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Archives de Tag: WashingtonDC

Incartade…

La file de voitures serpenterait par-devant pour au moins deux kilomètres.
les écrans électroniques géants annonçaient un ralenti de 30mn et dans la foulée des numéros a appeler en cas d’urgence, la ceinture de sécurité qu’il fallait garder attachée sous peine d’une amende de 250$ mais point d’indemnisation pour chamboulement avec préméditation de notre agenda post-bureau.
En citadins accomplis, on patiente dans sa voiture malgré la fatigue, l’agacement mais surtout le retard annoncé sur les courses du soir, le repas, la collecte des enfants.
Bref, les sirènes des pompiers déployaient une urbanité grinçante et le prélude d’une soirée ruinée, la notre en l’occurrence.
Soit, nous prenons notre mal en patience, on phone,on SMS, on consulte nos boites mail. Puis un mouvement dans le rétroviseur ,changement de programme, les voitures, celles a l’arrière, commencèrent a reculer sur la droite pour emprunter la première sortie .
Magie.
Des jardins en guise de ville ou comment la ville s’efface t-elle devant les jardins? Qu’importe la manœuvre du moment que la poésie est au rendez-vous.
Je décide de prendre mon temps, stationne et longe le paradis.
Changer d’itinéraire vers 18 heure du cote de Washington DC Ouest s’avérera la plus brillante incartade du mois, la preuve.
                                                                 

 
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Publié par le 12 septembre 2015 dans A pile et face

 

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La couleur du destin…

    Joy,Rudy,Marwan.Ahmed,Tony,Michel, autant de noms et d’interprètes pour jouer un    spectacle a scène unique. Nous parlons d’une mélodie grinçante, d’un authentique tableau  vivant, ouvrant sur un monde d’hommes qui règnent implacablement sur les temples des  plaisirs illusoires.
 Les salons de coiffures pour dames,les plus huppés de toutes les dunes avoisinantes ne  juraient que par le nom de ces dandys faussement connaisseurs et a la réputation  sulfureuse,savamment entretenue. A croire qu’ils n’ont fait que cela et ce depuis la  première aube, ordonner les dentelles et faire régner la loi du mâle sur l’être et le paraître.
 Des femmes de toutes les formes et de toutes les origines,a commencer par les  divinement pulpeuses pour arriver aux troublantes androgynes,en passant par les  déclinantes. Toutes défilaient inlassablement et immanquablement sous les mains  expertes qui redessinaient, réinterprétaient et coloriaient les ombres a coup de piquouse s’il le faut, le but étant celui de défroisser chaque millimètre du corps féminin, lisser le moindre  pli et remplir les sillons pour faire place a de pittoresques silhouettes de femmes made in  Khalidj revisité par Beyrouth.

Rewind…
Le haut couture blanc sur un pantalon capri en soie de même ton poussa d’une main précise la porte du prestigieux Hair Salon de « l’Emirats palace ».
Une galerie de glaces se faufilaient a l’infini et doublaient par effet de réflexion, le nombre de filles,toutes de type Asiatique, affairées a laver, démêler et faire sécher des extensions de cheveux, de couleurs et de longueurs différentes.
Entre le Harem et le souk se déroulait sous ses yeux un monde singulièrement étrange de la chose féminine.
Elle prit place au milieux des Abayates parfumées au bois de santal et les visages extraordinairement ourlés au botox et se rendit vite compte que le livre qu’elle avait entre les mains n’était pas la meilleure stratégie a emprunter dans cette arabesque.
-« Vous avez pris rendez-vous avec lequel de nos designers Madaaaaame? ».
L’hôtesse que nous appellerons »little marmaide » au vu de ses immenses yeux,fortement dessinés au Khol sous une lourde et longue chevelure d’un mauve surprenant pour un maximum de vingt ans sur pieds, la considéra de haut en bas puis de bas en haut avant de décider de « l’attribuer » a RoY!.
-« Vous verrez ,c’est le meilleurs de tous, Madaaaame ».
D’un geste de tête elle intima l’ordre a la shampouineuse d’apporter une boisson et d’inviter la cliente a prendre place sur l’un des fauteuils massants.

Des dunes versus pétrole…
Le jeu se jouait a trois: La cliente d’une part ,a l’évidence, un ovni avec un haut couture.
Le « designer », un entre-deux/homme avec barbe fournie et déhanché que l’on qualifiera de très technique.
En dernier, le reste d’essaim de femelles,personnages dantesques aux accents et personnalités confondus et confondants.

le descriptif s’arrêtera la,puisque l’arrière cour des palais n’avait pas grand chose a raconter hormis les intrigues de coucheries et la politesse du désespoir.
C’était un petit monde qui péchait par facilité .
Un petit monde qui vivait très insuffisamment ,faute d’intelligence.
-« C’est votre couleur naturelle,n’est ce pas Madame?. »
– » Je confirme,je ne me teins pas les cheveux. »
-« Waouh,c’est bien la première fois que cela arrive. Des cheveux sans artifices,c’est tellement rare par ici mais d’ou venez-vous? ».
Le reste de la discussion se perdra dans les vapeurs des nombreuses conversations téléphoniques des « Customers » et le bruit des sèches cheveux.

Abu Dhabi .Mars 2015.

 
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Publié par le 23 mars 2015 dans A pile et face

 

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Une aversion en bleu…

bleu

Raconter une vie c’est surtout un acte sémantique….Si on accepte  toutefois aux mots l’acte de faire la vie…
la scène s’ouvre sur une grande chambre aux rideaux tirés. Il se tenait au milieu ,le torse bombé de ces assurances creuses ..cela fait un moment qu’il parle mais parle.
Il tenait une sorte de monologue stérile.Le bleu disait -il sur un ton surfait,le bleu c’est une ombre. 
l’énergie du langage  a ceci de magique qui fait  qu’une réplique peut illuminer une pièce.
 Elle appuie un peu plus son visage contre ses genous pliés et cherche dans sa mémoire le vaste ciel qui se met au diapason de sa réflexion..mais oui cet homme n’a jamais existé, puisqu’il s’agit d’un tas de molécules et de particules..
la, tout juste sur la bordure de sa vie ,elle déroule ces années immatérielles sans épaisseurs particulières  et sans profondeur aucune.
Comment a t-elle  pu s’ enfoncer dans cette sorte de tonalité très peu nuancée et surtout   imprécise.. Un homme tout juste, irrespirable.
Un homme qui n’a eu de cesse de mentir depuis plus d’une dizaine d’années en s’octroyant  le rôle du maître dans cette partie de jeux d’échec qui les a réunit a l’aube d’un hiver ,il y a de cela un siècle.
Sa plainte a peine audible s’est pourtant toujours conjuguée a son errance solitaire aux cotes de cet  « homme ombre » qui dit tout savoir de la vie ,des êtres et des choses et qui plus est a passé son temps a parler de sa vie,de son être  et de ses choses…

A proprement parler il n’ y avait  pas de murs derrière lesquels se cacher, mais des cloisons légères derrière lesquelles disparaître tous les jours un peu, pour ne plus l’entendre.
Marcher, encore, marcher longtemps pour ne plus l’entendre.
Mais prenons les choses par le début: à savoir  le coeur qui bat  tellement  fort  a chaque rendez-vous,   On fait de longues promenades, on cajole les premières esperances et on parle de la vie .
Il ne détachait plus son regard de ses  beaux yeux  et son admiration se terminait souvent  les bras derrière la tête…Rien que de très classique me direz-vous.
Oui, mais ses dix années a elle ne ressemblaient en rien a  ses dix ans a lui .Chacun aurait  vécut les siennes différemment et pourtant ils  se tenaient  tout proche: l’un  a cote de l’autre .
Si la question d’hier consistait à se demander « comment ferait-on l’un sans l’autre?  la question d’aujourd’hui serait certainement  » Comment  faire pour être l’un loin ,très loin , de  l’autre?
Elle desserre ses genoux et libère son âme  déchirée, malaxée, malmenée et se jura qu’a partir de ce jour elle ne  broiera que du pastel .

 

   

 
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Publié par le 28 février 2013 dans A pile et face

 

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Vidéo

Portrait neutre sur tabouret …

Je m’approche,je te regarde, j’essaye de comprendre pour ensuite en parler aux autres ,telle semble la démarche qu’a entrepris la photographe Americaine Taryn Simon pour nous parler de nous et de ces autres qui vivent l’incroyable la tout prés et pratiquement sous nos balcons .
Avec les photos de Simon nous sommes confronté a nos peines a notre malheur au drame humain de ces histoires carrément physiques .
Des dizaines de clichés défilent ainsi devant nos yeux et il s’agit d’un décors épuré a l’extrême . Un tabouret et des êtres comme vous et moi tout simplement assis et fixant l’objectif. Les murs sont ultra-blanc et l’éclairage ultra-lumineux, sont ponctués par des espaces toujours blancs qui représentent les disparus , les morts et ceux qui ont refusé de se faire photographier.
Pour tout cela, Simon est sans aucun doute une artiste engagée dont le travail est résolument cérébral puisqu’il s’agit en fait d’une série d’enquêtes sur la nature de la généalogie et de ses conséquences .
Son projet le plus complexe et le plus laborieux comprend une série de 18 lignées familiales, chacune avec une histoire étrange .
Un Irakien qui était apparemment utilisé comme double du fils de Saddam Hussein. Un membre de la secte religieuse druze au Liban qui croit en la réincarnation et rejoue des scènes de vies antérieures. Des homme vivants Indien déclarés morts dans les registres officiels afin de les exproprier et enfin la chasse aux Albinos en Tanzanie ou une vielle croyance prétend que les os de ces Albinos se transforment en diamant une fois enterrés .
Simon est décidément du genre obsessionnel dans la préparation de son travail qui commence par une recherche minutieuse .
– «La majorité de mon travail concerne la préparation »dira t-elle avant d’enchaîner : » « Le fait de prendre des photos est une très petite partie de ce processus. Je travaille avec une petite équipe, juste ma soeur (Shannon Simon) et un assistant (Douglas Emery). Nous traitons avec des traducteurs fixeurs, des vérificateurs de faits et nous tenons surtout compte de la logistique qui consiste a pouvoir travailler dans des endroits où les gens n’ont pas l’internet ou l’accès au téléphone. »
Nous apprenons dans la foulée que la série de photos de l’homme vivant déclaré mort est le résultat de quatre années de préparation et seulement environ deux mois de shooting.
Force est de reconnaître que Simon fait partie de ces rares photographes qui combinent le visuel et le textuel si puissamment, et dont le travail est sophistiqué en termes de pratique de l’art contemporain, mais il reste intimement lié au monde réel.
Simon est à l’avant-garde d’un genre relativement nouveau de la photographie qui échappe à la catégorisation facile et brouille souvent les frontières entre le reportage, le conceptualisme et le portrait. D’une certaine façon en découvrant ces photos a la Corcoran gallery of Art c’est comme si j’entrais dans un livre incroyable.
Bravo l’artiste.

Taryn Simon et l’une de ses séries de photos en  background.

 
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Publié par le 26 novembre 2012 dans Arts Visuels

 

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Un immense champs de blés…

Le café  Léopold du centre ville  peinait a respirer  sous les fortes chaleurs en ce mercredi du mois de juillet .  Mon rendez-vous est un joli brin de femme avec un sourire qui fait  et fera tourner la tête a plus d’un…

Grande , élancée avec une élégance naturelle ,Houda  tentait de vaincre sa timidité que trahissait la délicate rougeur dont s’empourpraient  ses joues… passés  les premiers instants ,la promiscuité  déploie ces ailes et l’exile devient déchiffrable puisqu’il parlait Algérien… 
Thé  glacé  ,jus d’orange ,mousse au chocolat fourrée aux amandes et les rues de la capitale  qui défilaient devant nous au rythme des anecdotes ..De Kouba a Bab el Oued , Alger  fascinait  , émerveillait et nous offrait un instant vrai.
Washington s’effaçait petit a petit  pour faire place  a notre  lyrisme Méditerranéen quand on nous annonce une tempête imminente …Pas le temps de compter jusqu’à trois et la terrasse du café ruisselait littéralement  sous l’averse précipitée et soutenue  ..
Des quidams surpris  par la pluie s’engouffraient par paquets entiers dans le salon de thé dans un brouhaha  presque jovial , je  regarde  alors non sans effroi mes chaussures en daim  couleur  lilas  de chez  Heyraud ,payés a Paris  l’été dernier ,la modique somme de deux cent et quelques   poussieres  d’euros…
En l’espace de quelques secondes  notre décision était prise et nous quittons Houda et moi , le café la tête haute et les pieds merveilleusement nus. lol.
La voiture était a quelques deux cent mètres de la , j’avançais avec ma petite jupe en dentelle ,mon haut en soie et mon foulard mélange pachmina /soie, mon sac LV  et  surtout  pieds nus  sous les sourires complices et amusés  que l’on me renvoyait et  les « Hi » appuyés des promeneurs .
Ainsi vont les journées d’été a Washington  DC  entre rencontres intelligentes et promenades improvisées  sous la pluie … La fantaisie  s’éveille et efface majestueusement  mes appréhensions de citadine et  du coup mes pieds nus frôlaient avec ravissement un immense  champs de blés …

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Publié par le 19 juillet 2012 dans A pile et face

 

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