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Archives de Tag: Le Paris litteraire

Tout les autres matins…

ParfeteLes mots, encore eux, comme ultime refuge et le souffle d’un écrivain pour reapprendre a se réveiller tous les autres matins.
« Paris est une fête », rédigé entre 1957 et 1960, est un déroulé d’instants tendres et joyeux relatant le passage de l’écrivain Américain Ernest Hemingway dans la capitale française dans les années 1920.
Plusieurs exemplaires du roman ont été déposés entre les fleurs et les bougies sur différents lieux touchés par les attaques, notamment devant l’un des bars visés par les terroristes et devant le Bataclan.
Pendant la minute de silence la semaine derniere de nombreuses personnes tenaient également le livre à la main.

 
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Publié par le 21 novembre 2015 dans A pile et face, Litterrature

 

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Un agenda qui prétend…

Une femme se tient devant sa fenêtre. Il y a toujours une vitre dans ces cas la. Elle appuie le front contre la surface froide en activant la touche rewind.
Au seuil du monde, les chemises en lin blanc impeccablement repassées soulignaient avec une pointe d’insistance les peaux étonnement dorées. Les sourires n’étaient pas forcement sincères et les bouches de toutes ces mondaines,minutieusement tracées au rouge écarlate de Dior, se contractaient en dessinant des « Ohhhh » savamment dosés mais surtout divins que l’on suspendait juste au dessus des plats.
Exquis.
Il faut dire que l’ambassade Britannique sait y faire et quand sa majesté recevait pour le iftar c’est toutes les dunes de l’Arabie qui scintillaient jusqu’à tard, très tard dans la nuit .
Il l’a regardait un peu intrigué, beaucoup amusé, infiniment séduit. Leur hôte, un brillant diplomate, les avait placé côte à côté. Autour de la somptueuse table s’entrechoquaient des nationalités confondues, plénipotentiaires des sphères d’intérêts encore plus confondantes, disons le.
Madame la conférencière nous viendrait de New York . Ils avaient même échangé, il y a de cela quelques mois, sur l’urgence de protéger le temple antique de Baalshamin à Palmyre. Ne  pouvant assister a son exposé faute de caler  la séance entre deux vols, il s’est promis de la revoir et le plus vite possible .
Au  moment de servir le deuxième plat ,la voix fluette se détachait  des murs et des ombres langoureuses que dessinaient les flammes des bougies embaumant le bois de santal. Elle tournoyait au dessus de leur tête avant de venir se mêler aux tintement des verres en cristal.
Et cela faisait de jolis tchin,tchin.
Et cela donnait des histoires invraisemblables.
– Ma grand- mère avait coutume de donner des soirées légendaires dans sa villa du grand Alger.
On disait que la demeure aurait appartenu a Saint-Saëns.
On disait aussi que par une fiévreuse nuit du mois d’août quelque part sur les rives de la pointe Pescade, un homme de 38 ans, d’une lucidité intacte ouvrit grand la fenêtre de sa chambre et lâcha sur la ville par poignées entières des centaines de partitions musicales. Elle s’interrompit le temps de lisser un pli sur la nappe avec le souci d’accomplir quelque chose d’éminemment important avant de continuer sur le ton de la confidence en baissant d’un cran sa voix:
-Ma grand mère, elle, n’avait de ouïe que pour la séraphique Fadela et ses noubas.
– Est- elle toujours a Alger?
– Fadela? bien sur que non. Elle décédera en 70, le jour de ma naissance. Ma grand mère y a vu un signe et m’a fait juré de laisser chanter Fadela partout ou j’irai.
Bien entendu qu’il pensait a la grand-mère, lui.
Avant le dessert ,il tremblait déjà a l’idée de ne pouvoir revoir ce petit bout de femme qui ne faisait pas de grands « Oh » mais qui semblait fragilisée par la perte de Fadela.
– J’aimerai vous revoir dans la maison de votre grand mère .
– je n’y habite plus.
Suivra un mouvement précipité de toutes les lumières traversant a l’oblique l’enfilade des vitres donnant sur le jardin de la résidence.

Généralement la douleur était trop sourde. Ramassée, la boule juste au niveau de l’estomac s’amplifiait en boursouflures qui ralentissaient dangereusement sa respiration.
Le savoir loin encore, plusieurs fois dans le mois, dans l’année, durant quelques 25 ans, elle ne s’y résignera jamais et certainement pas durant la nuit.
Le jour,elle fera comme si en peinant a défroisser les chronologies boudeuses .
La perdition, les creux, le vide, les blancs, l’incompréhension, les enfonçures se résorberont, pour un moment, sous la couverture en cuir de chèvre du mémorandum souvent trop chargé .
la modernité entière serait-elle  un agenda qui prétend?
-J’ai menti, ce n’est pas seulement que je voudrai rester a tes cotés mais je le veux tellement.
C’était sa manière a lui d’annoncer les départs.
Washington DC.August 28.2015.
To be continued.

 
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Publié par le 27 août 2015 dans A pile et face

 

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En sursis…

                                          Carte citadine.
   New York déroule ses compositions foisonnantes et un brin désordonnés .
 Des bennes a ordure pour faire le printemps, motif a controverse ou une  manière de fluidifier le jeu citadin ?.
  » Une jubilation urbaine ». répétait-il .
 Tiens,elle le regardait différemment ce matin. Il est vrai que vu sous cet angle  de lumière fragile de 07:00h du matin, il paraissait plus aérien, moins ramassé  sur lui même.
  Elle voulait ,comment dire, fixer la voix veloutée qui venait se superposer et  sur son tympan et sur le bruit de leur pas, ou le contraire d’ailleurs.
 Dans le vaste 5e avenue,deux bruits essayaient de se superposer, de se  dédoubler,de disparaître l’un dans l’autre pour n’en faire qu’un.
 Une voix en guise de pas et un pas se calant sur une voix réécrivaient par ce matin d’avril, les respirations a tout ouïe .
« Tu sais quoi ?. »
Sans attendre sa réponse ,il continuait a déclamer sa manière de penser, confortablement,la vulnérabilité de la nature.
Sa barbe naissante parsemée de poils blancs lui donnait, paradoxalement, des airs de…
 » D’adolescent. »se disait elle.
Elle essayait de se concentrer sur sa parole,cela fait quelques cinquante ans deja, qu’elle s’était laissée embarqué par ce timbre de voix tres particulier. Parier sur un tempo pour un demi siecle de vie,c’est…
-« Tres risqué comme pari pictural. » ajoutait-il en scrutant le feuillage et les fleurs agrémentant ces espèces d’immenses vases/poubelle étalés, la devant.
Elle continuait son errance mentale en silence et toujours a ses cotés, sur ce trottoirs qui longeait le Washington parc.
Elle suivait lentement l’ombre de son profile harmonieux aux traits réguliers et s’attardait sur le rivage blanc que présentaient ses tempes de jeunes quinquas.
– » Dis,te rappelles-tu de ta première expo?.
Bouleversée,c’était le mot.
Elle était, profondément bouleversée et voulait surtout l’entendre égrener le récit des vivants.
Hier en mettant de l’ordre dans le bureau ,elle était tombée et c’est peu dire, sur un rapport médical…Une sentance, tragiquement, catégorique.
Il l’avait soigneusement caché sous un fatras de postures qu’il empruntait depuis un moment.
– Votre vie est un langage,un titre tellement kitsch. lâcha t-il en riant et en pressant le pas vers…
-Un café ma chérie? tiens arrêtons nous la. »

Photo de Lydia Chebbine.

 
 

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la loi des algorithmes…

 

Photo de Lydia Chebbine.  Automne Americain.  Octobre 2014.

Photo de Lydia Chebbine.
Automne Americain. Octobre 2014.

Qu’est ce qui fait le miracle d’une vie… Et si c’était tous ces récits sur le elle et le il. 
Tous ces contes pour grandes personnes ou la langue sert de socle performatif. Puisque la rencontre,toutes les rencontres entre le feminin et le masculin relèveraient immanquablement d’une mysticité classique.
Le ton etait monté très vite ce soir la…les intercisses racontaient avec une certaine violence les hors champs délabrés,la confusion de l’éloignement et toutes les obsessions tenaces…car entre une femme et un homme,c’est une histoire de séduction,avant tout…un luxe du temps.
Au final,toutes les histoires des femmes et des hommes sont directement ou indirectement des matières a roman .
-« L’Algérien que tu connais, c’est qui déja? ».
Sa voix empruntait ,au fil des minutes,les intonation du désespoir pour finir par se lâcher  :
-« Tu ne peux pas imaginer que l’Algérien que tu connais n’existe plus?. »
Elle soutient son regard et avoue d’une voix voilée, presque a regret :
-« C’est vrai que je pense l’Algérien a l’image de Malek Haddad,l’homme de ma vie. »
Il ne se démonte pas et lui envoie tout de go:
-« les mutations sont énormes. »
Et a elle de reprendre:
-« Je n’ai pas changé,moi. »
Le ton grondait et les mots disaient plus qu’il n’en fallait comme pour mettre fin a une ébauche du sublime.
-« Malek Haddad qui a honte d’écrire en français ou juste celui qui a créé je t’offrirai une gazelle ? Peut etre ,cet autre de la dernière impression? Mais bien entendu, tu as changé par petites touches sans que tu n’y prêtes attention .Tu as tellement changé que tu t’en rappelles meme pas …Que tu t’en rappelles plus. »
-« En effet ,je parle du fabuleux Malek Haddad,du regardeur, de l’homme qui sème le merveilleux et qui n’a pas honte de lever les bras au ciel…je parle du règne des hommes qui ne sont pas pressés. »
Mais contrairement a son héros elle laissa tomber les bras…les orchestrations se brouillaient et les notes se confondaient dans des boucles inaudibles…Ainsi éclataient les récits des fous de l’impossible.Entre pari démesuré et fracas de passion s’évanouissaient le mystère et les lieux des romans. 

 
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Publié par le 24 octobre 2014 dans A pile et face

 

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Les pages sermon…

Cela fait 36 ans,jour pour jour,que l’artiste a fait sa révérence. 
De mémoire de lectrice ,Jamais un écrivain Algérien n’aura autant sublimé le verbe…Malek Haddad,puisque c’est de lui dont il s’agit ,déroulait avec une aisance déroutante les variations mémorielles…Il aura tenu en suspens nos déserts et nos orphelinats pour nous conter son Algérie,un pays en prose,un pays de gazelle.
J’avais 15 ans,l’age de tous les émerveillements…J’avais 15 ans donc et pour seule spiritualité le récit d’un homme qui voguait sur les rayons de lune.
Malek ,le sermon muet ,m’apprendra la parole secrète des âmes libres. Malek m’apprendra a parler de cette voix regardeuse et particulièrement pudique ,a l’heure des premiers filets de lumière tremblante du matin.
Et c’est au nom de cette même pudeur que j’en arrive ,presque, a me féliciter aujourd’hui du départ de l’homme aux palpitations débordantes avant les saisons funestes aux consonances du FIS et du FLN.
Malek, si tes premiers pèlerinages se sont cruellement heurtés aux infractions irréparables de l’ignorance , il s’agit en ce 2 juin 2014 de répondre au désir des poètes de ce monde et d’égrener a l’unisson la gratitude de t’avoir connu .
malek Haddad

 
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Publié par le 12 juillet 2014 dans Litterrature

 

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