Le banal d’une vie sociale , des amies autours d’un café dans un café cette fois Français dans une Amérique au visage poli et au verbiage bienveillant…
la parole tournoyait gaiement autours des tables ,celles-ci chargées de macarons,de théière parfumées aux pétales de roses, de scones au » maple sirup » et ces autres au » strawberry » le tout en parfait accord avec les palpitations.
Le brouhaha de la salle revenait au creux des propos en pas chassé ,en demi-plié, tantôt déboulé pour revenir développé en dedans,en dehors,en entrechat même si parfois la discussion esquissait un grand écart…Ecouter,renchérir,se moquer ,insister,faire mine de se fâcher ,nier avec beaucoup de mauvaise foi et se laisser prendre dans les froufrous des douces amitiés et les notes de Vivaldi en large lampées étanchaient un tant soit peu la soif d’une intimité retrouvée au détour
d’une évocation du fameux: »la-bas. »
En arrière de cet écran scintillant,s’élevait une voix:
-« Au fait ,tu sais que je connais ton père allah yarhmou. »
-« Le mien de père?. »
-Oui,Il s’est occupé de moi depuis l’age de 5ans et ce jusqu’a beaucoup plus tard…Ce n’etait pas seulement un médecin de famille mais il etait ami avec mes parents surtout. »
-C’est fou que tu me le dises comme ça et aujourd’hui ».
-« En effet ils étaient amis et je pourrai te raconter des choses notamment sur le divorce de tes parents,des choses que tu ignores peut etre. »
Puis….. plus rien.
Me revient encore ses yeux écarquillées, ses lèvres essayant avec grande difficulté de maîtriser un léger tremblement ,préambule a tous les doutes.. les voyelles,toutes les voyelles baissaient la tête, arrondissaient le dos , se ramassaient et tentaient de faire désespérément barrage aux grincements des sons,aux brisures des voix…
Les « Heu », « Ah », « Oh », restaient suspendu juste la ,au dessus des tasses de café …Et le silence comme une lave de volcan ,cendres froides ,déboulait sur les aiguilles des montres.
Je regarde l’une et l’autre et une voix blanche monte en moi et une voix blanche essaye de la retenir mais c’était déjà trop tard…
Elle était déjà loin,elle était déjà en terre de douleur a chercher son père dans les moindres souvenirs ,dans l’infime image, dans les silhouettes imprécises, dans les ombres furtives…
Elle exigeait une réponse .
Elle, l’enfant qui n’a jamais cessé de dessiner les points d’interrogation .
Lui ,le Papa qui n’avait qu’un désir ,celui de ménager sa poupée , comme une dernière tentative afin d’expier les illusions dangereuses .
Les femmes Algéroises dans leur appartements entendirent au loin , les pas de la petite fille sur le seuil des vérités nues et blafardes…Elles baissèrent la voix ,changèrent de ton pour entamer une prière ,celle des petites filles qui cherchaient leur petit papa dans les vielles rues aux pavés froissés .
L.K.
[To be continued]
PS:
Bien qu’inspirée en partie de faits réels, les personnages et situations décrits dans ce texte sont purement fictifs, blablabla.
http://www.youtube.com/watch?v=OY7LHGs0dws