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Archives de Tag: Algerie

Inter _humain…

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Énième jour d’un ramadan XXL, cela ne sert a rien de compter les heures ni de caler l’appel du muezzin sur le fuseau du net tellement la version électronique, voire mécanique du « Allahou Akbar » grince.
Moment de grande fragilité, la piété a l’image de l’homme hésite a suspendre le jugement.
Datte,
Bourek,
Chorba,
Galette,
Salade de fruit,
Des paupières plient sous le poids du sommeil,
Ventre en feuilletage rêche et sans beurre ,
Lave vaisselle vorace,
Tisane trop chaude,
Bulletin d’informations sanguinolent,
Ecran noir
Kalash aveugle,
Journées trop longues,
Gorge asséchée,
Des marteaux piqueurs dans la tète,
Le jeûne est un musulman qui tourne a l’envers dans un tambour de machine a laver.
Je ne suis que 3 x 10 parti pris d’une dévotion défraîchie, amère, affamée, sans lendemain. Rien qu’une idée désarticulée de l’existence/ égalité/ liberté / bénédiction.
 je suis une proposition désincarnée.
Je suis le flou, l’impure, une allégorie couchée sur les pages d’un livre vaguement sacré.
Je suis la grammaire de l’holocauste.
Je suis tous les fanatismes réunis en un chapelet qu’une main d’homme égrène depuis 14 siècles.
Je suis celle qui périt a la porte du paradis.

Je suis une musulmane qui fait carême.

 
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Publié par le 26 juin 2016 dans A pile et face

 

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Samedi soir a la maison…

 

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– A ta place ,je me garderai d’affirmer que c’est le tout noir ou l’absolument blanc. C’est comme qui dirait la méchanceté est la fin de l’émerveillement ou alors la folie est l’aboutissement de l’extrême fragilité . Avoue que c’est totalement extravagant, lunaire, absurde.
– J’ai plutôt faim, moi. Je nous prépare des pâtes, tu en prendras bien un peu?,
– Suppose qu’il n’y ait jamais eu de mots, qu’aurait fait l’homme pour cadrer l’improbable? Tu nous vois inscrits dans l’aérien pour proscrire l’immobilisme?. Tiens, essaye de chanter les gammes du solfège mais a l’envers. Cela donnerait une sorte de « do si la si fa mi dore ». Répète sur le mode aigu, pour voir?. j’aimerai que tu puisses entendre l’infinie justesse du solfège en contre sens.
– De l’huile d’olive ou du beurre pour les pâtes?
– La binarité comme concept ne tient plus la route, c’est moi qui te le dis. L’immensément precis est  » l’inter-genre ». Tout se rejoint, s’imbrique, se recompose ext,ext,ext.
– Oui, oui ,je vois c’est comme manger que l’on considère comme un exercice pratiquement androgyne dans le sens ou mâle et femelle peuvent le pratiquer.
– Pourquoi j’ai l’impression que tu te payes ma tete?
– Moi?. Je suis l’innocence incarnée en une affirmation bleu. Ni blanc ni noir mais bleu, fair enough?.
Elle hesita une seconde avant de griffonner en guise de baissée de rideau:
Raconter sa vie c’est surtout s’inventer des points communs.
Washington 2016.
Photos de Lydia Chebbine.

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Publié par le 30 avril 2016 dans A pile et face

 

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Sur la grammaire et les autres…

femme
– Tu ne me dis plus rien depuis un moment.
– Tout va bien, je t’assure. Ils ont même annoncé les lauréats cette semaine.
– Ce n’est pas faute d’avoir ignoré le sujet pourtant, faudrait se réapproprier cette foutue grammaire. Tu parlais de lauréates, au moins une?.
Silence gêné.
– Globalement trois lauréates, Enfin si nous le prenons par le bout grammatical, il y a eu en effet l’arabe, le tamazight, le français et dans cet ordre. Trois langues a la queleuleu , c’est dire la complexité du labeur.
-Et?.
– Ils ont opté pour le masculin véritable. Le même véritable que nous pouvons lire sur les étiquettes dans le commerce.
l’installation tenait en une large pièce. L’ameublement y est réduit a la seule fenêtre du fond. Cette scène lumineuse  se jouait  de la géométrie au grès des faisceaux de lumière dont elle disposait, recomposait et triturer les projections sur les carreaux de ciment au sol avant d’aller courir les pans des murs.
Assia, la faiseuse d’ombre, me donnait le dos et parlait de sa voix  aux terminaisons rallongées voire veloutées.  A l’évidence, elle s’ennuyait dans cet au-delà qui n’avait rien a raconter .
– De quoi parle t-on en bas?.
– Beaucoup d’histoires locales, un montage inachevé de l’éternel il/elle,  des propriétés vagues. On tente de redéfinir les évidences pour creuser un peu plus le malentendu. Le temps n’est toujours pas aux poètes et encore moins a l’audace de l’alphabet.
-Mais encore?.
– Ils font dans le parti-pris éditorial. Faire taire les uns  au profit d’un autre bavardage, si vulgaire.  Tu es partie bien trop tôt, Assia. Seule, toi, savait remettre en jeu des vies en mousseline .
Elle se détacha lentement du puits de lumière, sa respiration  brute, régulière, métrique raisonnait dans ma tete en cercles infiniment répétitifs.  Je commençais a me sentir mal. je perdais pied devant le rythme affolé  de mes propres battements de cœur . Ma vue s’embrouillait devant les énormes silhouettes qui chahutaient les perspectives.
-C’est l’histoire d’une poussée d’adrénaline qui monte a contre courant, Assia.  Une fausse monnaie intellectualiste, un pseudo blabla sur la pensée affaissée, une juxtaposition de lettres juste bonne a étouffer la citée. Les mains des uns se détachant de celles des autres, l’occident/ orient est en passe de décrocher le prix de la sinistrose aiguë. Le récit n’est autre que celui  d’un décrochage organique, le plus grand bluff du siècle, une sorte d’architecture internationale du non commun.  le but etant de re-poser la vie sur des circuits hâtivement dressées, imprécis, chancelants sur de réelles arrières pensées. Faire dans l’Hitlérisme encore plus tenu que celui d’Adolphe afin d’en finir avec cette absolument petite chose. l’insignifiant féminin ne devrait et sous aucun prétexte avoir droit de citation. M’entends-tu Assia?.
Pause. Rien ne venait.
Je continuais, pourtant, a entendre mes mots tomber dans les taches de lumiere au sol. la longue marche des renoncements suivait naturellement son chemin.
-Les murs s’épaississent a vue d’œil depuis ton départ, Assia et les femmes d’Alger ont du mal a pousser ne serait ce que les portes de leur propre appartement.
Maintenir la régulations du macabre devient la raison première, le vital, l’absolu humain et les penibilites conjuguées au féminin se prolongent du fin fond de Sanaa  jusqu’à la la grande place de Cologne.
– Et que dit Kamel de tout cela?.
-Il ne dit rien Assia. Kamel ne dira plus rien.

 
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Publié par le 20 mars 2016 dans A pile et face

 

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Assia n’est plus.

Comme une dernière prière,
Deux messages reçus aujourd’hui,l’un a 2:30h du matin ,heure Américaine et l’autre a 16:00. Deux messages de deux amies, l’une a Paris , l’autre a Londres, rédigés en langue Française, j’allais dire dans la langue d’Assia Djebar pour dire l’amour, la douleur mais surtout l’abnégation.
Heureusement que la force des mots n’est pas une matière friable et cela permet aux écrivains de transcender le temps et la géographie.
Assia djebar comme Malek Haddad et tant d’autres n’ont pas de coordonnées temporelles et donc leur disparition n’est qu’un énième découpage scénique comme ils savent faire avec grâce.
La magie est celle de transformer la solitude qu’impose l’écriture en des moments de lumière et ça Assia sait y faire puisqu’elle a transformé notre regard apeuré sur l’existence en un récit ethnique triomphant.

A sa manière espiègle, joueuse, brillante en forçant parfois sur le « déhanché » verbal elle aura imposé avec panache, une parole feminine Algerienne et quelle parole.
Assia n’a eu de cesse de déstructurer les lignes rigides du patriarcat pour dresser a la place des ponts, consolider des digues et essaimer les paroles apaisées et apaisantes, les vraies, celles qui remettent les aiguilles de nos cheminements dans le vaste humain.
Ce soir Assia Djebar , nous dit a sa maniere qu’il est impératif d’échapper a la solitude intérieure et nous livre dans un ultime testament, les codes d’une vie hygiéniste.
Ce soir, l’idée de la femme universelle traverse le tout Cherchel jusqu’à mon éloignement Americain et les possibilités de vivre femme et Algérienne apparaissent comme une évidence.
Dors en paix l’Artiste et restons élégants-es- dans notre douleur par amour pour Assia et par respect pour son combat.

Assia Djebar.
Assia Djebar.
 

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Composer l’instant…

Il avait coutume de dévaler la colline a la pointe du jour, après un siècle d’absence. Il se présentait cote jardin, mains dans les poches en sifflotant un air jazzy avant de donner trois coups léger sur la porte vitrée .
Elle devinait son sourire moqueur,sa voix poivrée,son souffle en bulles de savon…
Besoin d’un siècle pour réussir une torsion sur la vie, mettre de l’ordre dans ses palpitations , déplier ses pas, remettre les mots dans le bon ordre: sujet,verbe,complément ,faire ses gammes,travailler ses effets et ne pas se laisser envahir par les possessifs,les suffixes et ses autres préfixes
Trois nouveaux coups sur la porte vitrée,un peu plus posées,ceux la, un tantinet insistants.
Faudrait repenser la vie des déplacés,faudrait reprendre les entres-deux, déployer les gestes religieux,dramatiser les cheminement ,donner du relief, composer l’instant…
Elle opta pour une clarté de bougie baignée de rose et tendit une main tremblante vers la porte en verre.


 
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Publié par le 1 mars 2015 dans A pile et face

 

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Solitude blanche…

Washington DC, ville blanche, le paysage se résume en deux structures symétriques glacées annulant l’effet miroir qu’offrait la surface du fleuve potomac au ciel.
L’hiver se tait et laisse place a la lumière, ma promenade, ce matin,tournera vite au rayonnement carré, fermé a toutes allégories optiques.
Le tableau grandeur nature opte pour l’absolu plat comme unique variante de perspective, une manière de souligner la solidité du cadre.
Nous assistons, en ce matin du mois de février a un cour magistral que nous donnerait Dame nature qui se se drape d’audace et décline avec une extrême  grâce l’élégance des mouvements de retrait.
Prenons en de la graine et travaillons la justesse de nos pas…Se renouveler, savoir s’éclipser mais tenir ses promesses d’émerveillement, serait, donc, l’ultime leçon de vie.

Le fleuve Potomac  Washington DC poty1 poty

 

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Un été a la maison…

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Il s’agit essentiellement de fragments autobiographiques que nous calerons entre la fin du mois de juillet et la première semaine du mois d’août de l’année en cours…Du soleil en plusieurs fois vingt quatre heures pour tricoter une résonance,pour faire tinter l’affection,.

Une nappe blanche en lin ,des tasses en fine porcelaine Japonaise et l’odeur des croissants en déclinaison a un infini de possibilités du temps..le but étant celui de dérouler une esthétique a partir des gestes de tous les jours .
l’art de la poésie est un superbe éclat de rire devant sa tasse de café embaumant le parfum de vanille … Les palpitations bienfaisantes habillent l’espace et l’hymne a la vie se joue en famille.
les bonheurs simples en cette saison survolent les options exclusivement binaires du bien et du mal .
Superbes échappées du subtil durant lesquelles l’infime banal prend un sens extrême:
une famille se réunit,une famille se vit et revit… Face aux décalages horaires et aux Aéroports débordants ,des âmes, la devant nous, suivent les chemins des attentions fragiles.

Les vacances d’été ,suprême éclat de rire ,suprême éclat de vie.

 

 
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Publié par le 8 août 2014 dans A pile et face

 

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L’élégance des émotions…

Il y a de ces empreintes lumineuses qui vous marquent a vie … la littérature ,sous ses meilleurs jours ,est une fine dentelle de visages fragiles , 
des portraits tendrement écrits sur les bords de nos enfances lointaines.
Il m’arrive souvent, aux premières lueurs du jour ,a l’heure ou a tâtons ,je bloque la sonnerie du réveil matinal, de penser a ma grand-mère, celle qui portait le nom de tous les parfums réunis…Qu’est-ce que je dis , elle était le parfum de toute une vie.
Durant ces étés méditerranéens, mon papa avait coutume,vers les coups de 8h du matin,de pousser la lourde porte en bois de la maison,les bras chargés de « baghrir « une sorte de beignet saupoudré de sucre ainsi que des figues a la couleur violine mielleuses,parfumées et fraiches a souhait.
Il posait son offrande aux pieds de ma grand-mère assise sur son tapis de soie bleue ,au milieu du patio… Au croisement des émotions éphémères arrivait, alors, ma maman avec un plateau, de l’eau glacée et des assiettes…Elle m’expliquait à voix basse que ma mémé était Kabyle d’où son amour pour les figues et le baghrir.
« Lekbayel ihabbou el baghrir wel karmouss « .
J’habitais a l’époque, Annaba, une ville bleue ,de l’extrême est du pays, une ville a majorité écrasante d’arabophones.
Et depuis, j’ai gardé de la Kabylie ,le gout sucré des beignets tout chauds conjugués au sourire doré et reconnaissant de ma grand-mère assise a l’ombre de la vigne dans ce patio de toutes les palpitations.

 
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Publié par le 19 mai 2014 dans A pile et face

 

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