit
22 juin 2014 at 07:23
Une personne m’a écrit et se disait l’un des propriétaires sans donner plus de precisions.Cheers.
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Jasmins de nuit
12 juillet 2014 at 18:53
Pas plus que cela,je le crains.Merci de votre passage.
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Anonyme
24 août 2013 at 03:12
Destin incroyable de retrouver un pan de son histoire par la magie d internet qui fait rencontrer par la lecture deux parfaits etrangers ayant vecu un meme souvenir…
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Jasmins de nuit
24 août 2013 at 07:45
En effet une histoire assez incroyable espérant juste que ce n’est pas une mauvaise blague.
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YAZID DAOUDI
22 août 2013 at 22:17
Bonjour,
je suis un descendant du proprietaire de cette villa.Il etait mon arriere grand pere.
je me vois toujours petit garcon jouer dans cette terrasse.
Son etat est le produit d’un desaccord entre le MAROC et l’ALGERIE……
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Jasmins de nuit
23 août 2013 at 21:41
Hello Yazid,
C’est juste incroyable de vous lire…j’aimerai tellement en savoir plus …vous lire c’est un peu relire mon enfance . Merci de votre message.
Mon e.mail: latifakha@hotmail.com
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yazid
28 décembre 2017 at 20:56
Bonsoir,
je vous écrié quelque mots pour répondre à vous question ce vrais j’habite annaba depuis 1980 et j’ai toujour passer à côté de cette merveille villa de rêve à l’époque elle ne te pas comme sa mais aujourd’hui elle subie une dégradation sérieuse .
je suis partie à annaba le mois de juillet 2017 pour la voir elle et toujours la même j’ai vue un petit chien sur la terrasse je pense qu’elle est surveiller , et au red-chaussé il ya des gens inconnue ce ta dire que la villa salvatore colli elle était squoiter !.
la villa et construite en 1889 par son bâtisseur Mr salvatore colli son métier ce tailleur de vêtements
juif d’origines andalouse, la villa fait vendu par Mr salvatore colli a Mr abdelmadjid Zemmouri un propriétaire des canots de pêche à annaba à cette époque , bien sûr avant la sonde guerre mondiale
maitenent elle appartient au décèdent de Mr Zemmouri.
Malgré tous les décèdents ne veulent pas bouger pour la sauver de la dégradation, villa de rêve un seul exemple unique à annaba,faite quelque chose vous les décèdent sauver la villa de votre grand arrière grand père, sauver la aujoudhui se un patrimoine bonnois.
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karim
9 février 2013 at 07:03
Bonjour je suis ebloui par sa beauté, waouh , je croyais que l’extrait etait filmé a medinet ezzahra dans les fahs de cordoue !!! magnifique , magique. Un autre karim
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Jasmins de nuit
9 février 2013 at 11:58
Bonjour l’autre Karim,
Seriez vous originaire de Annaba? Si oui cette merveille est a saint Cloud.cheers.
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Jasmins de nuit
9 février 2013 at 12:02
Bonjour l’autre Karim,
Seriez vous originaire de Annaba? Si oui cette merveille est a saint Cloud.cheers.
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karim
2 août 2012 at 21:47
je souhaite à toute personne passant devant une maison hantée de pousser le portillon pour profiter de sa beauté avant qu’elle ne disparaisse du paysage et que la hantise ne se fasse inconsolable
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Jasmins de nuit
2 août 2012 at 23:31
C’était très intense comme moment ,retrouver des pans entiers de sa mémoire par le biais de cette photo prise par un inconnu…Vois-tu Karim, au fond ,je ne pense pas pouvoir ni vouloir d’ailleurs pousser le portillon aujourd’hui par pudeur devant toutes ces ombres y compris la mienne. Cheers!
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