Le quartier de Kouba a Alger n’est plus a présenter …c’est la dans l’une des ruelles ensoleillées que se trouve l’atelier du magicien de la céramique made in Algeria…
Le maestro Mohamed Boumehdi a 80 ans continue a guetter chaque matin, le cœur battant, les carreaux, les vases, la vaisselle que l’on extrait du four, encore brûlants.
« Il y a toujours une surprise après la cuisson de la nuit. La profondeur et le mariage des couleurs. « On ne sait jamais exactement ce que cela va donner. »,aime-il a répéter de sa voix posée qui contraste drôlement avec sa profonde et exubérante passion.
Flash back..
C’est en 1966 que le « miracle » a eu lieu. L’architecte Fernand Pouillon avait quitté la France l’année précédente pour s’installer en Algérie à la suite de déboires financiers et d’un séjour en prison qui l’avait durablement blessé.
Le ministère algérien du tourisme de l’epoque lui avait confié la tâche d’équiper en complexes hôteliers l’Algérie nouvellement indépendante.
Au cours d’une visite au Palais du peuple à Alger, Fernand Pouillon était tombé sous le charme d’un panneau de céramiques.
– C’est magnifique, mais plus personne ne sait faire cela de nos jours , avait-il soupiré.
– Détrompez-vous, lui repondit un accompagnateur, ce panneau a été fait il y a juste six mois. L’architecte avait sursauté : « Amenez-moi tout de suite celui qui est capable de faire cela.
Cet homme, c’était Mohamed Boumehdi, postier le jour et céramiste la nuit.
Ses moments de liberté, il les consacrait à la céramique. La première rencontre entre Fernand Pouillon et Mohamed Boumehdi a eu lieu à la villa des Arcades, une résidence du XVIe siècle, où l’architecte français avait installé ses bureaux. J’avais apporté avec moi quatre ou cinq carreaux. Pouillon les a regardé et m’a dit : « C’est vous qui faites cela ? »
J’ai dit : « Oui, c’est moi. » Il m’a alors demandé : « Montrez-moi votre main, vous avez de l’or dans cette main ».
Boumehdi devient ainsi l’habilleur » des œuvres architecturales de Pouillon.
Ensemble ils s’attelleront à la réalisation de nombreux sites hôteliers dont Moretti, Zeralda, Sidi Fredj ou encore Tipaza.
Avec eux, l’ornementation, cet art de la civilisation musulmane, renaît. Desormais, Alger respire différemment et L’hôtel El Djazair constituera l’une de leurs plus belles réussites.
Le résultat ? Une profusion d’arabesques, de fleurs, d’oiseaux, de volières envahissent le bitume et le beau porte ainsi un nom: Mohamed Boumehdi.
Le merveilleux a petits carreaux…Boumehdi, le magicien.
01
Mar