Comme une dernière prière,
Deux messages reçus aujourd’hui,l’un a 2:30h du matin ,heure Américaine et l’autre a 16:00. Deux messages de deux amies, l’une a Paris , l’autre a Londres, rédigés en langue Française, j’allais dire dans la langue d’Assia Djebar pour dire l’amour, la douleur mais surtout l’abnégation.
Heureusement que la force des mots n’est pas une matière friable et cela permet aux écrivains de transcender le temps et la géographie.
Assia djebar comme Malek Haddad et tant d’autres n’ont pas de coordonnées temporelles et donc leur disparition n’est qu’un énième découpage scénique comme ils savent faire avec grâce.
La magie est celle de transformer la solitude qu’impose l’écriture en des moments de lumière et ça Assia sait y faire puisqu’elle a transformé notre regard apeuré sur l’existence en un récit ethnique triomphant.
A sa manière espiègle, joueuse, brillante en forçant parfois sur le « déhanché » verbal elle aura imposé avec panache, une parole feminine Algerienne et quelle parole.
Assia n’a eu de cesse de déstructurer les lignes rigides du patriarcat pour dresser a la place des ponts, consolider des digues et essaimer les paroles apaisées et apaisantes, les vraies, celles qui remettent les aiguilles de nos cheminements dans le vaste humain.
Ce soir Assia Djebar , nous dit a sa maniere qu’il est impératif d’échapper a la solitude intérieure et nous livre dans un ultime testament, les codes d’une vie hygiéniste.
Ce soir, l’idée de la femme universelle traverse le tout Cherchel jusqu’à mon éloignement Americain et les possibilités de vivre femme et Algérienne apparaissent comme une évidence.
Dors en paix l’Artiste et restons élégants-es- dans notre douleur par amour pour Assia et par respect pour son combat.
Archives du 1 mars 2015
Composer l’instant…
Il avait coutume de dévaler la colline a la pointe du jour, après un siècle d’absence. Il se présentait cote jardin, mains dans les poches en sifflotant un air jazzy avant de donner trois coups léger sur la porte vitrée .
Elle devinait son sourire moqueur,sa voix poivrée,son souffle en bulles de savon…
Besoin d’un siècle pour réussir une torsion sur la vie, mettre de l’ordre dans ses palpitations , déplier ses pas, remettre les mots dans le bon ordre: sujet,verbe,complément ,faire ses gammes,travailler ses effets et ne pas se laisser envahir par les possessifs,les suffixes et ses autres préfixes
Trois nouveaux coups sur la porte vitrée,un peu plus posées,ceux la, un tantinet insistants.
Faudrait repenser la vie des déplacés,faudrait reprendre les entres-deux, déployer les gestes religieux,dramatiser les cheminement ,donner du relief, composer l’instant…
Elle opta pour une clarté de bougie baignée de rose et tendit une main tremblante vers la porte en verre.
Solitude blanche…
Washington DC, ville blanche, le paysage se résume en deux structures symétriques glacées annulant l’effet miroir qu’offrait la surface du fleuve potomac au ciel.
L’hiver se tait et laisse place a la lumière, ma promenade, ce matin,tournera vite au rayonnement carré, fermé a toutes allégories optiques.
Le tableau grandeur nature opte pour l’absolu plat comme unique variante de perspective, une manière de souligner la solidité du cadre.
Nous assistons, en ce matin du mois de février a un cour magistral que nous donnerait Dame nature qui se se drape d’audace et décline avec une extrême grâce l’élégance des mouvements de retrait.
Prenons en de la graine et travaillons la justesse de nos pas…Se renouveler, savoir s’éclipser mais tenir ses promesses d’émerveillement, serait, donc, l’ultime leçon de vie.