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L’honneur délicieux…

21 Juin

Il était beau,droit, avec un sens aigu de la morale mais surtout très amoureux de sa Yasmine de femme. Le commandant Jeff Allias Djaffar est le moudjahid dont on a soigneusement tu l’Histoire pour réinventer « l’histoire ».
l’Oranais, cette épopée du brut,du vrac,des vérités blafardes dira crûment ce que 50 ans de mythologie glauque aura dévié,feinter et nier a coup de traîtrise.
Le Film de Lyes Salem vous happe des les premières minutes et vous embarque dans le sillage effréné d’une camera qui détricote avec une maîtrise prouvée les tremblements, colères,éclats de voix et encore plus les faiblesses du moudhahid Djaaffar.
Il rejoindra le maquis,un peu malgré lui et presque  accidentellement » pour se transformer cinq annees durant en héro, l’un des plus  vaillants de la guerre de libération Algérienne.

Et vous n’en pouvez plus d’aimer Djeff, de trembler pour lui tellement il vous ressemble ,tellement il vous parle et parle  magistralement de vous.
Djeff aimait l’Algérie, son fils – enfin, ce petit blanc/blond que sa femme avait mis au monde du temps ou il était au maquis- et ses amis.
Il y avait Hamid, le ministre qui dit que gérer un pays n’est pas comme gérer une quasma en ponctuant sa phrase d’un « Merde » sonnant juste et ça le fait et on y croit puis Farid le gaucho pour qui la berberite,spécificité absolue du peuple Algérien est catégoriquement non négociables et enfin Said ,plus fidèle qu’une ombre.
Mais les ombres assombriront tres vite le ciel de cette amitié indéfectible qui pliera sous la bourrasque des phrases enflammées dépassant les pensées et brouillant les appareillages::
« – Ne dis pas n’importe quoi ma chérie ,on a fait une guerre de libération et non pas une guerre de religion. »
Le film balayera ainsi sur son passage par vagues entières,les idées reçues,les portraits feints et fera preuve d’une clairvoyance rare et tellement nécessaire a l’Algerie d’aujourd’hui sans jamais revenir sur les fondamentaux:
« Tu peux prendre la chose par tous les bouts mais tes parents sont interchangeables. » lâchera Jeff a son fils pour dire combien nous sommes et devons rester Algeriens.
El wahrani,cette « incorrection » visuelle construite sur le mode zoom serré pour y mettre ce que nous avons manqué de vivre en colories fortes : Une Algérie qui a menti sur l’essentiel à savoir l’humanisation de ses héros.
El Wahrani n’est pas seulement une histoire naturelle sur les émotions et l’amitié, encore moins un plaidoyer vil et honteux sur les moudjahidines – comme on a voulu le faire entendre- mais c’est tout l’amour dont 40 millions d’Algeriens ont manqué et ce depuis 50ans.
Lyes Salem avec l’Oranais tout comme Safinez Bousbia dans El Gosto et avant eux Nadir Moknèche avec Délice Paloma remettent sur pieds par la seule envie furieuse de vivre une Algerie titubante et signent triomphalement un vaste champ des possibles.
La diaspora Algerienne réussira, ainsi,une expérience du sublime et nous applaudissons et on en redemande.

PS:
++ la prestation d’Amazigh kateb dans le film est bluffante et la chanson Hlel ellila fera du chemin..
++ Lyès Salem,Khaled Benaïssa,Djemel Barek Najib Oudghiri brillent par leur naturel et on y croit fortement. 
++Nous avons tous connu au sein de nos familles un commandant Jeff dont les « etoiles » nous ont définitivement marquées.
– – Le film est un vrai travail de réalisation exception faite d’une scène assez longue et plutot dramaturgique-ment théâtrale.

L’ORANAIS.
Un film réalisé par Lyes Salem
Date de sortie : 19 novembre 2014
Production Algero/Française.

 
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Publié par le 21 juin 2015 dans A pile et face

 

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