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MAROC VS ALGÉRIE : LA GUERRE DES IMAGES,

« On ne laissera pas les spin doctors humilier notre peuple en ricanant derrière un hashtag. »

Le Maroc attise t-il les haines contre l’Algerie via les reseaux sociaux et les manifestations sportives Africaines et Mondiales?

Incontestablement oui et c’est une stratégie bien plus profonde qu’elle en a l’air. Nous ne sommes pas juste face à des « tensions sportives » ou des clashs d’influence. Ce que nous voyons aujourd’hui, c’est une guerre d’image, de perception et de légitimité — menée par le Maroc contre l’Algérie, mais sur des terrains détournés : réseaux sociaux, arènes sportives et événements culturels.

Objectif : isoler diplomatiquement l’Algérie et la faire passer pour “le problème régional”.

1. Sur les réseaux sociaux : la fabrique de l’ennemi,

Des armées numériques pro-régime Marocain, parfois coordonnées, parfois spontanées.

Narratif dominant : « l’Algérie est jalouse du Maroc », « elle soutient le terrorisme », « elle est arriérée, isolée, soviétique ».

Amplification de la désinformation via des influenceurs, bots ou comptes “patriotiques”.

Ce n’est pas nouveau, mais c’est monté d’un cran depuis les Accords d’Abraham (2020) et la rupture des relations diplomatiques (2021).

Les lignes de front de cette guerre de l’image:

Sujet: Version pro-marocaine

Kabylie “Peuple opprimé”, besoin d’autonomie.

Sahara occidental “Maroc unifié”

Hirak “Révolte étouffée par un régime militaire”

Presse et liberté “Censure d’État en Algérie”

2. Dans le sport : instrumentalisation des émotions

Le foot, les jeux Africains, les coupes arabes deviennent des théâtres de guerre douce :

Chants hostiles anti-algériens organisés dans les stades.

Provocations calculées, parfois soutenues par les fédérations ou les médias proches du pouvoir.

Tentatives de sabotage symbolique : refus de drapeaux, altercations ciblées.

Le sport est utilisé comme levier d’humiliation nationale. Pas comme affrontement fair-play, mais comme outil de construction d’un imaginaire ennemi.

Arret sur le “Onetoutrisme” scandés par les auto-proclamés Hirakistes en chef,

le “Onetoutrisme » donc est un mot moqueur, une construction cynique pour tourner en ridicule un cri collectif.

“ONE, TWO, THREE, VIVA L’ALGÉRIE”, ce slogan est devenu un épouvantail.

Pourquoi ? Parce qu’il est indomptable. Il appartient au peuple.

Le “onetoutrisme” n’est pas né dans les cafés Algérois.

Il vient des cabinets noirs de Paris, des cercles proches du Makhzen, de certains think-tanks cyniques.

Il sert à tuer le symbole par le sarcasme.

Son objectif ?

Faire passer tout ce qui est populaire, patriotique, algérien pour une blague.

Réduire la cause palestinienne, l’attachement au pays, l’amour du maillot, en “naïveté de stade”.

C’est une arme linguistique. Une opération de démoralisation culturelle.

On ne peut pas tuer le cœur du peuple ?

Alors on le moque.

On ne peut pas effacer l’histoire ?

Alors on décrédibilise ceux qui s’en réclament.

Le plus grave ?

C’est quand des Algériens eux-mêmes reprennent ce mot, en mode “autocritique ironique”.

Résultat : ils deviennent les instruments d’une guerre qu’ils ne voient même pas.

Ils tirent sur leur propre récit.

Le Hirak a crié “One, two, three” dans toutes les rues.

Dans toutes les marches.

Dans tous les coins d’Algérie et de la diaspora.

C’est ce cri qui fait peur. Car il unit plus qu’il ne divise.

Si “onetoutrisme” vous fait rire, posez-vous cette question :

Pourquoi personne ne parle de “Makhenisme”, “Marocolepticisme” ou “Israélo-business” ?

Réponse : parce que eux protègent leurs symboles.

3. Pourquoi maintenant ?

Parce que l’Algérie reste l’un des rares États souverains dans la région à :

-S’opposer à toute base militaire étrangère sur son sol.

-Soutenir les mouvements de libération (Palestine, Sahara occidental).

-Défendre un monde multipolaire (via la Chine, le BRICS, la Russie).

-Refuser la normalisation avec Israël.

Pour les alliés du Maroc (France, Israël), l’Algérie est un obstacle.

Et pour Rabat, l’Algérie est la seule vraie menace géopolitique structurée à sa narration hégémonique régionale.

La guerre de l’image est une guerre d’avenir,

Ce n’est plus une guerre d’armée, c’est une guerre de vidéos virales, de hashtags, de “démocratie perçue”.

Le Maroc a un avantage numérique grâce à son ouverture médiatique et ses réseaux d’influence, notamment en France.

Comment l’Algérie peut-elle défendre sa souveraineté narrative sans tomber dans la paranoïa ou la censure ?

Il faudrait probablement :

Investir dans un contre-narratif de qualité, ouvert mais ferme,

Former une génération de journalistes souverains mais crédibles,

Créer des médias panafricains ou arabes influents depuis Alger.

Concernant les reseaux sociaux et pour répondre aux Facebookeurs ou influenceurs DZ qui relaient consciemment ou non une propagande Marocaine anti-Algérie, il faut éviter deux pièges : la paranoïa et le silence.

1. Ne pas jouer leur jeu : répondre sans hystérie

Ne jamais répondre par l’insulte ou la victimisation. C’est ce qu’ils attendent pour faire passer l’Algerie pour un régime fermé, “peureux”, ou “hors d’âge”.

Répondre par la nuance, l’ironie calme, les faits sourcés.

Exemple :

“L’Algérie est finie, regardez le Maroc avec l’occident, c’est l’avenir.” « Harbou a3lina »

“Tu crois que la normalisation, c’est un projet d’avenir, ou juste une fuite en avant ? Parce que du côté de la rue Arabe c’est plutôt vu comme une trahison.”

Reposer des questions : une bonne manière de dégonfler une propagande, c’est de forcer l’autre à expliciter ses sous-entendus.

“Pourquoi une presse qui critique le Makhzen est-elle censurée au Maroc si la liberté d’expression y est si grande ?”

2. Créer du contre-narratif solide, pas juste réactif

Ne te contente pas de réagir aux fake news. Il faut installer un discours alternatif crédible et assumé.

Publie du contenu de fond, sourcé, visuel ( vidéos, threads), qui décortique :

L’ingérence médiatique marocaine dans le monde arabe. La presse Marocaine est financée par certains emirats du Golf

La situation des droits humains au Maroc (Rif, Sahara occidental, journalistes emprisonnés…)

L’hypocrisie de certains influenceurs financés par Rabat ou des lobbies externes.

Expose les incohérences :

“Ils dénoncent l’armée Algérienne, mais n’osent pas parler du rôle du roi comme ‘commandeur des croyants’ ou des prisonniers politiques marocains. Où est la cohérence ?”

cite des voix Marocaines critiques, ça renverse le narratif du “pro-Algérien contre pro-marocain”.

3. Donner de la visibilité a des “contre-influenceurs” Algériens crédibles.

Identifier les influenceurs Algériens patriotes mais lucides

Les aider à construire des contenus à forte valeur ajoutée (et pas juste du trolling)

Créer des alliances dans le monde arabe et occidental avec d’autres influenceurs critiques du Makhzen ou de l’ingérence étrangère.

Déjouer les campagnes coordonnées

Quand tu identifies une campagne coordonnée (hashtags identiques, attaques simultanées sur des pages Algériennes, etc.)

Stratégie : toujours poser des questions

Exemples,

« Si votre modèle est si fort, pourquoi attaquez-vous autant le nôtre ? »

« Critiquer l’Algérie est-il devenu un business rentable pour certains influenceurs ? »

« Et les prisonniers politiques marocains, on en parle ou c’est interdit dans vos partenariats ? »

Sur les attaques contre l’armée Algérienne et l’État

Ce qu’ils disent :

« L’Algérie est une dictature militaire, sans presse libre. »

Réponse :

Est-ce mieux d’avoir une monarchie à vie où le roi est “sacré” et inattaquable ou un État avec une armée puissante, certes, mais dont le pouvoir reste plus débattu et attaqué que celui du roi au Maroc ?

Qui peut aujourd’hui critiquer publiquement le roi Mohamed VI ou l’un des membres de la famille royal sans finir en prison ?

Recap:

Erreur à éviter:

Répondre par l’émotion

Ignorer la guerre numérique

S’enfermer dans le “nous contre eux”.

Réflexe à adopte:

Répondre par la réflexion

Analyser la guerre numerique et la retourner.

Miser sur l’intelligence collective et les faits.

Last not least:

Que ce thread circule.

« On ne laissera pas les spin doctors humilier notre peuple en ricanant derrière un hashtag. »

 
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Publié par le 6 juillet 2025 dans Politique et Société

 

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Série spéciale: Juste pour rire et ventiler vos nuits caniculaires.

Edito fictif.
Episode1.

(Texte retrouvé dans un carnet noir oublié à Sainte-Anne. Rumeurs d’un manuscrit en gestation.)

Lettre ouverte depuis ma cellule narrative

Par Kamel Daoud, ancien prix Goncourt, ministre déchu, chroniqueur évadé

Il paraît que j’ai perdu la raison. Il paraît que j’ai insulté Boualem. Il paraît que j’ai trahi l’Algérie, la France, Jérusalem, le CRIF, Léa Salamé et même le couscous. Il paraît que j’ai tout dit, tout nié, tout signé. Il paraît que je suis fou.

Mais vous savez ce qui est fou ? Ce n’est pas moi. C’est ce théâtre absurde où un écrivain devient ministre, puis pestiféré, puis exilé, puis demi-dieu en chute libre. C’est ce bal des masques entre Paris, Alger et Rabat, où chacun accuse l’autre d’avoir vendu son âme, alors qu’il n’en a plus depuis longtemps.

Je vais donc tout dire, ici, dans le silence moite d’une chambre blanche aux murs capitonnés.

Sansal, Jérusalem et les faux prophètes,

Boualem est parti à Jérusalem. Pas pour prier. Pas pour écouter. Mais pour exister. Il s’est affiché là-bas comme un vieux prophète en fin de tournée, clignant des yeux face aux flashs, appelant à “plus de dialogue”, comme on appelle un taxi qui ne viendra jamais.

Il a pris la pose, il a tendu la main, il a dit “je suis écrivain”. En vérité, il est devenu un kit de survie dans les dîners du CRIF, une fiole de parfum Algérien pour parfumer l’odeur du colonialisme inversé.

Je ne le juge pas. J’observe. Et j’écris. C’est encore ce que je sais faire de moins mal.

Macron, Mohammed VI et l’exil de salon

Quant à moi, j’y ai cru.

Un instant.

À la République, aux promesses, aux prix littéraires comme viatiques diplomatiques. Mais Macron n’est pas Mitterrand. Il distribue les prix comme on jette des miettes à des pigeons à la terrasse du Flore.

Alors oui, j’ai songé au Maroc. À Mohammed VI. À Casablanca comme lieu de rédemption. J’ai même dit, face caméra, que Rabat sentait moins l’hypocrisie que Saint-Germain-des-Prés. J’ai failli acheter un riad. Mais même là, je suis resté étranger.

Les binationaux, l’OAS et l’oubli,

Je suis revenu à Paris. J’ai dit ce que je pensais. Des binationaux qui haïssent leur origine et la réclament dans la même phrase. Des Algériens de France transformés en totems républicains, puis en déchets quand vient le moment de voter. J’ai insulté les fantômes de l’OAS. J’ai insulté l’oubli.

Et Léa ne m’a même pas répondu.

Dernière confession depuis le bord

L’Algérie a gagné la guerre du récit. Elle l’a gagné parce qu’elle a arrêté de parler.

Moi, je parle encore.

Trop, sans doute.

Trop fort.

Trop seul.

Juillet 2026.

NDLR:

Cet edito est fictif.

 
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Publié par le 6 juillet 2025 dans Litterrature

 

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Le Goncourt de la dépossession : ce que l’affaire Saada Arbane dit du mépris français,

 

En 2024, un roman est couronné du plus prestigieux prix littéraire français : le Goncourt. Houris, signé Kamel Daoud, séduit par son « style », son sujet, sa charge tragique. Il raconte l’histoire d’une fillette algérienne, égorgée par des islamistes durant la décennie noire, survivante muette, ressuscitée par les mots.

Une fiction ? Non. Un plagiat ? Plus grave encore : une confiscation.

Car cette histoire, dans ses moindres détails, est celle de Saada Arbane, une femme bien réelle, bien vivante, et bien ignorée. Ce n’est pas une invention littéraire. C’est un récit de chair, de cicatrice, et de mémoire, recyclé sans consentement, déformé sans égard, et monétisé sans éthique.

Une enfant mutilée, devenue femme invisible,

À l’âge de 5 ans, Saada est victime d’une attaque terroriste dans un village d’Algérie. Égorgée, ses cordes vocales sectionnées, elle est laissée pour morte. Elle survit. Elle est recueillie, adoptée par une ministre Algérienne, Madame Zahia Mentouri, qui l’élève avec amour et exigence.

Saada grandit à Oran. Elle apprend à lire, à comprendre le monde. Elle parle — difficilement, par une canule, mais elle parle. Elle écrit. Elle pense. Elle n’a jamais quitté l’Algérie, jamais demandé d’asile en France ou ailleurs en occident, jamais quémandé d’antenne. Et peut-être est-ce précisément pour cela qu’on ne l’entend pas.

Une vie volée, mot pour mot,

Le roman de Kamel Daoud ne s’inspire pas vaguement de ce destin. Il le retranscrit minutieusement : le trauma, le mutisme, le cadre familial, les foulards de luxe, le tatouage, les détails médicaux… jusqu’à sa propre adresse.

L’histoire de Saada, vidée de son nom, devient Houris, un objet littéraire taillé pour les applaudissements des salons parisiens.

Le plus glaçant ? Saada affirme n’avoir jamais été informée. Et elle raconte que sa psychiatre — auprès de qui elle déposait ses souffrances — est l’épouse de l’auteur. Une trahison intime et médicale qui interroge lourdement l’éthique de la démarche.

Accuser la victime, blanchir l’auteur,

Lorsqu’elle découvre le roman, Saada parle. Elle refuse d’être effacée une deuxième fois — après avoir échappé à la mort, elle ne veut pas disparaître dans la fiction d’un autre. Elle dépose plainte. Elle alerte.

Et alors ? Silence.

Pire : la machine médiatique française se retourne contre elle. On murmure qu’elle serait “manipulée par les services Algériens”. Qu’elle “cherche à nuire”. On la psychologise, on la suspecte, on l’invisibilise. Pendant ce temps, Kamel Daoud enchaîne les interviews, les plateaux, les tribunes. Il nie. Il se dit persécuté. Il revêt le costume du “romancier harcelé par l’État Algérien”.

Cette inversion victimaire est d’une violence redoutable : l’agresseur devient martyr, la survivante devient suspecte.

Et personne ne vérifie, insinifiant est le nombre de ceux qui enquêtent. Il suffit de son prestige et de son réseau pour rendre sa version incontestable.

Une Algérienne qui ne rentre pas dans le cadre,

Pourquoi ce mutisme général ? Parce que Saada Arbane ne correspond pas au récit attendu.

Elle ne vit pas en France.

Elle n’est ni voilée, ni “sauvée” par la République.

Elle parle un français parfait.

Elle ne veut pas être une victime spectaculaire.

Et elle ose accuser un écrivain “intouchable”.

Dans les cercles postcoloniaux chics, on écoute les femmes du Sud seulement si elles viennent confirmer les récits convenus : l’exil salvateur, l’émancipation grâce à l’Occident, l’islamisme réduit à un décor. Saada, elle, ne joue pas ce rôle.

Une fiction coloniale sous vernis littéraire,

Ce que révèle cette affaire, ce n’est pas seulement un problème d’éthique individuelle. C’est un malaise structurel dans la façon dont les voix du Sud sont traitées dans la sphère culturelle française.

Kamel Daoud n’a pas “rendu hommage”. Il a parlé à la place. Il n’a pas donné une voix à une oubliée : il l’a dépossédée de la sienne.

Et la France intellectuelle, une fois de plus, a préféré le confort d’un récit bien écrit à la gêne d’une vérité dérangeante.

Ce que nous appelons:

Nous, le comité de soutien a Madame Saada Arbane nous demandons:

Plus d’enquêtes journalistiques indépendantes sur les faits.

Une prise de parole de la part des institutions littéraires françaises.

Un droit de réponse pour Saada Arbane dans les médias qui ont couvert le Goncourt.

Une réflexion de fond sur les mécanismes d’appropriation et d’effacement dans l’industrie littéraire.

Parce que ce silence, ce mépris, cette complicité passive nous concernent toutes et tous.

Parce que ce n’est pas un roman. C’est une mémoire volée. Et il est temps d’y faire face.

 
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Publié par le 5 juillet 2025 dans Litterrature

 

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Inter _humain…

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Énième jour d’un ramadan XXL, cela ne sert a rien de compter les heures ni de caler l’appel du muezzin sur le fuseau du net tellement la version électronique, voire mécanique du « Allahou Akbar » grince.
Moment de grande fragilité, la piété a l’image de l’homme hésite a suspendre le jugement.
Datte,
Bourek,
Chorba,
Galette,
Salade de fruit,
Des paupières plient sous le poids du sommeil,
Ventre en feuilletage rêche et sans beurre ,
Lave vaisselle vorace,
Tisane trop chaude,
Bulletin d’informations sanguinolent,
Ecran noir
Kalash aveugle,
Journées trop longues,
Gorge asséchée,
Des marteaux piqueurs dans la tète,
Le jeûne est un musulman qui tourne a l’envers dans un tambour de machine a laver.
Je ne suis que 3 x 10 parti pris d’une dévotion défraîchie, amère, affamée, sans lendemain. Rien qu’une idée désarticulée de l’existence/ égalité/ liberté / bénédiction.
 je suis une proposition désincarnée.
Je suis le flou, l’impure, une allégorie couchée sur les pages d’un livre vaguement sacré.
Je suis la grammaire de l’holocauste.
Je suis tous les fanatismes réunis en un chapelet qu’une main d’homme égrène depuis 14 siècles.
Je suis celle qui périt a la porte du paradis.

Je suis une musulmane qui fait carême.

https://www.youtube.com/watch?v=MbVj6BvuuL8

 
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Publié par le 26 juin 2016 dans A pile et face

 

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Samedi soir a la maison…

 

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– A ta place ,je me garderai d’affirmer que c’est le tout noir ou l’absolument blanc. C’est comme qui dirait la méchanceté est la fin de l’émerveillement ou alors la folie est l’aboutissement de l’extrême fragilité . Avoue que c’est totalement extravagant, lunaire, absurde.
– J’ai plutôt faim, moi. Je nous prépare des pâtes, tu en prendras bien un peu?,
– Suppose qu’il n’y ait jamais eu de mots, qu’aurait fait l’homme pour cadrer l’improbable? Tu nous vois inscrits dans l’aérien pour proscrire l’immobilisme?. Tiens, essaye de chanter les gammes du solfège mais a l’envers. Cela donnerait une sorte de « do si la si fa mi dore ». Répète sur le mode aigu, pour voir?. j’aimerai que tu puisses entendre l’infinie justesse du solfège en contre sens.
– De l’huile d’olive ou du beurre pour les pâtes?
– La binarité comme concept ne tient plus la route, c’est moi qui te le dis. L’immensément precis est  » l’inter-genre ». Tout se rejoint, s’imbrique, se recompose ext,ext,ext.
– Oui, oui ,je vois c’est comme manger que l’on considère comme un exercice pratiquement androgyne dans le sens ou mâle et femelle peuvent le pratiquer.
– Pourquoi j’ai l’impression que tu te payes ma tete?
– Moi?. Je suis l’innocence incarnée en une affirmation bleu. Ni blanc ni noir mais bleu, fair enough?.
Elle hesita une seconde avant de griffonner en guise de baissée de rideau:
Raconter sa vie c’est surtout s’inventer des points communs.
Washington 2016.
Photos de Lydia Chebbine.

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Publié par le 30 avril 2016 dans A pile et face

 

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Sur la grammaire et les autres…

femme
– Tu ne me dis plus rien depuis un moment.
– Tout va bien, je t’assure. Ils ont même annoncé les lauréats cette semaine.
– Ce n’est pas faute d’avoir ignoré le sujet pourtant, faudrait se réapproprier cette foutue grammaire. Tu parlais de lauréates, au moins une?.
Silence gêné.
– Globalement trois lauréates, Enfin si nous le prenons par le bout grammatical, il y a eu en effet l’arabe, le tamazight, le français et dans cet ordre. Trois langues a la queleuleu , c’est dire la complexité du labeur.
-Et?.
– Ils ont opté pour le masculin véritable. Le même véritable que nous pouvons lire sur les étiquettes dans le commerce.
l’installation tenait en une large pièce. L’ameublement y est réduit a la seule fenêtre du fond. Cette scène lumineuse  se jouait  de la géométrie au grès des faisceaux de lumière dont elle disposait, recomposait et triturer les projections sur les carreaux de ciment au sol avant d’aller courir les pans des murs.
Assia, la faiseuse d’ombre, me donnait le dos et parlait de sa voix  aux terminaisons rallongées voire veloutées.  A l’évidence, elle s’ennuyait dans cet au-delà qui n’avait rien a raconter .
– De quoi parle t-on en bas?.
– Beaucoup d’histoires locales, un montage inachevé de l’éternel il/elle,  des propriétés vagues. On tente de redéfinir les évidences pour creuser un peu plus le malentendu. Le temps n’est toujours pas aux poètes et encore moins a l’audace de l’alphabet.
-Mais encore?.
– Ils font dans le parti-pris éditorial. Faire taire les uns  au profit d’un autre bavardage, si vulgaire.  Tu es partie bien trop tôt, Assia. Seule, toi, savait remettre en jeu des vies en mousseline .
Elle se détacha lentement du puits de lumière, sa respiration  brute, régulière, métrique raisonnait dans ma tete en cercles infiniment répétitifs.  Je commençais a me sentir mal. je perdais pied devant le rythme affolé  de mes propres battements de cœur . Ma vue s’embrouillait devant les énormes silhouettes qui chahutaient les perspectives.
-C’est l’histoire d’une poussée d’adrénaline qui monte a contre courant, Assia.  Une fausse monnaie intellectualiste, un pseudo blabla sur la pensée affaissée, une juxtaposition de lettres juste bonne a étouffer la citée. Les mains des uns se détachant de celles des autres, l’occident/ orient est en passe de décrocher le prix de la sinistrose aiguë. Le récit n’est autre que celui  d’un décrochage organique, le plus grand bluff du siècle, une sorte d’architecture internationale du non commun.  le but etant de re-poser la vie sur des circuits hâtivement dressées, imprécis, chancelants sur de réelles arrières pensées. Faire dans l’Hitlérisme encore plus tenu que celui d’Adolphe afin d’en finir avec cette absolument petite chose. l’insignifiant féminin ne devrait et sous aucun prétexte avoir droit de citation. M’entends-tu Assia?.
Pause. Rien ne venait.
Je continuais, pourtant, a entendre mes mots tomber dans les taches de lumiere au sol. la longue marche des renoncements suivait naturellement son chemin.
-Les murs s’épaississent a vue d’œil depuis ton départ, Assia et les femmes d’Alger ont du mal a pousser ne serait ce que les portes de leur propre appartement.
Maintenir la régulations du macabre devient la raison première, le vital, l’absolu humain et les penibilites conjuguées au féminin se prolongent du fin fond de Sanaa  jusqu’à la la grande place de Cologne.
– Et que dit Kamel de tout cela?.
-Il ne dit rien Assia. Kamel ne dira plus rien.

 
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Publié par le 20 mars 2016 dans A pile et face

 

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Assia n’est plus.

Comme une dernière prière,
Deux messages reçus aujourd’hui,l’un a 2:30h du matin ,heure Américaine et l’autre a 16:00. Deux messages de deux amies, l’une a Paris , l’autre a Londres, rédigés en langue Française, j’allais dire dans la langue d’Assia Djebar pour dire l’amour, la douleur mais surtout l’abnégation.
Heureusement que la force des mots n’est pas une matière friable et cela permet aux écrivains de transcender le temps et la géographie.
Assia djebar comme Malek Haddad et tant d’autres n’ont pas de coordonnées temporelles et donc leur disparition n’est qu’un énième découpage scénique comme ils savent faire avec grâce.
La magie est celle de transformer la solitude qu’impose l’écriture en des moments de lumière et ça Assia sait y faire puisqu’elle a transformé notre regard apeuré sur l’existence en un récit ethnique triomphant.

A sa manière espiègle, joueuse, brillante en forçant parfois sur le « déhanché » verbal elle aura imposé avec panache, une parole feminine Algerienne et quelle parole.
Assia n’a eu de cesse de déstructurer les lignes rigides du patriarcat pour dresser a la place des ponts, consolider des digues et essaimer les paroles apaisées et apaisantes, les vraies, celles qui remettent les aiguilles de nos cheminements dans le vaste humain.
Ce soir Assia Djebar , nous dit a sa maniere qu’il est impératif d’échapper a la solitude intérieure et nous livre dans un ultime testament, les codes d’une vie hygiéniste.
Ce soir, l’idée de la femme universelle traverse le tout Cherchel jusqu’à mon éloignement Americain et les possibilités de vivre femme et Algérienne apparaissent comme une évidence.
Dors en paix l’Artiste et restons élégants-es- dans notre douleur par amour pour Assia et par respect pour son combat.

Assia Djebar.
Assia Djebar.
 

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Composer l’instant…

Il avait coutume de dévaler la colline a la pointe du jour, après un siècle d’absence. Il se présentait cote jardin, mains dans les poches en sifflotant un air jazzy avant de donner trois coups léger sur la porte vitrée .
Elle devinait son sourire moqueur,sa voix poivrée,son souffle en bulles de savon…
Besoin d’un siècle pour réussir une torsion sur la vie, mettre de l’ordre dans ses palpitations , déplier ses pas, remettre les mots dans le bon ordre: sujet,verbe,complément ,faire ses gammes,travailler ses effets et ne pas se laisser envahir par les possessifs,les suffixes et ses autres préfixes
Trois nouveaux coups sur la porte vitrée,un peu plus posées,ceux la, un tantinet insistants.
Faudrait repenser la vie des déplacés,faudrait reprendre les entres-deux, déployer les gestes religieux,dramatiser les cheminement ,donner du relief, composer l’instant…
Elle opta pour une clarté de bougie baignée de rose et tendit une main tremblante vers la porte en verre.

 
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Publié par le 1 mars 2015 dans A pile et face

 

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