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Archives de Tag: Kamel Daoud

Saada Arbane face à Kamel Daoud: l’autre histoire.

Derrière l’éclat des plateaux télé et la gloire littéraire, l’affaire Saada Arbane contre Kamel Daoud révèle un autre visage : celui d’une lutte pour la dignité et la parole. Dans ce podcast, nous revisitons la chronologie de cette affaire, entre confidences familiales et regards de la diaspora algérienne. Avec Assia Mentouri et Sofiane Djebbar, nous interrogeons : comment une histoire intime se transforme-t-elle en affaire publique ? Et que dit-elle de notre rapport au pouvoir, à la culture et au silence imposé ? Septembre 2025. Domino Podcast est animé par: Zoubida Berrahou, Autrice et Professeur des Universités à Mascara- Algerie. Latifa Kharrat, Journaliste basée a Washington DC.

 
 

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Le Pape a reçu Tebboune. Ce n’est pas une anecdote. C’est un symbole. Et c’est aussi une gifle.

« Pendant que le Pape salue Tebboune, un autre chef d’État — le roi du Maroc, Mohamed 6 — n’est pas reçu. Il faudra relire ce détail avec attention. Il dit ce que la diplomatie ne dit pas toujours. Il parle d’équilibres. De priorités. Et peut-être d’un retournement stratégique plus large. »

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Pas pour Tebboune, non. Pour ceux, en France, qui ont fait de l’Algérie leur punching-ball idéologique, leur obsession éditoriale, leur miroir déformant. Ceux qui la disent « fermée », « fanatique », « irrécupérable ». Ceux qui, depuis des années, préfèrent juger l’Algérie depuis Paris plutôt que la regarder vraiment.

Le président Algérien entre au Vatican, reçu par Léon XIV, Pape fils spirituel de Saint-Augustin. Celui-là même qui, dans sa première déclaration pontificale, a rappelé son attachement profond à l’Algérie, à Annaba, à Souk Ahras. Le cœur du christianisme Africain. Là où certains ne voient que du sable et des silences, lui voit une mémoire. Un berceau. Une matrice.

Et pendant que Rome déroule le tapis rouge, Paris grimace. Pas officiellement. Mais dans les studios, les éditos, les colonnes mal renseignées, on accuse le coup. Parce que l’image dérange : un président Algérien, musulman, discutant spiritualité et dialogue religieux au plus haut sommet de l’Église catholique. Ça casse la narration. Ça brise le mythe d’une Algérie enfermée dans son islam et dans ses murs.

C’est aussi un camouflet franc pour ceux qui, comme Kamel Daoud, se plaisent à décrire l’Algérie comme une prison culturelle. Daoud, qui voit l’islamisme partout, sauf parfois dans les regards néo-coloniaux posés sur son pays. Lui qui brandit la laïcité à la Française comme une lumière, mais ne voit pas quand cette même lumière devient projecteur aveuglant.

La rencontre Tebboune-Pape est donc tout sauf anecdotique. C’est une main tendue, mais sans obséquiosité. Un geste politique, certes, mais aussi une revendication de souveraineté symbolique. L’Algérie ne quémande pas. Elle affirme. Elle existe. Elle parle d’égal à égal. Et elle rappelle, sans avoir à le crier, qu’elle est aussi une terre d’histoire chrétienne, pas seulement un terrain d’islam.

Pendant que le Pape salue Tebboune, un autre chef d’État — le roi du Maroc — n’est pas reçu. Il faudra relire ce détail avec attention. Il dit ce que la diplomatie ne dit pas toujours. Il parle d’équilibres. De priorités. Et peut-être d’un retournement stratégique plus large.

La France, elle, reste figée. Prisonnière d’un logiciel épuisé, fait de peur, de nostalgie coloniale et d’obsessions migratoires. Elle commente l’Algérie sans l’écouter. Elle la juge sans l’observer. Elle projette ses angoisses sur un pays qui, lui, continue d’avancer à sa manière, avec ses contradictions, ses lenteurs, ses propres failles — mais avec un minimum de cohérence.

La vraie gifle, ce n’est pas celle qu’on donne. C’est celle qu’on se prend en regardant une scène qu’on croyait impossible.

Un pape. Un président. Une poignée de main. Et un silence de plomb à Paris.

 
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Publié par le 24 juillet 2025 dans Politique et Société

 

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Kamel Daoud et le confort tranquille du néocolonialisme mediatique,

Kamel Daoud a-t-il encore quelque chose à dire ou simplement à redire ? Car, The chroniqueur ne questionne pas, il confirme. Il ne dérange pas, il rassure.
Derrière l’image d’un écrivain « libre », acclamé à Paris, décoré, publié chez Gallimard, célébré sur les plateaux français, se dessine une fonction beaucoup plus politique que litterraire: celle de chroniqueur officiel d’un récit rassurant pour une France en crise identitaire.
Ses romans, comme l’analyse justement l’universitaire Zoubida Berrahou, sont moins des œuvres de création que des vitrines idéologiques. « Houris », son dernier en date, n’est rien de plus qu’un remake de Ô Pharaon — même récit, mêmes symboles, mêmes obsessions, mais cette fois adaptés au goût du jour, lisibles, présentables, récompensables.

Dans ce jeu, l’ambiguïté laisse place a la lisibilité. la complexité à la clarté idéologique : ce n’est pas de littérature dont il s’agit, mais d’un produit éditorial bien emballé. Un roman prêt-à-penser, exportable, compatible avec les attentes d’un public Français inquiet de ses marges, de ses banlieues, de son histoire coloniale non digérée.

Pendant ce temps, le monde vacille :
Gaza est dévastée, des civils tombent en Palestine, au Liban, en Syrie, au Yémen et à Téhéran.
La France se réarme, frôle la récession et vend des armes en série pendant qu’elle prêche la paix.

Et que fait Kamel Daoud ?


Il continue a designer les memes cibles: Les femmes musulmanes, les Algériens, les binationaux, les corps racisés et les musulmans “pas assez intégrés”.
Dans une boucle sans fin, il rejoue la même scène, chronique après chronique, livre après livre.
Il n’écrit pas pour révéler le réel, mais pour le reconduire.

Si Le PointGallimard ou les grands médias l’aiment tant, ce n’est pas pour son audace littéraire.
C’est pour sa capacité à produire un discours « du Sud » qui valide les obsessions Françaises .
À faire passer des stéréotypes pour de la critique.
À déguiser une adhésion à l’ordre dominant en dissidence.

Kamel Daoud ne dérange pas l’ordre établi, il le renforce.
Non pas malgré ses origines, mais à cause d’elles.
Il est cette voix du Sud qui rassure l’Occident inquiet.
Un chroniqueur de la différence, qui reconduit chaque semaine l’idée que, finalement, le problème, ce sont les autres. Les “siens”.

Non KD n’a pas changé de camp : il l’a choisi.
Celui d’un récit figé. D’un monde binaire. D’une fiction politique qui masque sa fonction première : servir le confort intellectuel d’une époque qui préfère les citoyens du Sud qui s’excusent aux écrivains qui accusent.

Comme le dit Berrahou, son œuvre est un palindrome :
Elle se lit dans un sens ou dans l’autre.
Mais elle ne mène nulle part.

 
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Publié par le 20 juillet 2025 dans Litterrature

 

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La mère, le silence et la fiction coloniale.

Kateb Yacine rend hommage a sa mère: « Kateb Yacine: « Ma mère a été ma première source d’inspiration. »

Il a perdu sa mère. Il l’a annoncé en quelques lignes, sur Twitter, avec la sécheresse d’un constat administratif. Une douleur tue, ou trop vite traversée. Pas un mot pour elle. Mais des mots pour lui, pour le pays, pour le president Algerien, pour l’éternel procès d’intention qu’il aime mener, même dans l’ombre du deuil. L’émotion ? Absente et substituée par une mise en scène.

À croire que la disparition de la mère ne vaut, chez lui, que pour ce qu’elle permet de dire sur lui-même.

À l’opposé, il y a Kateb Yacine. Lui n’a jamais cessé de parler de sa mère. Elle était son socle, son institutrice et sa déchirure.

Kateb n’a pas cité sa maman par convenance, il l’a portée dans chaque vers. Internée, brisée, mais vivante à travers sa voix. Elle fut le canal par lequel il a accédé à la poésie arabe, à la langue interdite, à l’héritage refoulé. Ce lien, ni esthétisé ni glorifié mais bien vécu, hante toute son œuvre.

Nous comprenons pourquoi Kamel Daoud évite ce nom. Kateb est indigeste pour ceux qui veulent faire l’économie du colonialisme. Il est trop direct, trop radical, trop ancré. Il écrit contre l’oubli, contre la compromission. Rien à voir avec le clinquant moral des plateaux français ou la nostalgie d’une Algérie rêvée par ceux qui l’ont quittée.

Daoud ne cite pas Kateb, ni Mammeri, ni Feraoun, ni Assia Djebar. Ni même Djaout ou Boudjedra. Leur présence l’encombre. Trop d’histoire. Trop de chair. Il préfère Camus. Il s’y accroche comme à une bouée littéraire, réclamant une filiation que rien ne justifie : ni le style, ni l’univers, ni la trajectoire. Ce qui les rapproche ? Oran, peut-être. Mais Daoud n’en est pas originaire. Il y écrit comme on occupe un territoire symbolique. Une fiction spatiale pour consolider la fiction coloniale.

Le plus troublant, c’est que cette affiliation forcée plaît. Elle est rassurante. Elle raconte une Algérie digérable, qui peut être lue depuis Paris sans malaise. Une Algérie qui parle le langage des anciens maîtres, qui cite Camus au lieu de citer ses propres morts. Une Algérie neutralisée.

Or, l’autre Algérie existe.

Celle qui lit encore Kateb.

Celle qui se souvient que la mère est un lieu d’apprentissage et de révolte.

Celle qui sait que l’écriture ne consiste pas à chercher l’approbation, mais à nommer ce qui dérange.

La mère est partie. Le silence reste. Et ce qu’on fait de ce silence en dit souvent plus que mille hommages.

 
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Publié par le 14 juillet 2025 dans Politique et Société

 

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« La France a préféré une fiction à l’histoire »

5 juillet 2025. L’Algérie célèbre son indépendance. Feux d’artifice, chants patriotiques, drapeaux hissés sur les balcons. Mais dans les rédactions Françaises, on répète un tout autre opéra : « Boualem Sansal sera gracié. »

Une information jamais parue dans un quotidien Algérien, jamais confirmée par aucune autorité. Mais peu importe : la machine s’emballe, les tribunes s’enchaînent, les réseaux sociaux s’enflamment. Et en tête de gondole de cette mise en scène : le cri unique, simpliste, mensonger:
“Boualem Sansal croupit dans les geôles Algériennes.”

La fabrique de la fake news est lancée.

FAKE NEWS

La France, qui déteste qu’on déforme ses vérités historiques, adore pourtant travestir celles des autres. L’Algérie ne fait pas exception. Dans cette mise en récit Franco-Française, Sansal devient un symbole : écrivain libre, penseur éclairé, victime d’un système obscur. C’est beau, c’est propre, c’est à pleurer.
Mais c’est faux.

La vérité ? Boualem Sansal n’est pas en prison pour ses livres. Ceux-ci se vendent encore dans les librairies d’Alger, d’Oran, de Béjaïa. Aucun de ses romans n’est interdit. Ce n’est pas son imaginaire qu’on lui reproche mais une prise de position politique lourde de conséquences.

Sur « Frontières » – un média Français d’extrême droite connu pour son discours identitaire et islamophobe – Boualem Sansal a publiquement affirmé que certaines villes Algériennes étaient en réalité Marocaines. Non content d’y apparaître comme simple invité, il en est l’un des dirigeants. Il n’a donc pas commis une erreur passagère, mais une trahison idéologique assumée.

Mettre en doute l’intégrité territoriale de son pays, c’est s’attaquer à la base même de la souveraineté nationale. Dans n’importe quel État, cela constitue une infraction grave. En Algérie comme ailleurs.

Mais en France, cette réalité est trop complexe, trop Algérienne, trop politique. On préfère épurer le récit, élaguer le contexte, blanchir les zones d’ombre. Et faire parler les habituels « experts » de l’Algérie postérieure : écrivains exilés, chroniqueurs recyclés, journalistes amnésiques.

Kamel Daoud, appelé à la rescousse par Léa Salamé sur France Inter, souffle sur les braises. Il parle d’un pays figé, d’écrivains pourchassés, de liberté étouffée. Il ne dit pas un mot sur les propos de Sansal. Il préfère, comme souvent, la parabole au factuel, l’allégorie au démenti. La fable est plus utile que la vérité.

Mais cette fois, le silence est complice. Car le passif de Sansal n’est pas qu’Algérien. Il est aussi Européen.
C’est celui d’un homme qui fréquente les salons où l’on fantasme une Afrique du Nord décolonisée à coups de cartes redessinées.

Le 5 juillet, la presse française a donc choisi son feuilleton. Au lieu d’honorer les 63 ans d’indépendance d’un peuple, elle a préféré médiatiser une fake news à ciel ouvert, une fiction déracinée. Un récit sans sources mais pas sans intérêt politique.

Et l’Algérie, dans tout ça ? Silencieuse. Ou plutôt muselée par les narrateurs d’ailleurs. Parce qu’en 2025 encore, le monde n’a pas confiance dans un pays qui parle en son propre nom.


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Publié par le 9 juillet 2025 dans Politique et Société

 

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« Houris », ou les confessions d’un voleur de mémoire – Une enquête sur la fiction qui se voulait vérité.




Il est des livres qui, par leur silence, font plus de bruit que mille cris. Il est des mots, cousus à la main, qui trahissent des corps bien réels. Et il est des écrivains, enfin, qui se prennent pour Dieu, en croyant pouvoir tout inventer, même la douleur des autres. Kamel Daoud, prix Goncourt 2024, est de ceux-là.

I. Un roman né sous de mauvais astres

Juin 2024. Pendant que les bombes réduisent Gaza en poussière et que le monde, figé, redessine ses lignes de fracture, Houris atterrit chez Gallimard. Un roman « troublé dans un monde trouble », vendra-t-on. Et dans le tumulte, un récit : celui d’une femme égorgée par les islamistes, qui survit et renaît mère.

En guise de préface, une phrase piégée : « Ce livre est susceptible d’enfreindre l’article 46 de l’ordonnance 06-01 de 2006 relative à la réconciliation nationale »(1). Autrement dit : ce livre serait illégal en Algérie. Un avertissement lourd, qui confère à l’auteur une aura de dissidence.

Sauf que cet article de loi n’a jamais été appliqué. Ni à Daoud, ni à d’autres écrivains Algériens. Et surtout, il fut promulgué dans un contexte très précis : le post-terrorisme, la paix fragile, les plaies encore béantes. Gallimard le sait. L’auteur aussi. Alors pourquoi l’imprimer en préface ? Pourquoi dégainer une loi caduque, sinon pour dramatiser, enjoliver, victimiser l’écrivain… tout en effaçant les véritables victimes ?

II. Aube n’est pas un mirage. Elle s’appelle Saâda.

Aube, personnage central de Houris, n’est pas le fruit d’une imagination littéraire. Elle est vivante. Elle a un nom : Saâda Arbane. Oranaise. Égorgée dans son enfance. Vivante malgré tout. Elle parle avec une canule. Elle se reconstruit, sans messianisme. Et surtout, elle n’a jamais donné son accord pour figurer dans un roman.

La confidence a été livrée à sa psychiatre. Cette même psychiatre partage la vie de Kamel Daoud. Le fil est ténu. Mais impossible à rompre. Houris n’est pas une fiction. C’est une effraction.

III. « Ce n’est pas elle, ce sont toutes »

Face aux accusations, Daoud nie. Il généralise, noie le poisson. Il parle d’une soixantaine de femmes. Égorgées. Canulées. Archivées. Il affirme avoir enquêté, en juin 2024, pendant un court séjour en Algérie. Un mois où, comme par magie, les chiffres lui auraient sauté au visage.

Mais sur le terrain, rien ne confirme ses propos. Le docteur Aggoune, spécialiste de la décennie noire, est formel : aucune patiente vivante avec une canule. Aucun recensement. Aucune trace d’une autre Aube. Et surtout, aucun précédent dans la littérature algérienne à ce sujet. Daoud est seul avec ses chiffres. Il les invente peut-être. Ou il les maquille.

IV. L’ombre d’un autre plagiat

Le pillage ne s’arrête pas à la vie de Saâda. Il touche aussi la mémoire collective. Nazim Mekbel, fondateur du site Ajouad Algérie Mémoires, affirme que plusieurs passages de Houris sont repris de son site sans autorisation, sans citation, sans la moindre reconnaissance.

Ironie noire : Ajouad est une initiative des enfants des victimes du terrorisme islamiste. Ces enfants, Daoud les fait parler à sa place. Il les dépossède de leurs récits. Puis les dissout dans sa fiction. Même mécanique, même violence que celle infligée à Saâda.

V. Une fiction en contradiction avec elle-même

Houris joue sur une symbolique forte : celle de la rédemption par la maternité. Aube survit. Elle enfante. L’Algérie renaît. Sauf que dans la réalité, Saâda ne porte pas le voile. Elle est citadine. Moderne. Et sa mère adoptive est une ancienne ministre.

Ce détail bouscule tout. Il inverse les rôles. En Algérie, l’État ne massacrait pas. Il fut lui-même victime. Les islamistes, eux, n’ont pas épargné les gouvernants. Le roman de Daoud brouille ces repères. Il recompose l’histoire selon un prisme flou, émotionnel, instable.

Et ce n’est pas nouveau. Dans son roman ÔPharaon, publié avant Houris, Daoud décrivait la décennie noire à travers une toute autre grille de lecture. Il se montrait plus ambigu, flirtait avec une forme d’empathie pour les islamistes, dénonçant un pouvoir corrompu et assassin. Gallimard n’en dit mot. Mieux : l’éditeur a effacé ce livre de la biographie officielle de l’auteur.

Faut-il comprendre que Daoud change de thèse selon les époques ? Ou selon les publics ? Et Gallimard, pourquoi entériner ce grand écart idéologique sans sourciller ?

VI. Gallimard : l’éthique en solde

Qu’une maison comme Gallimard ose publier Houris avec un tel flou sur ses sources, son éthique et sa logique éditoriale interroge. La préface qui brandit une loi algérienne tombée en désuétude. L’occultation de ÔPharaon. Le silence autour du plagiat. Tout cela compose un tableau inquiétant.

La maison Gallimard agit-elle comme un organe de validation coloniale, où la souffrance des autres devient un argument de vente ? Où l’exotisme remplace la rigueur ? Où le fantasme d’une Algérie islamisée en 2024 est plus vendeur qu’un portrait nuancé, donc moins sensationnel ?

VII. Un poison pour la littérature francophone ?

Le scandale dépasse Daoud. Il menace une génération entière d’écrivains francophones. Car en récompensant un roman bancal, bâti sur des témoignages volés, le Goncourt 2024 envoie un message toxique : ce n’est pas la vérité qui compte, mais l’effet de style.

Ce roman, qui se voulait cri de mémoire, est devenu un leurre. Et l’on pourrait bien s’en souvenir comme du jour où la fiction a trahi l’Histoire, où le roman a trahi le réel, où l’écrivain a trahi les vivants.

Last not least

À qui appartient une histoire ?
Et à quel moment devient-elle un vol ?

Et si l’avenir de la littérature francophone se jouait dans cette réponse ?

NDLR:
(1) L’article 46 de l’ordonnance n° 06-01 du 27 février 2006 portant mise en œuvre de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale prévoit une peine d’emprisonnement de 3 à 5 ans et une amende à l’encontre de quiconque, par ses déclarations, écrits ou tout autre acte, utilise ou instrumentalise les blessures de la tragédie nationale, pour porter atteinte aux institutions de la République algérienne démocratique et populaire, fragiliser l’État, nuire à l’honorabilité de ses agents qui l’ont dignement servi, ou ternir l’image de l’Algérie sur le plan international.

Emmanuel Macron-Kamel Daoud, les coulisses d’une conversation.

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MAROC VS ALGÉRIE : LA GUERRE DES IMAGES,

« On ne laissera pas les spin doctors humilier notre peuple en ricanant derrière un hashtag. »

Le Maroc attise t-il les haines contre l’Algerie via les reseaux sociaux et les manifestations sportives Africaines et Mondiales?

Incontestablement oui et c’est une stratégie bien plus profonde qu’elle en a l’air. Nous ne sommes pas juste face à des « tensions sportives » ou des clashs d’influence. Ce que nous voyons aujourd’hui, c’est une guerre d’image, de perception et de légitimité — menée par le Maroc contre l’Algérie, mais sur des terrains détournés : réseaux sociaux, arènes sportives et événements culturels.

Objectif : isoler diplomatiquement l’Algérie et la faire passer pour “le problème régional”.

1. Sur les réseaux sociaux : la fabrique de l’ennemi,

Des armées numériques pro-régime Marocain, parfois coordonnées, parfois spontanées.

Narratif dominant : « l’Algérie est jalouse du Maroc », « elle soutient le terrorisme », « elle est arriérée, isolée, soviétique ».

Amplification de la désinformation via des influenceurs, bots ou comptes “patriotiques”.

Ce n’est pas nouveau, mais c’est monté d’un cran depuis les Accords d’Abraham (2020) et la rupture des relations diplomatiques (2021).

Les lignes de front de cette guerre de l’image:

Sujet: Version pro-marocaine

Kabylie “Peuple opprimé”, besoin d’autonomie.

Sahara occidental “Maroc unifié”

Hirak “Révolte étouffée par un régime militaire”

Presse et liberté “Censure d’État en Algérie”

2. Dans le sport : instrumentalisation des émotions

Le foot, les jeux Africains, les coupes arabes deviennent des théâtres de guerre douce :

Chants hostiles anti-algériens organisés dans les stades.

Provocations calculées, parfois soutenues par les fédérations ou les médias proches du pouvoir.

Tentatives de sabotage symbolique : refus de drapeaux, altercations ciblées.

Le sport est utilisé comme levier d’humiliation nationale. Pas comme affrontement fair-play, mais comme outil de construction d’un imaginaire ennemi.

Arret sur le “Onetoutrisme” scandés par les auto-proclamés Hirakistes en chef,

le “Onetoutrisme » donc est un mot moqueur, une construction cynique pour tourner en ridicule un cri collectif.

“ONE, TWO, THREE, VIVA L’ALGÉRIE”, ce slogan est devenu un épouvantail.

Pourquoi ? Parce qu’il est indomptable. Il appartient au peuple.

Le “onetoutrisme” n’est pas né dans les cafés Algérois.

Il vient des cabinets noirs de Paris, des cercles proches du Makhzen, de certains think-tanks cyniques.

Il sert à tuer le symbole par le sarcasme.

Son objectif ?

Faire passer tout ce qui est populaire, patriotique, algérien pour une blague.

Réduire la cause palestinienne, l’attachement au pays, l’amour du maillot, en “naïveté de stade”.

C’est une arme linguistique. Une opération de démoralisation culturelle.

On ne peut pas tuer le cœur du peuple ?

Alors on le moque.

On ne peut pas effacer l’histoire ?

Alors on décrédibilise ceux qui s’en réclament.

Le plus grave ?

C’est quand des Algériens eux-mêmes reprennent ce mot, en mode “autocritique ironique”.

Résultat : ils deviennent les instruments d’une guerre qu’ils ne voient même pas.

Ils tirent sur leur propre récit.

Le Hirak a crié “One, two, three” dans toutes les rues.

Dans toutes les marches.

Dans tous les coins d’Algérie et de la diaspora.

C’est ce cri qui fait peur. Car il unit plus qu’il ne divise.

Si “onetoutrisme” vous fait rire, posez-vous cette question :

Pourquoi personne ne parle de “Makhenisme”, “Marocolepticisme” ou “Israélo-business” ?

Réponse : parce que eux protègent leurs symboles.

3. Pourquoi maintenant ?

Parce que l’Algérie reste l’un des rares États souverains dans la région à :

-S’opposer à toute base militaire étrangère sur son sol.

-Soutenir les mouvements de libération (Palestine, Sahara occidental).

-Défendre un monde multipolaire (via la Chine, le BRICS, la Russie).

-Refuser la normalisation avec Israël.

Pour les alliés du Maroc (France, Israël), l’Algérie est un obstacle.

Et pour Rabat, l’Algérie est la seule vraie menace géopolitique structurée à sa narration hégémonique régionale.

La guerre de l’image est une guerre d’avenir,

Ce n’est plus une guerre d’armée, c’est une guerre de vidéos virales, de hashtags, de “démocratie perçue”.

Le Maroc a un avantage numérique grâce à son ouverture médiatique et ses réseaux d’influence, notamment en France.

Comment l’Algérie peut-elle défendre sa souveraineté narrative sans tomber dans la paranoïa ou la censure ?

Il faudrait probablement :

Investir dans un contre-narratif de qualité, ouvert mais ferme,

Former une génération de journalistes souverains mais crédibles,

Créer des médias panafricains ou arabes influents depuis Alger.

Concernant les reseaux sociaux et pour répondre aux Facebookeurs ou influenceurs DZ qui relaient consciemment ou non une propagande Marocaine anti-Algérie, il faut éviter deux pièges : la paranoïa et le silence.

1. Ne pas jouer leur jeu : répondre sans hystérie

Ne jamais répondre par l’insulte ou la victimisation. C’est ce qu’ils attendent pour faire passer l’Algerie pour un régime fermé, “peureux”, ou “hors d’âge”.

Répondre par la nuance, l’ironie calme, les faits sourcés.

Exemple :

“L’Algérie est finie, regardez le Maroc avec l’occident, c’est l’avenir.” « Harbou a3lina »

“Tu crois que la normalisation, c’est un projet d’avenir, ou juste une fuite en avant ? Parce que du côté de la rue Arabe c’est plutôt vu comme une trahison.”

Reposer des questions : une bonne manière de dégonfler une propagande, c’est de forcer l’autre à expliciter ses sous-entendus.

“Pourquoi une presse qui critique le Makhzen est-elle censurée au Maroc si la liberté d’expression y est si grande ?”

2. Créer du contre-narratif solide, pas juste réactif

Ne te contente pas de réagir aux fake news. Il faut installer un discours alternatif crédible et assumé.

Publie du contenu de fond, sourcé, visuel ( vidéos, threads), qui décortique :

L’ingérence médiatique marocaine dans le monde arabe. La presse Marocaine est financée par certains emirats du Golf

La situation des droits humains au Maroc (Rif, Sahara occidental, journalistes emprisonnés…)

L’hypocrisie de certains influenceurs financés par Rabat ou des lobbies externes.

Expose les incohérences :

“Ils dénoncent l’armée Algérienne, mais n’osent pas parler du rôle du roi comme ‘commandeur des croyants’ ou des prisonniers politiques marocains. Où est la cohérence ?”

cite des voix Marocaines critiques, ça renverse le narratif du “pro-Algérien contre pro-marocain”.

3. Donner de la visibilité a des “contre-influenceurs” Algériens crédibles.

Identifier les influenceurs Algériens patriotes mais lucides

Les aider à construire des contenus à forte valeur ajoutée (et pas juste du trolling)

Créer des alliances dans le monde arabe et occidental avec d’autres influenceurs critiques du Makhzen ou de l’ingérence étrangère.

Déjouer les campagnes coordonnées

Quand tu identifies une campagne coordonnée (hashtags identiques, attaques simultanées sur des pages Algériennes, etc.)

Stratégie : toujours poser des questions

Exemples,

« Si votre modèle est si fort, pourquoi attaquez-vous autant le nôtre ? »

« Critiquer l’Algérie est-il devenu un business rentable pour certains influenceurs ? »

« Et les prisonniers politiques marocains, on en parle ou c’est interdit dans vos partenariats ? »

Sur les attaques contre l’armée Algérienne et l’État

Ce qu’ils disent :

« L’Algérie est une dictature militaire, sans presse libre. »

Réponse :

Est-ce mieux d’avoir une monarchie à vie où le roi est “sacré” et inattaquable ou un État avec une armée puissante, certes, mais dont le pouvoir reste plus débattu et attaqué que celui du roi au Maroc ?

Qui peut aujourd’hui critiquer publiquement le roi Mohamed VI ou l’un des membres de la famille royal sans finir en prison ?

Recap:

Erreur à éviter:

Répondre par l’émotion

Ignorer la guerre numérique

S’enfermer dans le “nous contre eux”.

Réflexe à adopte:

Répondre par la réflexion

Analyser la guerre numerique et la retourner.

Miser sur l’intelligence collective et les faits.

Last not least:

Que ce thread circule.

« On ne laissera pas les spin doctors humilier notre peuple en ricanant derrière un hashtag. »

 
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Publié par le 6 juillet 2025 dans Politique et Société

 

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CONTRE-CHRONIQUE : L’écrivain, le roi et le miroir brisé

Par un Algérien qui n’oublie pas,

Il est à la mode de jouer au dissident dans les colonnes bien chauffées des hebdomadaires français. C’est devenu une métaphore lucrative : on crache sur sa terre natale pour mériter le brevet de lucidité à Paris. On prétend résister au fanatisme en se mettant au service de l’idéologie coloniale réactivée. Il ne s’agit plus de réflechir, mais de répéter : l’Algérie est maudite, irréconciliable avec la modernité, prisonnière de ses démons.

Kamel Daoud est devenu le griot attitré de cette litanie. Chaque semaine, il livre dans Le Point ce que l’éditeur attend : la preuve par l’écriture que l’Algérie est coupable. Coupable d’exister, d’avoir refusé la normalisation avec Tel-Aviv de Netanyahou, d’avoir décidé de soutenir les Palestiniens non pas contre les Juifs, mais contre un régime d’apartheid militaire. Mais Daoud a fait un choix : il a échangé la complexité contre l’audimat, la langue contre la répétition.

Il ose aujourd’hui se poser en défenseur de Boualem Sansal, emprisonné pour ses liens avec un réseau pro CRIF ayant appelé publiquement à remettre en cause les frontières de l’Algérie. Il évite de rappeler que Sansal était haut fonctionnaire, donc acteur du pouvoir qu’il critique. Il escamote le fait que Sansal a utilisé son statut pour entretenir des liens avec une diplomatie étrangère, dans un pays qui ne s’est pas encore prononcé sur la normalisation avec Israël. Nul n’est au-dessus des lois, combien même écrit-il moyennement.

Et que dire du silence de Daoud sur ses propres affaires ? Trois procès sont en cours pour plagiat. Son roman Goncourt 2024 est totalement inspiré du récit de Saada Arbane, survivante de la décennie noire. Hier, égorgée et laissée pour morte par les terroristes islamistes a l’age de 5 ans, aujourd’hui spoliée sans reconnaissance par le Goncourt and Co . Nulle mention de cela dans les tribunes métropolitaines. La France médiatique pardonne tout à ceux qui parlent mal de leur pays d’origine.

Dans cette guerre des mots, le Maroc joue sa partie : régime en crise, peuple rifain réprimé, journalistes en prison, roi absent et malade, mais Tel-Aviv de Netanyahou en allié fétiche. C’est un modèle que l’on veut vendre : taisez-vous, normalisez, pactisez. Daoud ne critique jamais cela. Parce que ce récit-là n’est pas rentrable.

Nous, lecteurs algériens, refusons d’être les figurants de cette littérature néocoloniale. Nous refusons que l’Algérie soit définie par des chroniqueurs devenus fournisseurs officiels de fantasmes. Nous exigeons le droit à la critique, mais aussi le droit à l’autodéfense intellectuelle.

Parce qu’à force de nous désigner comme les damnés irrécupérables, certains finiront par s’habituer à notre disparition symbolique.

Alors on écrit. Pas pour plaire. Pour résister.

https://www.lepoint.fr/editos-du-point/kamel-daoud-boualem-sansal-coupable-pour-un-voyage-en-israel-en-2012–27-06-2025-2593104_32.php?fbclid=IwY2xjawLYFOxleHRuA2FlbQIxMABicmlkETE4QkI0c1ZJM0FLTms3aUw2AR4R3sCHsOKTePreUwtk2NJ8Yvk5nAWf9dnM8m1os1nWAIHckM-xB_sK0tBerw_aem_w1kaLobQIHzB3q0Ib3aEtQ

 
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Publié par le 6 juillet 2025 dans Litterrature

 

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