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Archives d’Auteur: Jasmins de nuit

À propos de Jasmins de nuit

« La mode se démode, le style jamais», disait la célébrissime Coco Chanel.. Un style c'est donc une respiration voire un regard surle quotidien. Un style c'est un savant mélange de pulsions, de poésie et de panache. Réinventer les lieux, dérouler la mélodie sans toutefois bouder le fun en ourlant le tout d'un chouia d'excentricité. Espère que vous aimerez le style Algero-Washingtonien sur cette page, que vous puissiez l'enrichirez de vos commentaires et de vos palpitations nécessaires a la survie de ce blog. Cheers.

Icône du goût français, libre et fantasque, Andrée Putman a imposé son style unique et entraîné dans son sillage une génération d’architectes stars. En archives et témoignages, un bel hommage à la papesse du design, disparue il y a tout juste dix ans.

Documentaire de Saléha Gherdane (France, 2022, 52mn)

 
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Publié par le 29 janvier 2023 dans Mode & Art de vivre

 

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Femmes croisées,

C’est un excercice franchement périlleux que celui de vouloir ponctuer une toile d’aphorismes entendus et maintes fois usités, fatalement inutile.
Et qu’importe le renvoi technique ou le bavardage sur la grammaire des modulations. Encore moins la digression sur le trompe l’oeil ou l’aisance de la portraiture en étage voire le brossage de la perspective magistralement exécuté, blablablabla.
Privilégier plutôt le choc visuel, le paroxysme de la cavale mentale, les jambes qui vacillent, l’étourdissement, la déroute, l’hémorragie et le supplice du pourquoi une telle interprétation?
J’obtempére, respire profondement avant de remonter l’ovale des visages et m’engouffre dans l’intemporel.
L’univers pictural d’Ibrahim Achir est un cosmos en mouvement continu, les levres y sont frémissement et le regard clairvoyance.
Point de jour encore moins de nuit mais une lumiere somatique née par et pour le surprenant barbouillage.
Les personnages sont un brin inquiétants tout autant que l’écrin qui les souligne. Mimodrame ou femmes croisés, elles semblent suspendues entre le vivant et l’objet.
Chaque toile signé Achir est immanquablement une ode poétique et ça m’émeut et me transporte.

Toiles de l’Artiste peintre Brahim Achir.

 
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Publié par le 9 juillet 2021 dans Arts Visuels

 

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Ceci n’est pas un journal.



Un samedi de confinement XXL, j’ouvre la porte d’entrée, question de renouer avec la chmissa et le tweet des oiseaux. Je pousse le luxe jusqu’à prendre ma kahwa sur le perron, m’en fous des voisins qui ne sortent jamais.
Je snobe, zappe, ignore royalement ma journee d’hier tout comme le parking, devant moi, essaimé de voitures parfaitement immobiles, je m’accroche plutôt au ciel et me lance vaillamment dans le sillage des rayons dorés.
Il y’a presque une vie entre les branches des arbres, ça me fait du bien.

La distanciation physique a partir des marches de mes escaliers est celle de ne pas trépasser le monde de la chose ni de suivre sa malheureuse évolution . J’ignore combien je tiendrai ainsi avant d’appuyer sur le bouton de CNN.
Je ferme les yeux, serre les mains, enfin un chitoh.

Je prends part aux festivités d’anniversaire de ma nièce via Instagram tout comme celui d’une autre amie virtuelle, célébrée par ses collègues a la rédaction d’Alger chaine 3, loin là – bas sur ma terre bleue.
« Happy birthday ya mra et des boussettes tout plein zkara fi hadik la chose », m’entendis-je crier de mon perron. Les pierrots me rejoignent dans mon envolée lyrique, un voisins ouvre sa fenetre, son chien se mit a aboyer, oups.
La chose s’enerve et me renvoie vite fait au métro qui passe au loin avec tous ses wagons … vides.

Je me réfugie dans ma cuisine, le joker se prénomme yaourt naturel. Faut dire que puiser dans la carte du terroir n’a pas ete une aventure heureuse. Le cocktail Mesfouf/ soupe de lentilles/tleytli m’ont littéralement flingué le colon, déjà mega nerveux.

L’ennui continue a creuser tranquillement son sillon dans nos tetes engourdies, on creuse, on cherche, le diner virtuel avec Mourad remis a Lydia et a moi meme du baume au coeur, enfin pour un quart d’heure.
Tic,tac,tic,tac, mon manque shot/news devient pressant, je tourne en rond, prends un livre au hasard, l’ouvre a la page 11+4+20+20 et lis a la première ligne:
-Non.
La chose s’est glissée jusqu’a entre les page du bouquin. Pfffff.

 
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Publié par le 11 avril 2020 dans A pile et face

 

Journal d’une confinée US -8-

Nous sommes tous coincés au milieu de cette chose – que ce soit en première ligne pour la combattre ou simplement dans nos maisons en attendant qu’elle passe .
De plus en plus de personnes tombent malades ces derniers jours, des proches notamment ce qui nous amène a mettre des visages sur la chose et c’est un pas de plus dans le pénible.
Les spécialistes en tout genre nous invitent a une nouvelle grammaire du pire, pour le coup je me dis qu’il n’est pas trop tôt pour réfléchir à la façon dont nous allons commencer à sortir de ce casse tête chinois. Une blague de mauvais gout, je vous l’accorde.
Un ami atteint durement du coronavirus me disait tout a l’heure qu’il n’avait qu’une envie, celle d’aller a la mer et d’y rester un long moment. Il n’a parlé ni de mets sophistiqués, ni de passer du temps avec ses deux enfants mais concentrait le peu de force qu’il avait encore sur la mer. J’ai mis ça sur le compte de l’enferment auquel il est assigné.
Ce serait donc ça l’humain, un espace illimité tangible, tactile, mouvant. Peut être .
Le mien d’espace est 24h sur 24 régie par mon iPhone et ce depuis le début de la chose. L’ecran bleu m’offre des éclaircies qui rappellent presque ma vie d’avant.  » j’ai réglé ta facture bancaire du mois précédent  » m’ecrivait Mourad, ce matin de son Emirat lointain. « Ton frere est encore plus têtu que jamais a sa maniere de refuser de porter le masque facial. » repetait la voix de ma mere agacée a partir de Annaba.
Je ris avec des copines sur facebook en faisant des blagues pourries et surveille non sans angoisse mon stock de shampoing, savon de toilette, coton- tige, dentifrice, eau de javel, glace a la vanille. Je travaille la sophistication de mes obsessions .

« Le maintien du schémas de pensée rigides exacerbe le stress et l’anxiété », a déclaré un specialiste pour rajouter ensuite, »La flexibilité est nécessaire pendant cette période d’incertitude et de changement rapide. » Je ne sais pas comment fait Stephane mon ami pour trouver la force et la constance de chanter chaque soir de son balcon et nous offrir ainsi une balade lyrique. il nous évade et nous apaise. De Paris a Washington DC, la distance s’appelle désormais, générosité .Mes pensees vont vers mon ami d’Oran qui vient a chaque fois me secouer, une maniere de me maintenir rattachée a la vie. Merci mon prince.

Afin de maintenir votre système immunitaire fort, d’autres conseillent sept à huit heures de sommeil. Faut que j’explique que depuis le début de la chose, je me suis aménagée un bureau dans ma chambre. Lydia pour sa part a déménagé son lit dans le « basement »- sous sol- avec ouverture sur le jardin.
Nous vivons ainsi chacune a une ou dans une « hauteur » différente .
Je l’entends s’affairer dans la cuisine, m’imprègne des musiques qu’elle ecoute, me parvient l’odeur de son savon a l’heure du bain. Son teint est plus pale que d’habitude mais son sourire reste intacte. Chaque soir et a heure fixe, elle m’envoie des photos de notre confinement.
Une petite histoire sur le confinement a partir du mega confinement. L’etre humain ne cessera t-il donc jamais de se mettre en scène comme pour s’assurer qu’il est en vie?

Nous sommes samedi 4 avril, il est 13:30, le ciel est gris, je ne suis ni heureuse ni franchement malheureuse mais tente de digérer la vie sous le règne de la chose. Mourad voudrait que nous puissions diner ensemble via écran . Un vrai diner familial avec plats chauds et jolies assiettes. Il parle de jeudi prochain. Faudrait que je trouve un menu facile a concocter, surtout pour lui. J’entends une ambulance au loin ainsi que le métro au delà du parking, devant la maison, essaimé de voitures a l’arrêt .
Lydia m’apporte une assiette: »N’oublie pas de manger maman. »

Photo tirée du journal visuel sur le confinement. Credit Lydia Chebbine.

 
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Publié par le 6 avril 2020 dans A pile et face

 

Journal d’une confinée US -5-

Ceci n’est pas un journal,

Vendredi, samedi, dimanche, les jours se suivent avec cette impression déplaisante de réécrire la même page.
Les mots se tiennent droits, en bloc, serrés les uns aux autres, n’offrant aucun interstice, pas même le moindre fil d’air.

Au dessus de cette orange bleue, des passions : espoirs, rêve , abnégation. Mais aussi des malheurs: terreur, félonie, abrutissement, ignorance, mesquinerie, le tout liés dans le désordre,
Tableau inachevé.

Deuxième semaines de confinement ou un peu plus, la lassitude serpente les têtes, écroue les coeurs, tu traines en pyjamas, mal rasé, aux aguets, inquiet, penché sur les traces d’un virus qui aurait pu coller aux semelles de tes chaussures.

Broyé par la terreur, tu n’as de yeux que pour les autres, a attendre perfidement leur fin, pas même capable d’anticiper ton agonie. La chine, la Corée, Hong Kong, l’Italie, L’Espagne.
Voyeur est ton nom.

Je devais voyager, aller au devant des visages avenants, cueillir des sourires et glisser ma main dans celles des enfants marins. Parait qu’ils sont de bon conseil.
………………………..

Tu rattrapes le train.
Haletant , tu te laisses glisser sur la banquette rouge, déplie le journal sans lâcher de l’autre main, la couronne.
Ma plus belle image de toi.

Photo de Lydia Chebbine.

 
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Publié par le 6 avril 2020 dans A pile et face

 

Journal d’une confinée US -4-

j’ai ouvert le livre du monde,
2e jours de printemps versus 8e jours de confinement, la température est bienveillante même si le soleil hésitera longtemps avant de montrer le bout du nez.
Qu’importe, le cerisier, lui, eu l’extreme délicatesse de dérouler toute son efflorescence en une nuit.
Miracle,
J’ouvre les fenêtres, régle la radio sur TSF jazz, la maison est une ile au gout iodée. Au bout d’un moment, je ferme les yeux et m’en vais chercher en moi les question du dehors.
Agitation,
Il y a 18 170 cas confirmés de coronavirus aux États-Unis et 241 personnes sont mortes du virus.
Ce quelque chose nous cherche, nous provoque, nous pousse a bout. Ce n’est pas un combat a la loyale.
Ce quelque chose n’a aucune éthique a sa manière de brouiller les piste. Plus d’hommes meurent du coronavirus que de femmes en Italie, une autre anormalité qui affole les laboratoires de recherche
Tic-tac,Tic,tac,
De la fièvre, de la toux, des difficulté a respirer et les symptômes de grippes et de rhume, Il faut poser le diagnostique.
Apres, tout partira très vite. Les épidémiologistes disent qu’il faudra beaucoup de temps pour bien comprendre les mécanismes de l’épidémie.
Indice.
Le président Américain Donald Trump aurait ignoré les rapports des agences de renseignement américaines et ce deja à partir de janvier. Ces rapports mettaient en garde contre l’ampleur et l’intensité de l’épidémie en Chine, puis dans d’autres pays.
Les mêmes rapports ont averti que les autorités chinoises minimisaient l’impact. l
a Chine auraient tue la vérité en fournissant des données inexactes sur les taux d’infection et de mortalité dûs à la maladie.
Voix
Les restrictions s’intensifient considérablement au milieu de la pandémie croissante du covid 19
l’Illinois et ses 13 millions d’habitants sont les derniers à rejoindre la Californie en se rapprochant d’un verrouillage efficace.
Pendant ce temps, la grande pomme -New York- demande aux travailleurs non essentiels de rester à la maison.
La Floride, elle, ferme les restaurants, les bars, les gymnases et la frontière américano-mexicaine clos ses portes aux voyages non essentiels.
Trump, cerné par les critiques de l’opposition et la presse réunies quant a sa gestion désastreuse de la pandémie subira de plein fouet la crise avec la fermeture du National Golf Club de Los Angeles, un club lui appartenant.
Qu’est ce qui me tuera en premier?
Je me moque de Trump mais me méfie du coronavirus.
je fais face a la constance des partisans de la théorie du complot et me heurte a l’aveuglement des extrémistes religieux.
Ne me sauvera, au final, du tumulte que le visage de l’enfant, penché sur les fleurs du cerisiers au fond du jardin.
20 Mars 2020.

 
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Publié par le 6 avril 2020 dans A pile et face

 

Journal d’une confinée US -3-

Nous sommes tous porteur du coronavirus. Nous fêtons ce jeudi, non sans un certain plaisir, la première semaine de confinement aux States. 7x24heures donc a essayer de comprendre, a tenter d’accepter afin de pouvoir s’adapter au brand new « SOCIAL DISTANCING. » A tous, on a demandé de s’entourer d’une sorte de bulle immatérielle/ translucide et de ne permettre a quiconque d’y entrer. Pas même sa propre mère ou son enfant encore moins son voisin voire les piétons nombreux sur le trottoir Bref l’humain dans sa bulle se doit de prendre abondamment ses distances . Une expérience sociétal ? Du tout puisqu’il est paradoxalement question de s’essayer au non-communautaire. Ce tout nouveau statut du non-collectif, donc, devient par un tour de passe passe la seule condition qui garantirait la pérennité du communautaire que nous avons évincé avec le social distancing du tout début . Trop confus? Qu’importe, vous aurez 14 jours pour détricoter qui de l’oeuf ou de la poule a connu le coronavirus en premier? Le premier qui trouve se verra offrir du produit détergent, des gants de chirurgie et un flacon de gel désinfectant. Force est de croire que La pandémie qui secoue le monde a le don de nous faire tourner sur nous même, confiné chez soi ou a courir tous les commerces avoisinants a chercher eau de javel, alcool a 60 degré et masques FPP2. Je resume: Des hommes dans des bulles translucides se tiennent loin les uns des autres, les bras chargés de produits désinfectants . Cette posture reposant sur de rares liens nous dépouille et nous reduit a notre nullité . Hier encore je disais que le coronavirus nous confondait dans notre réalité spacio-temporelle. Le voila dans un deuxième temps réussissant a nous sortir de la sphère du sentimental.
PS:
Les photos sont celles de la réalité marchande en ce mercredi Américain du 18 mars 2020.

 
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Publié par le 6 avril 2020 dans A pile et face

 

Journal d’une confinée US -2-


Coronavirus Day 6, nous trainons un chouia la savate. Le mental est soumis a rude épreuve vu la cadence des news et la cruauté des chiffres de la contamination constamment a la hausse.
Il y’a urgence a maintenir des règles d’hygiène strictes en exagérant le moindre geste, l’infini détails. La fragrance du savon, l’onctueux de la crème pour le corps ou la douceur du drap de bain deviennent pour ainsi dire des preuves de vie.
Persister dans sa routine, s’inventer de nouvelles priorités et apprivoiser l’être confiné qui parle, bouge, réfléchit en apparence comme vous avec ce je ne sais quoi de different, enfouis, sourd, un tantinet déroutant.
Mais le plus anxiogène reste cette voix qui vous tambourine les tempes: Coronavirus, coronavirus, coronavirus, corro bla-bla-bla-bla.
Faut surtout pas céder, plutôt l’éluder, la confondre avec le charivari de vaisselles, le commérage de l’aspirateur et la sélection sur spotify qui rejoue en boucle,
« Imagine there’s no heaven
It’s easy if you try.
No hell below us
Above us only sky
Imagine all the people
Living for today.

Imagine qu’il n’y a aucun pays,
Ce n’est pas dur à faire,
Aucune cause pour laquelle tuer ou mourir,
Aucune religion non plus,
Imagine tous les gens,
Vivant leurs vies en paix…

Ainsi serpente la journée entre one shot skype contre two shots of FB. J’aimerai prolonger les abondances, ne jamais interrompre les chuchotements et dormir auprès de ma mère , mon frère , mes petits neveux. Les Emirats ont fermé, ciel, terre et mer. Mourad ne peut plus nous rejoindre. Les States sont loin de tout, tellement loin, sauf du coronavirus.
Photos de Lydia Chebbine.
18 mars 2020.

 
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Publié par le 6 avril 2020 dans A pile et face