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Archives de Catégorie: A pile et face

La ville comme mémoire.

La ville n’était pas un lieu.
C’était une suite de temps superposés.
Une pellicule grattée à la lame de rasoir.
On y entendait encore les rires d’enfants, les grenades éclatées, les voix radiophoniques étouffées par l’orage.
Elle n’avait pas changé, non.
Elle s’était juste renfrognée.
À force d’avaler les silences.

Assia y vivait encore, dans un pli de lumière, dans un angle de mur, dans le souvenir des phrases pas dites.


– Tu ne me dis plus rien depuis un moment.
– Tout va bien, je t’assure. Ils ont même annoncé les lauréats cette semaine.
– Ce n’est pas faute d’avoir ignoré le sujet pourtant. Faudrait se réapproprier cette foutue grammaire. Tu parlais de lauréates, au moins une ?

Silence.
Grammaire caduque, syntaxe genrée, féminité effacée.

– Globalement trois lauréates. Enfin, si on le prend par le bout grammatical. L’arabe, le tamazight, le français. Dans cet ordre. Trois langues à la queuleuleu.
C’est dire la complexité du labeur.

– Et ?

– Ils ont opté pour le masculin véritable.
Le même que sur les étiquettes.
Véritable café, véritable cuir, véritable crime.


Dans la pièce, une seule fenêtre.


Pas d’ameublement, sinon la lumière qui découpait les jours comme au scalpel.
Assia, faiseuse d’ombres, me tournait le dos.
Sa voix avait gardé ces terminaisons longues, veloutées.
Elle s’ennuyait dans l’au-delà.
Trop peu de récits.
Rien à raconter.


– De quoi parle-t-on en bas ?
– D’histoires locales, de montages inachevés.
De l’éternel il/elle, de propriétés vagues.
On tente de redéfinir les évidences pour mieux creuser le malentendu.
Le temps n’est pas aux poètes, encore moins à l’audace de l’alphabet.

– Mais encore ?

– Ils font dans le parti-pris éditorial.
Faire taire les unes pour amplifier les autres.
Du bavardage vulgaire, bruyant.
Tu es partie trop tôt, Assia.
Toi seule savais remettre en jeu les vies en mousseline.


Sa respiration devenait métrique.
Un tambour dans ma tête.
Je perdais pied.
Les silhouettes devenaient trop grandes, les murs trop serrés.

– C’est l’histoire d’une poussée d’adrénaline à contre-courant.
Une fausse monnaie intellectualiste.
Une juxtaposition de lettres faite pour étouffer la cité.
Les mains des unes se détachent des autres.
L’Occident/Orient décroche le prix de la sinistrose aiguë.
C’est un décrochage organique.
Le plus grand bluff du siècle.
Une architecture du non-commun.
Le récit, c’est ça : effacer l’insignifiant féminin.

Tu m’entends, Assia ?


Pas de réponse.
Juste les mots, qui tombaient,
comme du verre sur le ciment froid.


– Les murs s’épaississent à vue d’œil depuis ton départ.
Les femmes d’Alger n’arrivent même plus à pousser la porte de leur propre appartement.
Le macabre est devenu régulation.
La douleur, un produit brut.
Et la peine au féminin s’étire de Sanaa à Cologne.

– Et Kamel ? Qu’est-ce qu’il dit, Kamel ?

Kamel ne dit plus rien, Assia.
Il ne dira plus rien.


Le souvenir se replie sur lui-même.


La ville, elle, continue de marcher.
Sans rien effacer.
Tout s’inscrit.
Même ce qu’on tente d’oublier.

 
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Publié par le 10 juillet 2025 dans A pile et face

 

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Les mots que l’on ne dit plus.


Elle allumait une à une toutes les lampes du salon.
Pas par oubli. Ni par manie.
Mais comme un rituel pour tenir la nuit à distance.
Brouiller l’obscur, effacer l’informe.
Inscrire une résistance discrète, intime, lumineuse.
L’eclairage était doux, étiré, presque liquide.
Une succession de halos suspendus, comme des bulles de savon figées dans l’air.
Des îlots de clarté pour que le réel ne déborde pas.

Encore enfant, elle ouvrait grand les yeux devant l’étendue bleue.
L’azur lui servait de couverture.
Un plein d’océan dans les pupilles.
Comme une prémonition.

Aujourd’hui, le ciel lui manquait.
Violemment.
Presque douloureusement.
Le peu de poussière-de-soleil que laissaient entrevoir ces journées trop courtes de décembre
la rendait nerveuse.
Irritable.
Presque tremblante.

Faut-il s’en étonner,
quand on est née dans un pays incandescent,
et qu’on a respiré de l’iode par vagues entières ?

Cela faisait vingt ans qu’elle tentait, en vain, de retrouver les odeurs.
L’iode.
Le citron tiède.
Le linge qui sèche au vent.
Le henné, le café, la fleur d’oranger au creux des poignets.
Les souvenirs ne suffisent jamais — ils ne restituent rien du grain.

Le téléphone vibra doucement.
Elle décrocha.

Allô, maman… ça va ?
Tu sais quoi ? J’ai mis ton parfum ce matin.
Je t’ai sentie toute la journée.
C’était drôle. Ça m’a tenue.

Le rire.
Limpide.
Comme une partition de Vivaldi qui dégouline au creux de l’oreille.
Elle ferma les yeux.
Respira lentement.
Comme si la voix pouvait remonter en elle et panser ce qui vacillait.

Elle raccrocha.
Puis resta là, suspendue.
20h14.
Seule au milieu des taches de lumière.

Un monde flottant.
Un entre-deux.

Elle appuya sur la touche radio.
France Inter.

Un morceau s’échappa des haut-parleurs,
un chant venu de là-bas.
Du sud.
De l’en-bas du monde.
Musique « Gnawa », annonça l’animatrice, un peu hésitante.

Elle buta sur le titre.
Articulait mal.
Disait avec peine :
Lawah, lawah…

Le “h” s’effaçait.
Muet comme un regret.
Comme les mots qu’on ne dit plus.
Comme les départs qu’on n’a pas su finir.


Dans cette pièce baignée d’ombres douces et de rémanences chaudes,
la nuit recommençait à ronger les coins.
Mais elle résistait.
Elle inventait des refuges.
Elle créait des houppes de clarté,
des abris de mémoire.

Le présent, comme un théâtre de brume,
se mélangeait au passé,
sans couture apparente.
Tout glissait.
Tout se répondait.

Le parfum de sa mère.
Le chant du sud.
Le bleu de l’enfance.
La lumière tamisée d’un salon devenu vaisseau.

Elle ne disait rien.
Mais tout en elle parlait.


 
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Publié par le 9 juillet 2025 dans A pile et face

 

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Topographie d’une absence

Non, ce n’est pas une tragédie. Pas vraiment.
C’est plus discret que ça. Plus lent. Presque poli.
Comme une sonnerie d’alarme qu’on n’entend plus parce qu’elle dure depuis trop longtemps.

Vivre en adulte, ce n’est pas grandir. Ce serait trop clair, trop pédagogique.
C’est plutôt apprendre à faire avec l’absence.
À doser l’espace, à faire le tri entre le silence qui soigne et celui qui ronge.

Les autres parlent de solitude comme d’un état.
Mais il n’y a pas d’état. Il n’y a que des passages.
Des pièces sans lumière, des murs qu’on effleure du bout des phalanges en espérant que la peau, elle, comprenne ce qui échappe aux mots.

L’angoisse, c’est ce bruit sourd qu’on ne localise jamais.
Un tam-tam interne.
Ça vient du ventre, ça s’élève, ça tape doucement sous les côtes avant d’atterrir quelque part derrière les yeux.
Alors on respire. Trop fort. Trop vite.
Comme pour balayer un brouillard avec des bras trop courts.

Il n’y a personne pour répondre.
Pas vraiment.
Juste cette sensation d’être là, intact, minuscule.
Et vivant, justement, parce que personne ne vous regarde.

Il faudrait, peut-être, fermer les yeux.
Mais non.
Il faut les garder ouverts. Lutter contre l’idée d’abandon même dans le noir.
Tirer sur la respiration comme on tire une corde à linge, une dernière fois.
Pour se rappeler qu’on est là. Qu’on pèse. Qu’on pulse.

Mourir seul n’a rien d’héroïque.
C’est une chute banale. Une expiration sans témoin.
Mais avant cette fin — il y a ce théâtre du vide.
Ce face-à-face sans dialogue.
Cette performance involontaire d’un corps qui tient debout, sans personne dans les coulisses.

Et peut-être que c’est ça, être adulte.
Non pas gagner sa vie.
Mais apprendre à ne pas fuir le murmure de sa propre présence.

 
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Publié par le 2 juillet 2025 dans A pile et face

 

Ceci n’est pas un journal.



Un samedi de confinement XXL, j’ouvre la porte d’entrée, question de renouer avec la chmissa et le tweet des oiseaux. Je pousse le luxe jusqu’à prendre ma kahwa sur le perron, m’en fous des voisins qui ne sortent jamais.
Je snobe, zappe, ignore royalement ma journee d’hier tout comme le parking, devant moi, essaimé de voitures parfaitement immobiles, je m’accroche plutôt au ciel et me lance vaillamment dans le sillage des rayons dorés.
Il y’a presque une vie entre les branches des arbres, ça me fait du bien.

La distanciation physique a partir des marches de mes escaliers est celle de ne pas trépasser le monde de la chose ni de suivre sa malheureuse évolution . J’ignore combien je tiendrai ainsi avant d’appuyer sur le bouton de CNN.
Je ferme les yeux, serre les mains, enfin un chitoh.

Je prends part aux festivités d’anniversaire de ma nièce via Instagram tout comme celui d’une autre amie virtuelle, célébrée par ses collègues a la rédaction d’Alger chaine 3, loin là – bas sur ma terre bleue.
« Happy birthday ya mra et des boussettes tout plein zkara fi hadik la chose », m’entendis-je crier de mon perron. Les pierrots me rejoignent dans mon envolée lyrique, un voisins ouvre sa fenetre, son chien se mit a aboyer, oups.
La chose s’enerve et me renvoie vite fait au métro qui passe au loin avec tous ses wagons … vides.

Je me réfugie dans ma cuisine, le joker se prénomme yaourt naturel. Faut dire que puiser dans la carte du terroir n’a pas ete une aventure heureuse. Le cocktail Mesfouf/ soupe de lentilles/tleytli m’ont littéralement flingué le colon, déjà mega nerveux.

L’ennui continue a creuser tranquillement son sillon dans nos tetes engourdies, on creuse, on cherche, le diner virtuel avec Mourad remis a Lydia et a moi meme du baume au coeur, enfin pour un quart d’heure.
Tic,tac,tic,tac, mon manque shot/news devient pressant, je tourne en rond, prends un livre au hasard, l’ouvre a la page 11+4+20+20 et lis a la première ligne:
-Non.
La chose s’est glissée jusqu’a entre les page du bouquin. Pfffff.

 
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Publié par le 11 avril 2020 dans A pile et face

 

Journal d’une confinée US -8-

Nous sommes tous coincés au milieu de cette chose – que ce soit en première ligne pour la combattre ou simplement dans nos maisons en attendant qu’elle passe .
De plus en plus de personnes tombent malades ces derniers jours, des proches notamment ce qui nous amène a mettre des visages sur la chose et c’est un pas de plus dans le pénible.
Les spécialistes en tout genre nous invitent a une nouvelle grammaire du pire, pour le coup je me dis qu’il n’est pas trop tôt pour réfléchir à la façon dont nous allons commencer à sortir de ce casse tête chinois. Une blague de mauvais gout, je vous l’accorde.
Un ami atteint durement du coronavirus me disait tout a l’heure qu’il n’avait qu’une envie, celle d’aller a la mer et d’y rester un long moment. Il n’a parlé ni de mets sophistiqués, ni de passer du temps avec ses deux enfants mais concentrait le peu de force qu’il avait encore sur la mer. J’ai mis ça sur le compte de l’enferment auquel il est assigné.
Ce serait donc ça l’humain, un espace illimité tangible, tactile, mouvant. Peut être .
Le mien d’espace est 24h sur 24 régie par mon iPhone et ce depuis le début de la chose. L’ecran bleu m’offre des éclaircies qui rappellent presque ma vie d’avant.  » j’ai réglé ta facture bancaire du mois précédent  » m’ecrivait Mourad, ce matin de son Emirat lointain. « Ton frere est encore plus têtu que jamais a sa maniere de refuser de porter le masque facial. » repetait la voix de ma mere agacée a partir de Annaba.
Je ris avec des copines sur facebook en faisant des blagues pourries et surveille non sans angoisse mon stock de shampoing, savon de toilette, coton- tige, dentifrice, eau de javel, glace a la vanille. Je travaille la sophistication de mes obsessions .

« Le maintien du schémas de pensée rigides exacerbe le stress et l’anxiété », a déclaré un specialiste pour rajouter ensuite, »La flexibilité est nécessaire pendant cette période d’incertitude et de changement rapide. » Je ne sais pas comment fait Stephane mon ami pour trouver la force et la constance de chanter chaque soir de son balcon et nous offrir ainsi une balade lyrique. il nous évade et nous apaise. De Paris a Washington DC, la distance s’appelle désormais, générosité .Mes pensees vont vers mon ami d’Oran qui vient a chaque fois me secouer, une maniere de me maintenir rattachée a la vie. Merci mon prince.

Afin de maintenir votre système immunitaire fort, d’autres conseillent sept à huit heures de sommeil. Faut que j’explique que depuis le début de la chose, je me suis aménagée un bureau dans ma chambre. Lydia pour sa part a déménagé son lit dans le « basement »- sous sol- avec ouverture sur le jardin.
Nous vivons ainsi chacune a une ou dans une « hauteur » différente .
Je l’entends s’affairer dans la cuisine, m’imprègne des musiques qu’elle ecoute, me parvient l’odeur de son savon a l’heure du bain. Son teint est plus pale que d’habitude mais son sourire reste intacte. Chaque soir et a heure fixe, elle m’envoie des photos de notre confinement.
Une petite histoire sur le confinement a partir du mega confinement. L’etre humain ne cessera t-il donc jamais de se mettre en scène comme pour s’assurer qu’il est en vie?

Nous sommes samedi 4 avril, il est 13:30, le ciel est gris, je ne suis ni heureuse ni franchement malheureuse mais tente de digérer la vie sous le règne de la chose. Mourad voudrait que nous puissions diner ensemble via écran . Un vrai diner familial avec plats chauds et jolies assiettes. Il parle de jeudi prochain. Faudrait que je trouve un menu facile a concocter, surtout pour lui. J’entends une ambulance au loin ainsi que le métro au delà du parking, devant la maison, essaimé de voitures a l’arrêt .
Lydia m’apporte une assiette: »N’oublie pas de manger maman. »

Photo tirée du journal visuel sur le confinement. Credit Lydia Chebbine.

 
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Publié par le 6 avril 2020 dans A pile et face

 

Journal d’une confinée US -5-

Ceci n’est pas un journal,

Vendredi, samedi, dimanche, les jours se suivent avec cette impression déplaisante de réécrire la même page.
Les mots se tiennent droits, en bloc, serrés les uns aux autres, n’offrant aucun interstice, pas même le moindre fil d’air.

Au dessus de cette orange bleue, des passions : espoirs, rêve , abnégation. Mais aussi des malheurs: terreur, félonie, abrutissement, ignorance, mesquinerie, le tout liés dans le désordre,
Tableau inachevé.

Deuxième semaines de confinement ou un peu plus, la lassitude serpente les têtes, écroue les coeurs, tu traines en pyjamas, mal rasé, aux aguets, inquiet, penché sur les traces d’un virus qui aurait pu coller aux semelles de tes chaussures.

Broyé par la terreur, tu n’as de yeux que pour les autres, a attendre perfidement leur fin, pas même capable d’anticiper ton agonie. La chine, la Corée, Hong Kong, l’Italie, L’Espagne.
Voyeur est ton nom.

Je devais voyager, aller au devant des visages avenants, cueillir des sourires et glisser ma main dans celles des enfants marins. Parait qu’ils sont de bon conseil.
………………………..

Tu rattrapes le train.
Haletant , tu te laisses glisser sur la banquette rouge, déplie le journal sans lâcher de l’autre main, la couronne.
Ma plus belle image de toi.

Photo de Lydia Chebbine.

 
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Publié par le 6 avril 2020 dans A pile et face

 

Journal d’une confinée US -4-

j’ai ouvert le livre du monde,
2e jours de printemps versus 8e jours de confinement, la température est bienveillante même si le soleil hésitera longtemps avant de montrer le bout du nez.
Qu’importe, le cerisier, lui, eu l’extreme délicatesse de dérouler toute son efflorescence en une nuit.
Miracle,
J’ouvre les fenêtres, régle la radio sur TSF jazz, la maison est une ile au gout iodée. Au bout d’un moment, je ferme les yeux et m’en vais chercher en moi les question du dehors.
Agitation,
Il y a 18 170 cas confirmés de coronavirus aux États-Unis et 241 personnes sont mortes du virus.
Ce quelque chose nous cherche, nous provoque, nous pousse a bout. Ce n’est pas un combat a la loyale.
Ce quelque chose n’a aucune éthique a sa manière de brouiller les piste. Plus d’hommes meurent du coronavirus que de femmes en Italie, une autre anormalité qui affole les laboratoires de recherche
Tic-tac,Tic,tac,
De la fièvre, de la toux, des difficulté a respirer et les symptômes de grippes et de rhume, Il faut poser le diagnostique.
Apres, tout partira très vite. Les épidémiologistes disent qu’il faudra beaucoup de temps pour bien comprendre les mécanismes de l’épidémie.
Indice.
Le président Américain Donald Trump aurait ignoré les rapports des agences de renseignement américaines et ce deja à partir de janvier. Ces rapports mettaient en garde contre l’ampleur et l’intensité de l’épidémie en Chine, puis dans d’autres pays.
Les mêmes rapports ont averti que les autorités chinoises minimisaient l’impact. l
a Chine auraient tue la vérité en fournissant des données inexactes sur les taux d’infection et de mortalité dûs à la maladie.
Voix
Les restrictions s’intensifient considérablement au milieu de la pandémie croissante du covid 19
l’Illinois et ses 13 millions d’habitants sont les derniers à rejoindre la Californie en se rapprochant d’un verrouillage efficace.
Pendant ce temps, la grande pomme -New York- demande aux travailleurs non essentiels de rester à la maison.
La Floride, elle, ferme les restaurants, les bars, les gymnases et la frontière américano-mexicaine clos ses portes aux voyages non essentiels.
Trump, cerné par les critiques de l’opposition et la presse réunies quant a sa gestion désastreuse de la pandémie subira de plein fouet la crise avec la fermeture du National Golf Club de Los Angeles, un club lui appartenant.
Qu’est ce qui me tuera en premier?
Je me moque de Trump mais me méfie du coronavirus.
je fais face a la constance des partisans de la théorie du complot et me heurte a l’aveuglement des extrémistes religieux.
Ne me sauvera, au final, du tumulte que le visage de l’enfant, penché sur les fleurs du cerisiers au fond du jardin.
20 Mars 2020.

 
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Publié par le 6 avril 2020 dans A pile et face

 

Journal d’une confinée US -3-

Nous sommes tous porteur du coronavirus. Nous fêtons ce jeudi, non sans un certain plaisir, la première semaine de confinement aux States. 7x24heures donc a essayer de comprendre, a tenter d’accepter afin de pouvoir s’adapter au brand new « SOCIAL DISTANCING. » A tous, on a demandé de s’entourer d’une sorte de bulle immatérielle/ translucide et de ne permettre a quiconque d’y entrer. Pas même sa propre mère ou son enfant encore moins son voisin voire les piétons nombreux sur le trottoir Bref l’humain dans sa bulle se doit de prendre abondamment ses distances . Une expérience sociétal ? Du tout puisqu’il est paradoxalement question de s’essayer au non-communautaire. Ce tout nouveau statut du non-collectif, donc, devient par un tour de passe passe la seule condition qui garantirait la pérennité du communautaire que nous avons évincé avec le social distancing du tout début . Trop confus? Qu’importe, vous aurez 14 jours pour détricoter qui de l’oeuf ou de la poule a connu le coronavirus en premier? Le premier qui trouve se verra offrir du produit détergent, des gants de chirurgie et un flacon de gel désinfectant. Force est de croire que La pandémie qui secoue le monde a le don de nous faire tourner sur nous même, confiné chez soi ou a courir tous les commerces avoisinants a chercher eau de javel, alcool a 60 degré et masques FPP2. Je resume: Des hommes dans des bulles translucides se tiennent loin les uns des autres, les bras chargés de produits désinfectants . Cette posture reposant sur de rares liens nous dépouille et nous reduit a notre nullité . Hier encore je disais que le coronavirus nous confondait dans notre réalité spacio-temporelle. Le voila dans un deuxième temps réussissant a nous sortir de la sphère du sentimental.
PS:
Les photos sont celles de la réalité marchande en ce mercredi Américain du 18 mars 2020.

 
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Publié par le 6 avril 2020 dans A pile et face