
Le premier cas Américain de coronavirus a été signalé en janvier, un homme de l’État de Washington de retour de Chine.
Près de deux mois plus tard, le décompte funeste passe de 85 décès à 105 en seulement quelques heures.
Que peut on rajouter de plus une fois qu’on a dit cela? Et c’est la où les mots butent pour nous revenir au visage puisque ni la chronologie ni le mouvement ne dépeignent tous ce que nous avons connu jusque là.
Un petit déjeuner sous le règne du coronavirus ne ressemble en rien a celui de l’avant confinement forcé dans le sens ou il ne sera pas automatiquement suivi par le départ précipité vers les lieux de travail ou l’école voire le cabinet du médecin de famille.
La porte d’entrée dans ce sens perd de sa fonction échappatoire.
Faut souligner que la hiérarchie des accès / passage qu’incarnent les portes s’en ressent et fondamentalement. La porte du garde-manger par exemple ou celle du réfrigérateur beaucoup plus sollicitées que de coutume, gagnent du galon.
Les portes de l’armoire pour leur part perdent en grade et restent fermées. Nul besoin du manteau ou de la veste en velours quand on ne quitte pas la maison.
Last but not least nous arrivons a la porte de la pièce du salon transformée en bureau avec le mode télé/travail. Elle devient ainsi hautement stratégique puisqu’elle nous isole du bruit ambiant en déroulant un semblant de normalité.
Bref, toute la ponctuation de notre évolution dans l’espace maison est brutalement/profondément chamboulée et ce n’est pas sans conséquences sur notre univers, l’ordonnancement de nos priorités et notre élasticité motrice.
Le virus que nous n’arrivons pas a retracer et passons notre journée a traquer s’attaque, lui, a notre motricité, la brouille pour nous confondre dans notre structure spatio/temporelle.
Une stratégie de guerre en somme digne des armées les plus pointues de ce monde et ce n’est pas qu’une vue de l’esprit.
Galerie photo de Lydia Chebbine.
17 mars, 20:43 ·
L’invité surprise,