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Archives Mensuelles: avril 2014

« Borders Behind ».

Mahmoud Darwish , محمود درويش ne manquait jamais de le rappeler de son vivant:
« Je ne suis pas le poète de la mort ,ni celui de la guerre…je suis avant tout le poète de l’amour,le poète de la sensualité, celui de la femme, de la nature…Pour rajouter plus loin : « Que dit le poète si ce n’est les choses simples loin des sentiers tortueux des épopées , je ne veux pas d’héroïsme et mes poèmes sont une revendication franche au droit a la bêtise…Je cherche a casser les clichés emblématiques et l’image que l’on se fait du Palestinien… »
Des année plus tard Adnan Joubran,jeune musicien Palestinien ,lui aussi , poussera le même cri pour raconter la même âme enchanteresse, que celle de son aîné et idole.
Adnan égrènera des effluves en notes ,nous emmène en balade loin derrière les frontières.Guidée par cette alchimie intérieure qui réussi la prouesse de mélanger merveilleusement les sons et les sangs…Il dira pourtant avec une simplicité, presque déconcertante :
« Les maqâms [échelles mélodiques] et la façon de passer de l’un à l’autre sont très proches entre les musiques orientales et indiennes .Quand j’écoute un raga, j’en vis chaque développement. Quant au flamenco, j’y entends la même passion que dans la musique orientale et j’y retrouve les quarts de ton absents de la musique occidentale. ».
Prabhu Edouard le brillant joueur de tablas et spécialiste de la musique indienne, le violoncelliste français Valentin Moussou, l’Espagnol Javier Sanchez au cajon et en invité spécial l’espagnol Jorge Pardo au saxophone et à la flûte…autant de génie multiformes ,haut en couleur et tellement généreux mis a contribution afin de chanter le monde avec un grand « M ».
J’ai le plaisir mes chers amis de partager avec vous ce soir ,ce lumineux album qui raconte mieux que quiconque le passage entre deux mondes ,qui raconte mieux que quiconque l’intimité des âmes voyageuses.

« Borders Behind ». album solo du joueur de Oud Adnan Joubran.
label : World Village
parution : 2014

 
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Publié par le 15 avril 2014 dans musiques et videos

 

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les compagnies turbulentes…

mmm

Elle met du Bach le temps d’arroser ses pots de fleurs…Les mots se bousculent dans sa tête mais rien ne sort …Elle enfile un jean en vitesse sans plus s’attarder devant l’immense miroir dressé au milieu de la chambre face a la tête de lit en cuir vieilli. Rouler un moment en voiture…ça va la détendre de voir du soleil sur les visages des passants.
Cela fait un moment qu’elle regarde les autres et au grès de l’humeur ,souffle sur une mèche de cheveux, édulcore une ride ou alors laisse éclater un vrai fou rire.
La regardeuse a de ces postures bienveillantes pour les âmes voyageuses au point de s’entendre souvent « lui » dire,comme une coquetterie :
_ »Il y a des tourbillons dans ma tête…mais ne t’inquiètes pas, je gère pas mal au final. »
Elle disait cela en lissant ses paupières du bout des doigts et reprenait en un souffle l’histoire de ce peintre qui dessinait les lignes et les couleurs laissés sur sa rétine…Ce peintre qui ne peignait que ce dont il se souvenait…
« Lui »,ne savait comment prendre cette réponse /sermon.
Il est tellement loin des impressions des couleurs de l’enfance, tout préoccupé qu’il était a aplanir le quotidien.
_ »Je pense a nous deux en termes de confusion temporelle. » Disait elle ,encore ,précieusement.
L’un serait dans l’horizontalité au moment ou l’autre s’inscrivait volontairement dans la verticalité d’ou ces silences confus que d’aucuns prendraient pour de la timidité voilée…Elle passait son temps a chercher les mots justes pour brosser les contours vacillants de leur âmes respectives et éviter ainsi les frayeurs inutiles…c’est ce que nous appelons communément la vie moderne!.

 
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Publié par le 12 avril 2014 dans A pile et face

 

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Les voix regardeuses…

Le bruit que faisait la carte de crédit que l’on passait dans le terminal de paiement électronique était particulièrement jouissif ce jour-là…Un,deux puis quatre magasins douillets,colorés de cette touche discrète et particulièrement chic avec des mannequins sympathiques et aimables prêts a se plier en quatre pour vous satisfaire…
Elle regardait.
Elle caressait la matière.
Elle se laissait séduire par la fluidité des coupes.
Elle vérifiait les coutures ,retouchait mentalement l’image dans l’intimité des cabines d’essayages et répondait en souriant généreusement a la vendeuse tout en restant attentive a la voix qui lui parvenait de la radio…C’est curieux le rapport qu’elle a développé au fil des ans avec l’ouïe.
Son oreille devenait progressivement le souffle de sa vie,le lieux incontournable des croisements éphémères ,ou pas d’ailleurs, de ses palpitations .
Boulot,vie familiale et cette autre sociale,tous passaient par l’oreille …
Au final, elle n’est qu’une résonance magnétique de voix multiples qui se déplacent…Une sorte de phonographe version RH – Un grand label Américain-.
Un phonographe donc que l’on raccorde a un I phone afin de faire vibrer les instants du maintenant associés aux tonalités d’hier …le résultat est magistralement époustouflant : un grain de voix présent/ancien ,une sorte d’alibi rétrospectif.
l’autre voix était quelque peu embuée ce matin…comme fragilisée malgré le ton qui se voulait rassurant:
_ »c’est juste une petite fièvre due a la climatisation…mais non ,que vas tu chercher la …ce n’est rien ,je te dis ».
la couleur d’une voix a cette faculté d’amener les choses et de les mettre en suspens, le temps d’une communication qui nous parvient au delà de quelques 11351 klm ,
de quelques 11351 tâtonnements,
de quelques 11351 caresses maladroites et inachevées,
de quelques 11351 aveux a peine perceptibles,
de quelques 11351 manquements,
de quelques 11351 frustrations et d’un infini de nuits en latence.
11351 valses exécutées goulûment sous un ciel de pleine lune…les instants intimes de l’âme confondus dans les profondeurs de la voix tournoyaient autour des corps…
Elle baisse le son de sa radio et remercie poliment le personnel pour aller respirer profondément sur le trottoir et faire le plein d’instantanés des quidams heureux de se laisser aller au grès des chemins que dessinaient les rayons du soleil de ce samedi printanier.
Regarder la vie en mode aérien…révéler les infimes détails du quotidien a la manière de l’art moderne, par tache entière de lumière qui ne s’expliqueraient que des siècles plus tard par la voix de suffisants critiques de l’image.
La vie ne trouverait son sens qu’en mode » flash back » et c’est tant mieux pour les voies des regardeuses.
Elle sourit a l’idée des voix regardeuses et le boulevard s’élargit devant ses yeux plissés sous l’effet de la lumière du jour…Malek Haddad disait:
_ »Cocher ,conduis nous sur un rayon de lune ».

Photo de Lydia Chebbine. New York,Mai 2014.

Photo de Lydia Chebbine.
New York,Mai 2014.

 

 

 

 
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Publié par le 12 avril 2014 dans A pile et face

 

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