Mort en 1768) , célèbre musicien et poète populaire. Abdallah Mohamed Ibn Ahmed Ibn Msaib naquit au début de 18ème siècle à Tlemcen d’une famille originaire d’Andalousie qui habita successivement Fes et Oujda avant de se fixer à Tlemcen. Sa famille habitait au quartier Bab Zir.
Il eut une jeunesse assez mouvementée et travailla comme tisserand (Derraz). Il tomba amoureux d’Aïcha, la fille de son patron, qu’il finit d’ailleurs par épouser mais après lui avoir écrit de brillantes poésies qui le rendirent célèbre et suspect à la fois.
En effet, les pères de famille se défiaient beaucoup du voisinage et de l’approche du galant jeune homme.
Fut mis en prison. Remis en liberté à la suite démarches de parents et d’amis puissants, il se rendit à Meknès. Cet exil volontaire lui fut salutaire et profitable. Revient ensuite à sa ville natale, se réconcilie avec les autorités turques de Tlemcen et entreprend le pèlerinage à la Mecque pour se laver de ses péchés.
Revenu des Lieux Saints, il ne songea plus qu’à être un parfait musulman et se consacra entièrement à la dévotion et aux œuvres de piété. Mourut en l’an 1768 et fut en enterré au cimetière d’Ain Ounzouta.
Aux yeux des tlemceniens, il n’est pas seulement un poète mais aussi un saint. Son tombeau est l’objet de fréquentes visites pieuses. On connait d’avantage ses poésies amoureuses parce qu’il aimait chanter « les filles de ce monde », mais il a également laissé de très beaux chants religieux dont l’immortel poème Al Houn Ya Rassoul Allah. Hafnoui Amokrane et Asma Sifaoui ont rassemblé une centaine de textes du poète dans un Diwan (Enal 1989, 261P).