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La guerre du pire,

04 Août

Il faut le dire clairement : Gaza n’est pas simplement un champ de bataille. C’est devenu un laboratoire du cynisme politique, un théâtre où deux leaderships aussi dévoyés que brutaux se renvoient la responsabilité de l’enfer qu’ils entretiennent.

D’un côté, Benjamin Netanyahou, stratège de sa propre survie, capable de frapper à 2 000 km des cibles Iraniennes mais incapable — ou plutôt non désireux — de livrer sans tuer des sacs de farine à 65 km de Tel-Aviv. Son gouvernement, le plus extrémiste de l’histoire Israélienne, a donné les clés de la politique nationale à des idéologues qui parlent de famine comme d’un outil légitime de guerre. Et quand Washington tousse, Bibi ajuste la ration pour éviter la chute — mais pas pour sauver des vies.

En face, le Hamas, qui a déclenché cette guerre le 7 octobre 2023 sans la moindre idée de ce que serait “le jour d’après”, . Depuis, il se cramponne au pouvoir, maintenant ses otages comme monnaie d’échange, sachant parfaitement que chaque jour de guerre renforce son emprise politique.

C’est la guerre du pire. Pas de héros, pas de camp juste. Juste deux appareils politiques qui prospèrent sur la douleur de leurs populations et la paralysie internationale. Les Israéliens modérés ? Marginalisés. L’Autorité palestinienne ? Invisible. Les États-Unis ? Englués, incapables de forcer la fin d’une guerre qu’ils financent encore indirectement.

Ce conflit n’a pas de fin annoncée parce qu’il sert trop bien ceux qui le mènent. Chacun rêve d’éradiquer l’autre, mais surtout de rester en place le lendemain matin. Et si, comme tout porte à le croire, Bibi et le Hamas survivent politiquement à cette guerre, il faudra dire adieu à toute idée de solution à deux États. Ce sera la normalisation d’une guerre permanente.

Une démocratie née en partie de l’Holocauste en train d’affamer des enfants Palestiniens. Un mouvement de résistance qui se nourrit littéralement du sang et de la faim de son peuple. Voilà où nous en sommes.

Le plus effrayant ? C’est que cette guerre n’est pas l’échec d’un système. C’est son fonctionnement normal.

 
 

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