Il aimait les commencements,tout comme ces matins d’été qui sentaient le café en dedans et les pivoines en dehors.
– « Nous sommes le 8 mai,n’est ce pas?. »
-« Effectivement mais nous sommes aux States. »
Il continuait calmement a servir le liquide brûlant dans les tasses posées sur la table dressée.Une brise arrivait par la fenêtre ouverte sur le glissement des rames du métro…A coté, une ombre,elle, passait sur les souvenances des débuts.
Le regard fixe,il se tourne, fit une brève halte sur la mer d’Alger puis revint dans la petite cuisine.
Il la regarde, ils se regardent.
Soixante dix ans,
Soixante dix ans et un 8 mai pour esquisser les prémices d’une mémoire tourmentée.
-« Pas de sucre pour moi, ce matin, merci ».
Le ciel est limpide,les voici revenus. De nouveau ils se remettent a l’heure Américaine.
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Friday,May 08, 2015..
Elégante,douce débauche…
Un trait pur doublé d’un souci de l’esthétique très avéré, l’artiste Chafik Kadi revisite a sa manière la mémoire Algérienne.
Le sujet est sensible, le noir et blanc s’impose,donc , naturellement pour ne pas heurter et favoriser la confidence.
l’artiste égrène en douceur les fragments des moments intimes,des gestes langoureux et une sensualité trop longtemps tue.
L’ambiance est au voilé/ dévoilé…laisser Le hors champs restituer l’essentiel des
palpitations joyeuses et les amours tus a l’ombre de la Médina .
Le travail du détail qui pourrait faire penser,dans un premier temps, a un gout pour l’exotisme n’est en fait qu’une volonté de mettre en avant le récit conjugué au romantisme féminin.
Nous sommes face au bonheur de l’artiste qui » croque » joyeusement des Algériennes belles,affranchies et dotées d’une rare capacité a nous faire rêver.
Cela sent le jasmin et les notes andalouses.
Encore Bravo.
La couleur du destin…
Joy,Rudy,Marwan.Ahmed,Tony,Michel, autant de noms et d’interprètes pour jouer un spectacle a scène unique. Nous parlons d’une mélodie grinçante, d’un authentique tableau vivant, ouvrant sur un monde d’hommes qui règnent implacablement sur les temples des plaisirs illusoires.
Les salons de coiffures pour dames,les plus huppés de toutes les dunes avoisinantes ne juraient que par le nom de ces dandys faussement connaisseurs et a la réputation sulfureuse,savamment entretenue. A croire qu’ils n’ont fait que cela et ce depuis la première aube, ordonner les dentelles et faire régner la loi du mâle sur l’être et le paraître.
Des femmes de toutes les formes et de toutes les origines,a commencer par les divinement pulpeuses pour arriver aux troublantes androgynes,en passant par les déclinantes. Toutes défilaient inlassablement et immanquablement sous les mains expertes qui redessinaient, réinterprétaient et coloriaient les ombres a coup de piquouse s’il le faut, le but étant celui de défroisser chaque millimètre du corps féminin, lisser le moindre pli et remplir les sillons pour faire place a de pittoresques silhouettes de femmes made in Khalidj revisité par Beyrouth.
Rewind…
Le haut couture blanc sur un pantalon capri en soie de même ton poussa d’une main précise la porte du prestigieux Hair Salon de « l’Emirats palace ».
Une galerie de glaces se faufilaient a l’infini et doublaient par effet de réflexion, le nombre de filles,toutes de type Asiatique, affairées a laver, démêler et faire sécher des extensions de cheveux, de couleurs et de longueurs différentes.
Entre le Harem et le souk se déroulait sous ses yeux un monde singulièrement étrange de la chose féminine.
Elle prit place au milieux des Abayates parfumées au bois de santal et les visages extraordinairement ourlés au botox et se rendit vite compte que le livre qu’elle avait entre les mains n’était pas la meilleure stratégie a emprunter dans cette arabesque.
-« Vous avez pris rendez-vous avec lequel de nos designers Madaaaaame? ».
L’hôtesse que nous appellerons »little marmaide » au vu de ses immenses yeux,fortement dessinés au Khol sous une lourde et longue chevelure d’un mauve surprenant pour un maximum de vingt ans sur pieds, la considéra de haut en bas puis de bas en haut avant de décider de « l’attribuer » a RoY!.
-« Vous verrez ,c’est le meilleurs de tous, Madaaaame ».
D’un geste de tête elle intima l’ordre a la shampouineuse d’apporter une boisson et d’inviter la cliente a prendre place sur l’un des fauteuils massants.
Des dunes versus pétrole…
Le jeu se jouait a trois: La cliente d’une part ,a l’évidence, un ovni avec un haut couture.
Le « designer », un entre-deux/homme avec barbe fournie et déhanché que l’on qualifiera de très technique.
En dernier, le reste d’essaim de femelles,personnages dantesques aux accents et personnalités confondus et confondants.
le descriptif s’arrêtera la,puisque l’arrière cour des palais n’avait pas grand chose a raconter hormis les intrigues de coucheries et la politesse du désespoir.
C’était un petit monde qui péchait par facilité .
Un petit monde qui vivait très insuffisamment ,faute d’intelligence.
-« C’est votre couleur naturelle,n’est ce pas Madame?. »
– » Je confirme,je ne me teins pas les cheveux. »
-« Waouh,c’est bien la première fois que cela arrive. Des cheveux sans artifices,c’est tellement rare par ici mais d’ou venez-vous? ».
Le reste de la discussion se perdra dans les vapeurs des nombreuses conversations téléphoniques des « Customers » et le bruit des sèches cheveux.
Abu Dhabi .Mars 2015.
Un été a la maison…
Il s’agit essentiellement de fragments autobiographiques que nous calerons entre la fin du mois de juillet et la première semaine du mois d’août de l’année en cours…Du soleil en plusieurs fois vingt quatre heures pour tricoter une résonance,pour faire tinter l’affection,.
Une nappe blanche en lin ,des tasses en fine porcelaine Japonaise et l’odeur des croissants en déclinaison a un infini de possibilités du temps..le but étant celui de dérouler une esthétique a partir des gestes de tous les jours .
l’art de la poésie est un superbe éclat de rire devant sa tasse de café embaumant le parfum de vanille … Les palpitations bienfaisantes habillent l’espace et l’hymne a la vie se joue en famille.
les bonheurs simples en cette saison survolent les options exclusivement binaires du bien et du mal .
Superbes échappées du subtil durant lesquelles l’infime banal prend un sens extrême:
une famille se réunit,une famille se vit et revit… Face aux décalages horaires et aux Aéroports débordants ,des âmes, la devant nous, suivent les chemins des attentions fragiles.
Les vacances d’été ,suprême éclat de rire ,suprême éclat de vie.
La communion…
A qui de droit,
Presque 20h…j’ai vu défiler la journée par la fenêtre…journée cocooning donc…de la poésie avec Baudelaire question de ne plus se faire mal, les fleurs du mal , tu vois le clin d’œil?.
J’ai préparé un cake au citron, regarder la télé…Quelques heures pépères qui ressemblent a celles de millions de quidams et cela fait du bien la communion. La, il commence a pleuvoir mais de la vraie pluie, celle avec un front serré qui insiste et qui fonce droit sur l’asphalte et toussa,toussa.
Souvent pour s’amuser les enfants sautillent avec leurs bottes en caoutchouc colorés. Ils sautillent pile dans les flaques et les rires jouent sur leur visage comme un vent frais dans un ciel clair.
J’aurais aimé te retrouver question de vérifier que j’ai une voix faute de ne pas avoir parlé en cette journée de fin janvier .
Étonnante journee qui n’a eu de cesse de verser dans un bac a fleurs,fort heureusement mon ironie me tenait en éveil .
je ne sais pas ce que je ferai de ma soirée.
Pour le moment je regarde la pluie tomber et puis non je préfère écouter le rire des petits enfants.. j’irai ensuite probablement dormir de ces sommeils pleins de miracles…
Tu me manques.
Indulgence…
Bonsoir a toutes,bonsoir a tous.
La fin de l’année est une promesse…La fin de l’année est une promesse car elle est toujours tournée vers une aube nouvelle .
Et pourtant cela parait difficile a croire qu’une fin puisse susciter autant de promesses…entre confiance et incertitude nous avançons résolument vers un 1e janvier .
Encore un autre paysage mental que l’on voudrait sans faute …Nous avons une très lente habitude qui consiste à offrir une carte blanche à nos aspirations,a nos proches ,a la vie tout court …
Rien n’est dit encore mais il se peut que tout s’éclaire après ce premier janvier.
Les images s’offrent à la vue ,un peu floues,fragiles,voire imprécises… Cette vision initiatique laisse entrevoir des porosités, des possibles vertigineux, où il n’est pas de limites trop marquées , voire pas de limites du tout .
Une opération improbable certes , celle de mettre le souvenir au service du présent afin de se projeter dans le future… l’immatériel,l’avenir finiront par avoir raison de ce déroulement qui nous inquiète tant et que l’on a coutume d’appeler le MEKTOUB.
la seule vérité nue…
par Kamel Daoud.
«Le corps n’est pas une saleté. Ce n’est pas le crime de mes parents. Ce n’est pas un fardeau. C’est ma joie, mon cosmos, mon sentier et le seul lien que j’ai avec le Dieu ou la pierre et la courbure du monde. Il est mon sens et le sens de ce qui me regarde et m’obstrue ou m’éclaire. Je ne le porte pas derrière mon dos mais devant moi comme un déchiffreur de mon souffle et de ma part du monde, sa poussière, odeurs et grains et poids. Mon corps est mon délice et ma vérité. On m’arrache la vie quand on m’arrache le corps et la vie m’est redonnée quand je rencontre l’autre en son corps, et c’est là que je donne la vie. Et c’est une longue histoire que je ne veux plus subir : l’histoire des religions de mon monde qui me disent et me répètent que mon corps est mon aveuglement et ma perte. Ma vérité est nue et visible quand mon corps n’est pas une obscurité ni une honte. Le corps est la seule divinité et éternité que je peux toucher de la main et lui donner un nom ou y arracher et y partager le mien. C’est dans le corps que je rencontre le ciel ou le perds, pas dans la prière. Je le rêve nu, fier, vigoureux, acclamé dans la performance, salué comme un bonheur et une conquête. Je le veux libre : je ne veux pas qu’il s’excuse, se cache, se plie, souffre ou s’isole ou s’enfonce ou espère autre chose que lui-même. Le corps n’est pas une nationalité mais ma seule humanité.Le corps n’est pas le lieu de vos guerres mais l’espace de mes rencontres. C’est une étreinte. Je ne suis pas l’enfant d’un fruit volé, mais le fruit lui-même. Donné et accepté. Je veux vivre libre de mon corps. Ne plus le cacher ni l’imposer, l’accepter pas accepter de m’en défaire et de le trahir. Ma nudité est ma sincérité. Ma sexualité est mon partage, pas ma honte. Et je refuse la menace de l’enfer et la promesse du paradis promis seulement après m’être débarrassée de mon corps et l’avoir trahi. Je ne le veux pas. Je suis ce que je ressens. Le sable sous la plante du pied, et vers le ciel je lève mes yeux et pas mes paumes. Je suis la moitié du monde pas son butin, sa colère, ou son angle mort ou sa basse œuvre ou sa saleté. Je veux me sentir proche du soleil, pas de la vérité. Me sentir époux et épouse de la plénitude. Pourquoi tant de haine contre mon corps ? Parce que c’est ma seule richesse face aux Dieux qui en sont pauvres et désincarnés. Je suis un corps et ils ne sont que des empires. Je suis le lieu et ils sont l’histoire. C’est ce que m’envient les anges et les diables et les règnes invisibles. Alors que je l’affirme par la peau : je suis contre toutes les religions qui veulent me voler ma naissance pour naître sur mon dos. Je ne me (le) cacherais plus. Seule la mort peut me tuer. Le reste, non, juste m’assombrir. Le corps est un cri, pas un crime, pas une croyance; un écrin, pas une croix, une crasse. C’est ma joie, ma foi. Ma résistance. Je refuse le reste. Refuse ce qu’on m’a dit sur le ciel, le livre, la honte, le sexe et l’éternité. Tout doit s’arrêter. Je dis non à tout ce qu’on m’a dit sur mon corps depuis toujours.Et j’en rêve : c’est quand le corps n’est pas une honte que la vie est une conquête, le pays une chair et la terre une maternité que l’on sent dans la paume et le poumon et le manque en soi. C’est ainsi. J’aime les anciennes religions du corps et du soleil. Celles qu’on a tuées par la culpabilité et l’abstinence et le gémissement morbide. Le paradis est dans mes sens pas dans la mort. Et même pour meubler l’enfer, on a besoin de mon corps, pas de mon âme ! Je ne suis pas à cacher mais à révéler. Je ne suis pas à insulter mais à admirer. Le premier écrit. Le «pluriscrit» énigmatique et ravissant. Le vrai nord de tous les corps. Le seul sens de tous les sens. Le dessin de Dieu. Le pont entre le monde et le souffle. Et c’est pourquoi ils sont contre moi : les haineux, les salafistes, les religieux, les honteux, les accablés, les tristes, les vaincus et les colériques et ceux qui sont contre eux-mêmes et qui sont des millions. Je suis unique. A chaque fois. Mon miracle. Quand la femme est enfermée, les hommes ne sont jamais libres et le corps est une maladie. Libérez-moi, vous en serez encore plus libres ».
Camille Saint Saens l’Algerien…
Trois choses a savoir sur Camille Saint Saens :
Il a écrit douze opéras, dont le plus connu est Samson et Dalila (1877).
il occupe une place particulière dans l’histoire du septième art puisqu’il est, en 1908 le tout premier compositeur de renom à composer une musique spécialement pour un film, L’Assassinat du duc de Guise.
And at last and not least son œuvre fut liée à l’Algérie où il fit dix neuf séjours et où il mourut .
flashback:
C’est en 1873 et a l’âge de 38ans que Camille Saint-Saens fit la connaissance d’Alger et s’y installa a la pointe Pescade dans une villa mauresque .
Saint Saens sortait souvent le soir et poussait la déambulation jusqu’à la casbah afin de s’abreuver de musique Algérienne . Au hasard de ses promenades , le compositeur entendit dans un des cafés populaires de l’époque une « tawchiyat Zidan » du répertoire Andalous qu’il reprit intégralement dans une de ses plus célèbres compositions, le 3e acte de « Samson et Dalila » .
Saint Saens l’Algerien:
«Ma douce Algérie, quelle volupté que celle de respirer le parfum de ses orangers !» . C’est en ces termes que Saint Saens parlait de l’Algerie dont il était tombé profondément amoureux au point de lui consacrer l’une de ses plus emblématique composition «Suite Algérienne op. 6o, avec la Rêverie du Soir à Blida et la Rapsodie mauresque . Son répertoire Algérien compte aussi Caprice arabe op. 96 pour deux pianos dont le rythme évoque l’accompagnement de derboukas.
Saint Saens mourut a Alger le 16 décembre 1921,la terre qu’il n’a jamais cesse d’aimer ..
Un Boulevard fut bâtit en son nom a l’epoque,le boulevard Saint-Saëns présentement baptisé boulevard Mohamed 5..
Combien de jeunes gens aujourd’hui en Algérie ont appris a estimer le maestro et son œuvre ? je n’ose attendre une réponse mais je vous demande amicalement de prêter une oreille attentive du haut de l’avenue Saint Eugene et vous entendrez surement les notes du maitre encore chanter ..
Video sonore de Camille Saint Saëns – « Rêverie du soir » from « Suite algérienne » Op.60
Video sonore de Camille Saint Saëns – « Rêverie du soir » from « Suite algérienne » Op.60