le linge de lit blanc satiné courait la grande chambre silencieuse jusqu’au tombé fluide des larges panneaux en tissu de lin ourlant d’un trait léger l’infinie baie vitrée qui donnait sur une errance hivernale,immaculée, cotonneuse,dense et absolue.
Les « mélopées » météorologiques de la veille étaient unanimes et sans nuances sur l’énième absence de couleur en ce mois de mars.
D’un geste léger, elle s’éloigne de la fenêtre ouvre grand son cœur et ses valises pour y entasser pele mêle ses envies de soleil, maillot de bain, huile bronzante,chapeau de pailles,colifichets en dentelle et eau de Cologne citronnée.
Le ton est donné par ces frémissantes notes qu’elle jouait d’un seul doigt sur l’écran du téléphone portable qui affichait miraculeusement les destinations suaves. Au milieu de ce tout blanc d’une Amérique qui gèle, l’hymne est aux champs de l’été, véritable plaidoyer bleu sur la sensualité et les intériorités indolentes . Elle ajuste le grain ,vérifie les tons avant d’enchaîner sur des panneaux plongeant d’assiettes de melon sucré et de salade tomate mozzarella.
10h du matin et il neige lourdement ,reste a trouver les mots qui affineraient la frise et laisseraient filer le vaste monde des cartographies intérieures.
De retour a sa fenêtre ,elle suivait du regard et loin des inquiétudes, Le ciel, la lumière et toute la sensualité fébrile de ce monde. Flanquée de deux valises, l’épopée joyeuse,se laissait ainsi poser comme une douce lenteur sur la banquette arrière d’un taxi a destination de l’aéroport.
La poudreuse…
05
Mar