
« ensemencée par les sons et les rythmes de l’origine (…). Oui, ma langue d’écriture s’ouvre au différent, s’allège des interdits paroxystiques, s’étire pour ne paraître qu’une simple natte au dehors, parfilée de silence et de plénitude » Assia Djebar.
Elle les faisait défiler au grès des pages en retenant sa respiration…Sa pudeur était palpable au mal qu’elle avait a prononcer ces noms aux consonances de jasmin et sur lesquels sa langue butait..Sa respiration ne manquait pas de s’arrêter net au détours de la première syllabe et les voyelles n’offraient jamais ces plages de douce musicalité…la voie et avec elle les voix s’enrouaient.
En langage romanesque cela donnait des héroïnes- princesses aux odeurs de musc,des notes d’ambre se faufilant le long des confusions féminines . Elle hésitait toujours a confesser les râle aux profondeurs rauques des « Re-kia »,des » Na–djia » et de ces autres » Ai-cha » qui peuplaient les nuits tâtonnantes des vielles ruelles de la Casbah . Comment une femme, Algérienne de surcroît,pourrait- elle raconter les moments de grâce sans déflorer les sermons des vierges aux corps scellés…
Il aurait fallut pour cela,ouvrir jusqu’aux dernières portes des mausolées de ce monde ,il aurait fallut réunir les braseros de la terre entière afin d’y brûler,ce soir,la,tout de suite et avant qu’il ne soit trop tard , tout le saoul des décolletés haletants. La page n’est plus la page et l’encre sombre se livre au chuchotement confus,celui de derrière les longs voilages qui laissera échapper jusqu’aux ultimes et dernières gouttes de chasteté..Qu’importe alors si l’auteur n’est plus l’auteur et qu’importe si l’auteur redevienne toutes ses héroïnes a la fois car ce pèlerinage vaut les infractions irréparables.Elle est écrivain ,donc, jamais plus semblable a toutes les autres femmes d’Alger dans leur appartements…Elle est écrivain et s’appelle A-ssia avec une voyelle raisonnée qu’elle réussira pourtant a faire dresser comme une vibration devant les récits tues et restés longtemps interdits.
Billet écrit en hommage a l’écrivaine Algérienne,Assia Djebarr.
03/23/2014.
Djalila
24 mars 2014 at 06:53
Je continue à te lire avec plaisir Latifa même si on ne se rencontre plus sur la plateforme que tu connais si bien . Il se fait que le câlin du verbe unit même les personnes dont la manière de vivre ou de réfléchir désunit. Porte-toi bien toi et Lilli .
J’aimeJ’aime
Jasmins de nuit
24 mars 2014 at 07:34
Hello Djalila..long time et particulièrement contente de te croiser sur ces pages.
Les mots,ce collier magique que l’on porte et qui nous porte sur les rives intimes.cheers et Boussettes.
J’aimeJ’aime
karim
24 mars 2014 at 04:24
Hymne à la vois féminine…parole prise dans la solitude et transmise par signes aux grappes éparpillées mais qui forment dans l’inconscient collectif une conscience social pour peu qu’elles(ils pourquoi pas mais ça reste un lointain rêve). Le texte parle d’une force et d’une conviction sourde même en se faisant violence mais est-ce un accouchement , un avortement ou juste une noce que retiendra l’histoire?
J’aimeJ’aime
Jasmins de nuit
24 mars 2014 at 09:56
Hello Karim,
Une noce longtemps interdite au nom d’un tas de préjugés .Ton « il » ,et contrairement a toute attente ,en souffre et croule pratiquement sous les automatismes trompeurs.
Cheers et merci de ton passage.
J’aimeJ’aime