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Archives Mensuelles: février 2013

Une aversion en bleu…

bleu

Raconter une vie c’est surtout un acte sémantique….Si on accepte  toutefois aux mots l’acte de faire la vie…
la scène s’ouvre sur une grande chambre aux rideaux tirés. Il se tenait au milieu ,le torse bombé de ces assurances creuses ..cela fait un moment qu’il parle mais parle.
Il tenait une sorte de monologue stérile.Le bleu disait -il sur un ton surfait,le bleu c’est une ombre. 
l’énergie du langage  a ceci de magique qui fait  qu’une réplique peut illuminer une pièce.
 Elle appuie un peu plus son visage contre ses genous pliés et cherche dans sa mémoire le vaste ciel qui se met au diapason de sa réflexion..mais oui cet homme n’a jamais existé, puisqu’il s’agit d’un tas de molécules et de particules..
la, tout juste sur la bordure de sa vie ,elle déroule ces années immatérielles sans épaisseurs particulières  et sans profondeur aucune.
Comment a t-elle  pu s’ enfoncer dans cette sorte de tonalité très peu nuancée et surtout   imprécise.. Un homme tout juste, irrespirable.
Un homme qui n’a eu de cesse de mentir depuis plus d’une dizaine d’années en s’octroyant  le rôle du maître dans cette partie de jeux d’échec qui les a réunit a l’aube d’un hiver ,il y a de cela un siècle.
Sa plainte a peine audible s’est pourtant toujours conjuguée a son errance solitaire aux cotes de cet  « homme ombre » qui dit tout savoir de la vie ,des êtres et des choses et qui plus est a passé son temps a parler de sa vie,de son être  et de ses choses…

A proprement parler il n’ y avait  pas de murs derrière lesquels se cacher, mais des cloisons légères derrière lesquelles disparaître tous les jours un peu, pour ne plus l’entendre.
Marcher, encore, marcher longtemps pour ne plus l’entendre.
Mais prenons les choses par le début: à savoir  le coeur qui bat  tellement  fort  a chaque rendez-vous,   On fait de longues promenades, on cajole les premières esperances et on parle de la vie .
Il ne détachait plus son regard de ses  beaux yeux  et son admiration se terminait souvent  les bras derrière la tête…Rien que de très classique me direz-vous.
Oui, mais ses dix années a elle ne ressemblaient en rien a  ses dix ans a lui .Chacun aurait  vécut les siennes différemment et pourtant ils  se tenaient  tout proche: l’un  a cote de l’autre .
Si la question d’hier consistait à se demander « comment ferait-on l’un sans l’autre?  la question d’aujourd’hui serait certainement  » Comment  faire pour être l’un loin ,très loin , de  l’autre?
Elle desserre ses genoux et libère son âme  déchirée, malaxée, malmenée et se jura qu’a partir de ce jour elle ne  broiera que du pastel .

 

   

 
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Publié par le 28 février 2013 dans A pile et face

 

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