Elle était plutôt jolie et très chic …une sorte de présence anachronique au milieu de cette station d’essence dans une de ces villes Américaines carrée, limitée et délimitée .
Il se tenait tout prés…Ah,comme le hasard provoque les choses .Ils ont la même voiture avec la même couleur et tout et tout mais de la a y voir un signe,il en aurait fallut un peu plus.
– » Allô oui allô, je te dis que je viens de trouver la femme de ma vie…elle est la juste la …oh,si tu la voyais …hein, quoi ?je devrai le lui dire,la tout de suite?. »
L’homme dont elle ne percevait que la silhouette, vu qu’elle lui tournait le dos continue de plus belle . « Voyez-vous j’expliquais a mon ami que je vous trouve très belle et il suffirait d’un mot de votre part pour que ma vie puisse enfin commencer. Allez ,s’il vous plaît donnez nous cette chance..Dites oui et je vous emmène tout de suite a Vegas. »
Elle n’oubliera pas d’esquisser un sourire poli avant de disparaître dans sa voiture et s’éloigner ainsi au plus vite de cet univers masculin ou une fois sur deux ,la parole urgente éclate en bulles disparates imprécises et sans épaisseurs aucunes .
Sa voix pensait a sa place : c’était mieux avant ,le goût pour la poésie et le panache
réinventait les lieux avec les notes en toiles de fond… c’était mieux avant quand elle n’avait pas besoin de dire: je me souviens…
« Avant » ,un mot assez curieux que nous pouvons facilement confondre avec un sac de femme qui mêle les choses précieuses aux choses futiles et pour une seconde elle fut tentée d’aller voir dans tous les coins ce qui se passe..de vider les fonds de poche afin de pouvoir glisser dans une certaine communauté ou l’incertitude débouche toujours sur quelque chose.
Une pluie fine commence a tomber ,elle n’aime pas la pluie …la pluie est l’éloge de l’éphémère car sitôt arrivée au sol ,elle cesse d’être pluie et on parlera de flaques,de ruisseaux et d’une multitude de variations liquéfiées ..Sa pensée s’amplifiait ,se précisait pour aller puiser dans ces grains qui faisaient lever en elle un infini de visages,de gestes et de voix et au milieu de tout cela ,elle le vit. Elle tente de s’accrocher a ce visage ,veritable narration d’une histoire d’amour qu’elle a vécu et qu’elle considère que c’est tout l’amour qu’elle n’a jamais vécu. .
Elle se surprend au coin du rétroviseur et se força de répéter a haute voix qu’elle ne devrait pas se fâcher avec la vie qui est avant tout un état d’esprit… La vie en ce sens est comme la beauté ,la vraie,celle qui est bouleversante et qui fait souvent pleurer.