Elle allumait une a une toutes les lampes du salon,le principe était celui de brouiller la nuit…Encore enfant, elle avait coutume d’ouvrir grand les yeux devant l’étendue bleue ,une manière de faire le plein d’azur…comme une prémonition.
Aujourd’hui le peu de poussière-de-soleil que laissaient entrevoir les journées trop courtes de ce mois de décembre la rendait plus que nerveuse.Faut il s’en etonner quand on est né dans un pays incandescent et qu’on ai respiré de l’iode par vagues entières.
Cela fait vingt ans qu’elle essayait vainement de retrouver ses odeurs.
« Allo ,maman…ça va ? Tu sais quoi? J’ai mis ton parfum,ce matin, je t’ai sentie toute la journée et c’était tout drôle. ».
Le rire limpide comme une partition de vivaldi etait tout proche, il lui coulait au creux de l’oreille…Elle respira profondément avant de raccrocher puis ferma les yeux pour mieux voguer sur cette stylisation extrême des palpitations maternelles.
20:14mn,seule au milieu de toutes ces taches de lumiere ,elle appuie sur la touche radio, france inter diffusait de la musique « Gnawa »,l’animatrice avait du mal a prononcer le titre de la chanson.Elle disait avec beaucoup de mal »Lawah,lawah ».
Le « h » etait muet comme un regret..