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Archives de Catégorie: Litterrature

Nulle part dans la maison de mon père…

 

-« Enfant encore : ce doit être plusieurs étés après. Avec ma cousine la plus proche, durant le mois de Ramadan, toutes deux en chemise blanche. Parentes, tantes et cousines, toutes levées en chuchotant, pour le second repas qui fera supporter le jeûne du lendemain. Or, nous voulions jeûner nous aussi : par orgueil ! Et voici qu’ensommeillées, titubantes, nous leur faisons vif reproche, déçues de nous voir exclues de cette halte nocturne, parce que jugées trop « petites » ! Les grandes personnes rient, un peu confuses, tout en nous faisant place. Nous sommes alors si heureuses de rester manger le shor avec les adultes, pour tenter de traverser la journée suivante sans manger ni boire. Nous qui avons surgi, tels des fantômes graciles, pour ces dîners d’après minuit, nous leur faisons soudain presque l’effet de perturbatrices… Cette scène de notre irruption, en longues chemises et cheveux dénoués, au milieu du rituel familial, je l’aurai vécue avec cette cousine du même âge, ma complice d’alors. (…)

Nulle part dans la maison de mon père 
Extraits du dernier roman d’Assia Djebar


 The Sultana
par Ferdinand Victor Léon Roybet, Alger, 1872

 
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Publié par le 9 août 2012 dans Litterrature

 

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Sous le jasmin, la nuit par Maïssa Bey.

« Il marche. Tout le poids du soleil sur son dos. Le soleil a un sexe chez nous, il est féminin. La nuit aussi. Autour de lui, les hommes vont et viennent tranquillement bardés de certitudes séculaires. Pénétrés de leur force, de leur vérité. Puissance d’homme. Jamais remise en cause. Leurres. Il marche. On le reconnaît. On le salue. Il est partout chez lui. Personne ne peut se mettre en travers. Elle seule »
Nous sommes en Algérie, chez Maïssa Bey. Entre rêve et quotidien, elle nous promène dans son pays qui se débat sans fin dans ses contradictions – celles qui entravent les femmes, celles qui font que dans une société musulmane, le joug masculin ressemble à s’y méprendre à celui de Dieu.
Les nouvelles de ce recueil ont toutes pour héroïne une femme qui se bat pour son identité, sa vie, sa liberté… même si celle-ci ne se rencontre parfois que dans la mort. Telle Salomé, chacune d’entre elles se dévoile dans son portrait tracé avec amour et tendresse par Maïssa Bey, pour devenir Femme – chacune d’entre nous ? – dans tout son éclat…
(date de publication : 02/03/2006)

Extraits d’interview.
Maïssa Bey : la parole
conquise (*)
Propos recueillis
par Abdelmajid Kaouah

Abdelmajid KAOUAH :
Maissa Bey, vous faites partie de ces nouveaux
écrivains algériens qui se sont affirmés dans
les années 90, au coeur d’une décennie
tragique. Dans ces conditions, la frontière
entre l’acte littéraire créatif et le témoignage
sociologique n’était-elle pas ténue ?
Maïssa BEY :
En prenant, dans mes deux premiers livres, le
risque d’écrire sur la réalité de ce que nous
vivions dans ces années-là et non pas
simplement de décrire la réalité, je savais que
la réception de mes textes pouvait donner lieu
à des interprétations diverses sur ce qui me
poussait à écrire. Et effectivement, certains n’y
ont vu que le désir de témoigner, une sorte de
devoir de mémoire que je me serais assigné.
Cet ancrage dans le quotidien, dans ce qu’il
avait de terrible et d’insupportable pour nous,
je l’ai voulu, parce qu’il m’était impossible de
faire autrement. Je n’avais pas d’autre moyen
d’affronter cette réalité, et si je l’ai fait par le
biais de la fiction – puisque mes personnages
n’étaient pas « réels », au sens que l’on accorde
généralement à ce mot – c’est parce que,
justement, je ne me sentais pas en mesure de
faire un témoignage sociologique, et encore
moins d’analyser avec le détachement et
l’objectivité nécessaires à ce type d’écrit, la
situation à laquelle nous étions confrontés.Abdelmajid KAOUAH :

Dans Cette fille-là3 et plus encore dans votre
dernier recueil de nouvelles, Sous le jasmin la
nuit4, vos héroïnes sont des femmes en quête
d’identité et de liberté. Peut-on dire que Maïssa
Bey est avant tout une écrivaine féministe ?
Maïssa BEY :
J’ai parlé d’engagement plus haut. Si dire ce
qui est, donner aux femmes la possibilité de
se reconnaître dans les personnages que je
crée, si se poser des questions et mettre des
mots sur leur désir d’être, c’est être féministe,
alors oui, je suis féministe. Je peux
simplement affirmer que mon écriture est née
du désir de redevenir sujet, de remettre en
cause, frontalement, toutes les visions d’un
monde fait par et pour les hommes, de
découvrir et éclairer autrement ce que l’on
croyait connaître. J’ai envie de dire les exils
quotidiens, insidieux, destructeurs vécus par
les femmes. Je veux les sortir des réserves
dans lesquelles l’imaginaire masculin en mal
d’exotisme ou de nostalgie les a parquées, des
harems, des gynécées et autres lieux
domestiques pleins de mystères. Lieux
féminins longuement décrits par les écrivains :
les patios, centres des maisons repliées sur
elles-mêmes, et les hammams. Recréant peutêtre
à leur insu le ventre maternel humide,
obscur, chaud et protecteur. Parfois les
terrasses ou quelque balcon pour mettre en
jeu le regard de l’autre…
Abdelmajid KAOUAH :
Dans cette optique, aussi étincelantes qu’elles
furent, les oeuvres signées par des Algériennes
sont restées longtemps rares. Kateb Yacine
disait qu’une parole de femme valait son
pesant de poudre… Aujourd’hui le champ
de l’écriture féminine a pris de l’ampleur.
Quel regard portez-vous sur lui ?
Maïssa BEY :Parler d’écriture féminine peut
aller dans le sens d’une approche
traditionnelle et souvent contestée par les
femmes elles-mêmes, qui inscrit la littérature
féminine dans un espace réduit, différent et
ayant ses propres caractéristiques. Et donc,
dans cette perspective, dans le sens d’une
exclusion.
Ce choix est délibéré. Il existe une écriture
féminine, dont on parle si peu ou parfois du
bout des lèvres, et elle peine à se frayer un
chemin à travers les mots des hommes.
Ainsi, longtemps les femmes ont été confinées
dans la pratique culturelle de l’oralité.
Expression « du dedans » par opposition à
l’écriture qui est « du dehors », puisque
publiée, publique. L’imprégnation et la
mémorisation de la tradition orale, et donc la
transmission des valeurs féminines
archétypales, s’opéraient essentiellement par
les récits de la mère, de la grand-mère et des
proches parentes. De manière à reproduire,
sans les trahir, les modèles culturels d’une
civilisation qu’il importe avant tout de
préserver et de ne pas remettre en cause.
Chaîne reconnue, encensée, des conteuses
qui, dans l’ombre des patios, dans la
complicité de la nuit et des yeux qui se
ferment, racontent des histoires d’un autre
temps. Mais conter, c’est dire la parole des
autres, c’est s’effacer derrière les mots des
autres. C’est seulement cela. Avec la prise de
parole, ou ce qu’Hélène Cixous nomme
« la venue à l’écriture », une autre femme naît
qui refuse les représentations que d’autres ont
ou ont données d’elle. Et qui l’ont aliénée
depuis des millénaires. Ainsi, trop longtemps
porteuses de la mémoire et de la parole des
autres, les femmes entrées en écriture osent
enfin se dire, transgressant délibérément
l’ordre établi qui voudrait que leurs voix ne
soient que murmures dans le silence de
maisons fermées. Elles posent sur le monde
un autre regard, un regard différent, à la fois
lucide et passionné, lourd des silences subis,
parfois choisis, et des violences traversées. La
parole de femme est souvent une parole
arrachée aux autres, conquise, mais en même
temps arrachée de soi, car elle implique une
mise à nu, un dévoilement, même si, par les
détours de la fiction, le « je » de l’être avance
masqué. Peu importe qu’elle soit faite de
balbutiements parfois maladroits, de cris à
peine audibles ou teintée de cette raucité qui
étreint la voix après de trop longs silences,
elle est là, elle existe, même si beaucoup ne la
perçoivent que dans une perspective de
confrontation. Car, pour bien des hommes
aujourd’hui la littérature féminine ne
s’exprime pas en termes d’affirmation ou de
création mais de réponse et de ressentiment.
Abdelmajid KAOUAH :
Pendant des décennies, le recours à la langue
française fut controversé. Les écrivains
algériens eux-mêmes furent partagés : Malek
Haddad se sentait en exil dans la langue
française tandis que Kateb Yacine considérait
qu’elle était un butin de guerre. Comment,
aujourd’hui, vivez-vous cette problématique ?
Pensez-vous qu’elle soit encore de saison ?
Maïssa BEY :
Déjà, le terme « problématique » me semble
étranger. Je ne comprends pas l’acharnement
actuel de certains zélateurs qui voudraient
effacer tout un pan de notre histoire. Je n’ai
pas de problème avec la langue française.
Parce qu’elle fait partie de mon histoire
personnelle. Je suis née sur un territoire qui,
au moment de ma naissance et pendant mon
enfance, était considéré comme français. J’ai
donc appris tout naturellement le français,
encouragée par mon père, instituteur, qui a
été l’un des premiers Algériens à s’engager
pendant la guerre d’indépendance. Il a
disparu, tué par ceux-là mêmes dont il
enseignait la langue. C’est lui qui m’a appris à
lire, à écrire en français. Et puis, plus tard, j’ai
découvert la littérature française. Et je pourrais
donc dire, comme Boudjedra, que « je n’ai pas
choisi le français, c’est lui qui m’a choisi ». Je
ne me sens pas concernée par toutes les
polémiques sur la langue, dans la mesure où
ce qui est important pour moi aujourd’hui
c’est de dire ce que j’ai envie de dire. Et tout
le reste n’est que… vaines rodomontades.

Abdelmajid KAOUAH :
L’errance, l’exil, l’ailleurs et l’ambiguïté
culturelle ont été des thèmes incontournables
de la littérature maghrébine. À la différence de
certains de ses prédécesseurs, la nouvelle
génération d’écrivains maghrébins dont vous
faites partie ne semble pas cultiver le
déchirement ou la mauvaise conscience.
Est-ce l’effet d’une mémoire enfin apaisée entre
les deux rives de la Méditerranée ?
Maïssa BEY :
Je pense sincèrement que pour que l’écriture
soit, il ne faut pas de préméditation. Je ne me
situe pas dans une mouvance, un courant,
une génération. J’écris à partir de ce qui me
touche, de ce qui me concerne, de ce
qui me pose question et provoque en moi un
désir d’aller au-delà. L’écriture n’est ni
ressassement des frustrations, ni revendication
d’une mémoire. S’interroger sur son identité,
sur son histoire, sur sa terre natale, sur son
rapport à l’Autre et à l’ailleurs est légitime.
C’est aussi et surtout une démarche
universelle. Une quête sans fin. Tant mieux ou
tant pis pour ceux qui pensent trouver des
réponses. Pour ma part, je me défie des
certitudes. Je préfère tout simplement penser
la littérature comme un point de convergence
où se retrouveraient et se reconnaîtraient tous
ceux qui tentent de rejoindre l’humain en
l’homme.
Propos recueillis par
Abdelmajid KAOUAH.

PS: Brillante interview menée par mon ex-collegue Abdelmajid,, poète lui même et homme au grand coeur.

 
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Publié par le 18 juin 2012 dans Litterrature

 

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Tentez-vous d’exister?

 

Chacun sent qu’il a peu de chance d’exister s’il ne procède en ce sens à quelque tentative plus ou moins décisive. Mais l’usuelle difficulté de s’y résoudre, jointe à toutes les pesanteurs qui nous rendent si volontiers immobiles, nous enseignent invariablement que rester au bord du temps est la plus sûre façon de le voir partir sans nous. Il est vrai que celui qui tente ne risque rien, tant qu’il échoue. Certains s’obstineront dans leur désir d’existence, mais ils sous estiment les difficultés. Car qui sait que tenter pour exister ? Et ou opérer la tentative d’existence ? Et qu’est-ce que tenter ? Suffit-il de se laisser tenter ? Suffit-il d’échouer une fois ? Voir une bonne fois pour toutes ? A moins qu’il ne se trouve embarqué malgré lui dans quelque transport qu’il aurait oublié de rater, et qu’il se voit contraint d’ouvrir grand ses poumons…

Jean-Paul Galibert

Exister au dela des malentendus…
je voulais partager cette reflexion de Jean Paul avec mes amis-es-.

 
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Publié par le 18 juin 2012 dans Litterrature

 

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Conte d’Algerie …

Préface des Contes des trois rives.Mourad Djebel .

 Mourad Djebel fait partie de ces nouvelles plumes algériennes qui restent profondément marquées par le chaos et la descente en enfer de l’Algérie dans les années 1990.
Comme beaucoup d’autres il a commencé à écrire en exil, avec de la douleur, de la rage et de la révolte, il a élaboré une écriture neuves, bouleversées mais virtuose.
« Ma génération est habitée par une révolte incommensurable, affirme Mourad Djebel, né en 1967, Nous sommes nés après l’indépendance et nous avons connu une sorte de dictature. Notre passage de l’adolescence à l’âge adulte a été ponctué par des explosions – celle des étudiants en 1986, celle de 1988, puis celle qu’on nomme « les événement ». Nous vivions alors la peur au ventre. » Mourad Djebel .

Pas la peine de crier.par Marie Richeux. France culture.16/03/2012

 
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Publié par le 16 mars 2012 dans Litterrature

 

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50 ans aprés, Mouloud Feraoun…

 Mouloud Feraoun est un écrivain Algérien  d’expression Française né le 8 mars 1913 a Tizi Hibel en haute Kabylie et assassiné à Alger le 15 mars 1962 par l’OAS. 
Un écrivain d’un immense talent et qui n’a pourtant pris que très peu de place dans nos manuels scolaires.
50 ans après son assassinat , la pièce de Feraoun n’a pas pris une seule ride.

Extraits de Le Contraire de l’amour d’après le Journal de Mouloud Feraoun 1955/1962, adaptation et mise en scène de Dominique Lurcel.

filmé durant le Festival Off d’Avignon en juillet 2011 au Théâtre Présence Pasteur
Moyens Techniques : L’Œil à Mémoires – Images, Montage et réalisation : Guillaume Ledun

 
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Publié par le 15 mars 2012 dans Litterrature

 

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Kateb Yacine: “Le Bonheur se vit”.

Il y a d’abord les yeux noirs vifs qui vous scrutent avec ce je ne sais quoi d’infinie douceur et puis le sourire bon comme celui d’une  maman  .Yacine Kateb le père de l’Algérie est d’une simplicité Presque déconcertante…

 
L’hôtel El Djazair en cette matinée ensoleillée de septembre 88 étalait son luxe , marbre glacé , tapis rouges , plantes grasses , des clients en cravate en soie ,  des femmes belles comme seule la méditerranée sait en inventer et … Yacine Kateb en bleu de chine , les cheveux disciplinés qui me faisait face . -« Un jus d’orange pour la demoiselle et une bière fraîche pour moi « . demande t-il au serveur.
Moi fraîchement diplômée et particulièrement émue de me retrouver avec le père de » Nedjma » , je me donnais un mal fou a trouver les meilleurs formulations pour enrober les pires bêtises genre  : »Nedjma est elle la femme ou la patrie?’.

Et ainsi va la vie , l’illusion faisant son petit bout de chemin en compagnie d’un Kateb  , tantôt écrivain insaisissable , tantôt  Kateb l’homme a l’oeuvre unique quand il n’est pas “mécréant” ou carrément “anarchiste”. Kateb ce jour la était frémissant de tendresse pour son pays, pour ces millions de jeunes qui ne le connaissaient pas  tous sûrement mais que lui sentait a travers son fils Amazigh dont il était si fier et de sa fille Nadia belle qu’il disait très belle…
-“ Pourquoi vouloir voiler les femmes ,on ne cache pas une rose. On n’emprisonne pas la beauté”,disait Kateb. Les yeux s’illuminent ,la langue se rebelle  et Yacine réapparait .-”le plus gros travail est a faire au niveau du théâtre .Il faut parler aux gens .Il faut aller loin très loin « .  crie Presque Kateb avant d’ajouter   : -”c’ était en France dans un quartier d’immigrés , a l’ époque on jouait “Mohamed prends ta valise”. Les gens ont eu peur croyant qu’on allait les expulser » .
 15ans de théâtre cela pourrait être une vie faite surtout d’exaltation  ,  mais une exaltation lucide ou l’on exige une pédagogie au lexique ,ou l’on exige une âme révoltée au son du tambour ,  ou l’on parle Algérien aux Algeriens.
Pour cela Kateb fut traqué .Interdit dans son propre pays ,faut-il préciser.
Car a l’étranger Kateb était connu.
Récupération politique diront certains en tout cas Kateb n’est pas de cet avis.
A ce propos il avait dit de son expérience audiovisuelle avec Issiakhem : – “je rappelle que je ne suis pas seulement écrivain,mais journaliste aussi. En effet j’ai réalisé  avec Issiakhem , “poussière de juillet”.
Il s’agissait de portraits sur bandes de verre  , moi j’ai donne les textes. Bien que le film n’ait coûté que la somme de 300 DA ,il a été primé a Belgrade et en Alexandrie ,(2 fois 1 prix international ) malheureusement ces deux prix nous ont ferme les portes au lieu de les ouvrir”.

Les portes dont parlait Kateb ne sont autres que celles de la TV et la radio  Algérienne ,   la RTA avec ses cadres et ses agents ont contribue au matraquage psychologique , le travail d’épuration n’a pas été fait  et  aujourd’hui encore ,il y a des gens qui renforcent ce négativisme “.  Déclarait Kateb.
50ans d’ écriture  , une autre façon de parler de Kateb qui refuse de parler de mouvement  litteraire contemporain Algérien : -’Il serait plus juste de parler d’écrivains . Le meilleur est Mimouni pour son courage et sa vision profonde des choses .”Tombeza” a marqué indéniablement un tournant décisive dans “la littérature critique Algérienne ,  chose impossible auparavant…”,   Apprend-on de Yacine .
cette reconnaissance de l’autre est encore une fois l’expression d’une profonde noblesse et d’une grandeur  d’âme dont seuls ces hommes les vrais, en sont capables  :  – “L’ écriture en spirale , dont on dit que je suis le père , est une invention des critiques . Moi j’ai écrit “Nedjma “comme je l’ai vécue. Je me suis laisse entièrement prendre par le cas de Nedjma ,la femme représente une image du pays qui est encore a l’ état du rêve . L’amour de la femme se confonds avec l’amour du pays . la femme aimée   par l’ Algérien  est restée insaisissable . Les mariages d’amour sont rares . De même pour le pays ,la notion de l’ Algérie libre était inconcevable . Aujourd’hui encore elle est insaisissable”. explique t-il.

Une façon de rester encore et toujours attaché   a son pays . Malgré  la maladie qui commençait son effroyable déploiement dans le corps de l’homme,  “Le Bonheur ne se raconte pas ,il se vit. Il est égoïste .Les difficultés ,les souffrances poussent   les gens a écrire . La joie peut inspirer mais il faut qu’elle existe . Si nous voulons le Bonheur d’un peuple , il faut créer les conditions pour ».
L’homme au Cœur cristal dont le nom se confond avec son  pays , n’a t-on pas parle de l’ Algérie  a  travers son portrait dans “racine” produit par TF! – restera jusqu’à ses derniers moment égal a la puissance de son jaillissement poétique offert a une femme unique , étrange et admirable :  “la vie”.

Latifa Kharrat . Alger .Journal ”Horizon”  le 29/10/1992.

NB:
Cet article  « témoignage » a été écrit a l’occasion de  la 3e commémoration de  l’anniversaire de la mort de Kateb Yacine. Paix a son âme.

 
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Publié par le 8 mars 2012 dans Litterrature

 

Malek et le silence…

« Un long silence s’écoula. Ces silences qui nous font entendre la pensée des autres.
On a alors peur de les troubler, ces silences, de la même manière qu’on craint de jeter une pierre dans ces eaux qu’on appelle dormantes.
Chacun sait bien…… que les eaux ne dorment pas chacun sait bien que les silences ne sont pas muets.
A certains moment de leur vie les homme parlent pour dire quelque chose ; et quand ils se taisent, ils parlent encore »
Malek Haddad. La derniere impression.

 
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Publié par le 4 mars 2012 dans Litterrature

 

Il etait une fois le haik…

Il etait une fois le haik...

‎ »La marcheuse est ensevelie sous la soie immaculée, elle dont on ne pourra apercevoir que les chevilles et, du visage, les yeux noirs au-dessus de la voilette d’organza tendue sur l’arrête du nez.
Ma main frôle le tissus de son voile; je me sens si fière de paraître à ses côté ! Je la guide, comme on le ferait pour une idole mystérieuse : moi, son enfant, je dirai son page, ou même son garant, tandis que, s’éloignant de la demeure de sa mère, elle se dirige lentement vers une autre maison familiale »…
Assia Djebar.

 
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Publié par le 2 mars 2012 dans Litterrature