Un samedi de confinement XXL, j’ouvre la porte d’entrée, question de renouer avec la chmissa et le tweet des oiseaux. Je pousse le luxe jusqu’à prendre ma kahwa sur le perron, m’en fous des voisins qui ne sortent jamais.
Je snobe, zappe, ignore royalement ma journee d’hier tout comme le parking, devant moi, essaimé de voitures parfaitement immobiles, je m’accroche plutôt au ciel et me lance vaillamment dans le sillage des rayons dorés.
Il y’a presque une vie entre les branches des arbres, ça me fait du bien.
La distanciation physique a partir des marches de mes escaliers est celle de ne pas trépasser le monde de la chose ni de suivre sa malheureuse évolution . J’ignore combien je tiendrai ainsi avant d’appuyer sur le bouton de CNN.
Je ferme les yeux, serre les mains, enfin un chitoh.
Je prends part aux festivités d’anniversaire de ma nièce via Instagram tout comme celui d’une autre amie virtuelle, célébrée par ses collègues a la rédaction d’Alger chaine 3, loin là – bas sur ma terre bleue.
« Happy birthday ya mra et des boussettes tout plein zkara fi hadik la chose », m’entendis-je crier de mon perron. Les pierrots me rejoignent dans mon envolée lyrique, un voisins ouvre sa fenetre, son chien se mit a aboyer, oups.
La chose s’enerve et me renvoie vite fait au métro qui passe au loin avec tous ses wagons … vides.
Je me réfugie dans ma cuisine, le joker se prénomme yaourt naturel. Faut dire que puiser dans la carte du terroir n’a pas ete une aventure heureuse. Le cocktail Mesfouf/ soupe de lentilles/tleytli m’ont littéralement flingué le colon, déjà mega nerveux.
L’ennui continue a creuser tranquillement son sillon dans nos tetes engourdies, on creuse, on cherche, le diner virtuel avec Mourad remis a Lydia et a moi meme du baume au coeur, enfin pour un quart d’heure.
Tic,tac,tic,tac, mon manque shot/news devient pressant, je tourne en rond, prends un livre au hasard, l’ouvre a la page 11+4+20+20 et lis a la première ligne:
-Non.
La chose s’est glissée jusqu’a entre les page du bouquin. Pfffff.