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Archives du 20 juillet 2025

Kamel Daoud et le confort tranquille du néocolonialisme mediatique,

Kamel Daoud a-t-il encore quelque chose à dire ou simplement à redire ? Car, The chroniqueur ne questionne pas, il confirme. Il ne dérange pas, il rassure.
Derrière l’image d’un écrivain « libre », acclamé à Paris, décoré, publié chez Gallimard, célébré sur les plateaux français, se dessine une fonction beaucoup plus politique que litterraire: celle de chroniqueur officiel d’un récit rassurant pour une France en crise identitaire.
Ses romans, comme l’analyse justement l’universitaire Zoubida Berrahou, sont moins des œuvres de création que des vitrines idéologiques. « Houris », son dernier en date, n’est rien de plus qu’un remake de Ô Pharaon — même récit, mêmes symboles, mêmes obsessions, mais cette fois adaptés au goût du jour, lisibles, présentables, récompensables.

Dans ce jeu, l’ambiguïté laisse place a la lisibilité. la complexité à la clarté idéologique : ce n’est pas de littérature dont il s’agit, mais d’un produit éditorial bien emballé. Un roman prêt-à-penser, exportable, compatible avec les attentes d’un public Français inquiet de ses marges, de ses banlieues, de son histoire coloniale non digérée.

Pendant ce temps, le monde vacille :
Gaza est dévastée, des civils tombent en Palestine, au Liban, en Syrie, au Yémen et à Téhéran.
La France se réarme, frôle la récession et vend des armes en série pendant qu’elle prêche la paix.

Et que fait Kamel Daoud ?


Il continue a designer les memes cibles: Les femmes musulmanes, les Algériens, les binationaux, les corps racisés et les musulmans “pas assez intégrés”.
Dans une boucle sans fin, il rejoue la même scène, chronique après chronique, livre après livre.
Il n’écrit pas pour révéler le réel, mais pour le reconduire.

Si Le PointGallimard ou les grands médias l’aiment tant, ce n’est pas pour son audace littéraire.
C’est pour sa capacité à produire un discours « du Sud » qui valide les obsessions Françaises .
À faire passer des stéréotypes pour de la critique.
À déguiser une adhésion à l’ordre dominant en dissidence.

Kamel Daoud ne dérange pas l’ordre établi, il le renforce.
Non pas malgré ses origines, mais à cause d’elles.
Il est cette voix du Sud qui rassure l’Occident inquiet.
Un chroniqueur de la différence, qui reconduit chaque semaine l’idée que, finalement, le problème, ce sont les autres. Les “siens”.

Non KD n’a pas changé de camp : il l’a choisi.
Celui d’un récit figé. D’un monde binaire. D’une fiction politique qui masque sa fonction première : servir le confort intellectuel d’une époque qui préfère les citoyens du Sud qui s’excusent aux écrivains qui accusent.

Comme le dit Berrahou, son œuvre est un palindrome :
Elle se lit dans un sens ou dans l’autre.
Mais elle ne mène nulle part.

 
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Publié par le 20 juillet 2025 dans Litterrature

 

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Les fossoyeurs du futur,

Quand la politique prend l’odeur de la naphtaline.

Par un monde essoufflé, aux frontières floues et aux tempes blanchies, les rênes du pouvoir glissent inlassablement entre les mains des mêmes vétérans du siècle dernier. Ils tiennent encore bon, les vieux lions de la géopolitique, cramponnés à leurs trônes comme à des cannes en or. Pendant ce temps, sur les estrades parfumées des sommets internationaux, on martèle un autre refrain, à l’usage du Sud : « Faites de la place à vos jeunes. Libérez la démocratie. Démilitarisez. Respirez. »

Or, regardez bien la scène. Non, pas la façade mais le cœur du pouvoir global.

Trump — 79 ans.

Netanyahu — 75.

Poutine — 73.

Xi Jinping — 72.

Erdogan — 71.

Bienvenue dans le conseil d’administration d’un monde en fin de cycle.

Des dirigeants qui ont grandi avec le transistor et gouvernent avec la nostalgie d’un monde bipolaire. Ils pilotent des nations comme on entretient une vieille Buick : lentement, bruyamment, et sans trop écouter le GPS. Ce sont les gardiens d’un ordre mondial en mode veille. Des hommes qui négocient la paix avec la logique d’un jeu d’échecs de guerre froide.

Le pouvoir, chez eux, ne se transmet pas — il se conserve. Sous vide. Il ne s’altère pas — il s’encroûte. On parle d’alternance politique, mais dans les faits, on recycle les mêmes silhouettes dans des costumes différents, comme un vieux numéro de cabaret qu’on ne parvient plus à annuler.

Et quand un jeune parvient à se hisser sur la scène ? Il fait du vieux.

Prenez Emmanuel Macron : un quadra, certes, mais au logiciel antique. À peine entré en scène qu’il rêve déjà de casernes, de tambours et de mobilisation générale. Le voilà qui exhorte les Français à “se préparer à la guerre”, qui relance l’idée du service militaire comme on ressort une vieille affiche de propagande des années 40, tout en vendant des Rafale aux quatre coins du globe. Ironie suprême : le même Macron fustige les “régimes militaires” Africains avec une morgue coloniale à peine déguisée. La démocratie, oui, mais à sens unique. Les armes pour lui, la paix pour les autres. Les généraux à Paris, les poètes à Alger.

La vraie blague ? Elle est là.

L’Occident donne des leçons de jeunesse et de renouvellement, alors que son propre système politique se sclérose à vue d’œil. Les élections deviennent des remakes sans surprise, les débats sentent le renfermé, et les opposants sont plus souvent des hologrammes que des alternatives. Les boomers continuent de conduire l’avion mais les plans de vol sont datés de 1975.

Et quand ça crashe — car ça crashera — on pointera du doigt les jeunes. Leur insouciance. Leur TikTok. Leur supposé désengagement.

Mais la vérité, brutale, c’est que la démocratie occidentale n’est plus un cycle : c’est une boucle algorithmique. On tourne en rond avec les mêmes profils, les mêmes références, les mêmes fausses promesses. Longévité ne veut plus dire sagesse. Juste présence.
Ininterrompue.
Inaltérée.
Irritante.

Et à ceux qui croient encore que la démocratie est le terrain de jeu de la jeunesse : regardez autour de vous. Les fauteuils sont occupés. Les micros sont branchés. Les archives gouvernent le présent.

Parce que la démocratie sans jeunesse, c’est une dictature au ralenti.

Et cela vaut autant à Bamako qu’à Bruxelles.

La seule différence, c’est le vernis et la langue du communiqué.

 
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Publié par le 20 juillet 2025 dans Politique et Société

 

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