Il la voyait s’arracher avec difficulté de ses bras … son regard encore brillant trahissait les folles expansions du désir au masculin …il se cale dans ses coussins en désordre ,place les bras derrière la tête avant de la voir disparaître dans un halo de vapeur d’eau chaude,de nuage de parfum et autres partitions féminines…
Elle se lave minutieusement ,longuement ,s’attarde sur les chemins des caresses,contourne malicieusement les bouches de volcan,ajuste la pomme de la douche et laisse couler l’eau sur sa tête pendant que ses pensées tournoyaient dans le sens contraire des aiguilles d’une montre …
Il est vrai qu’elle ne fait jamais les choses comme tout le monde.
Elle s’habille,se coiffe sans un regard pour lui ,sans un mot et s’installe devant l’ordinateur,puisqu’il y a toujours un ordinateur dans les histoires modernes…C’est toujours fascinant de voir une femme vous prendre par la main et semer ainsi des petites histoires, des saillies ,des peut être mais…
Elle travaille pendant une petite heure avant d’enfiler son manteau et mettre la clé de contact…C’est emblématique comme geste que celui de faire démarrer une voiture ,c’est de ce geste que procède l’émancipation des femmes …maîtriser la bête dirait même ma voisine sourde de 98 ans ,capable de vider méticuleusement trois bouteilles de champagne en un seul après-midi.
Laissez -moi deviner ,vous trouvez la digression maladroite , limite inutile et pourtant c’est aussi cela un récit , des surprises, des ruptures, on improvise des postures ,on invente des phares de voiture sur les boulevards ou il y régnait ,ce soir la comme un malaise a commencer par l’absence totale des quidams ,la neige sale étouffait les trottoirs et soulignait durement l’absence d’exubérance…les devantures des magasins exhibaient des mannequins a moitié nus, claquants des dents dans des short et des robes courtes avec voile transparent …Elle mit la radio,une manière de déjouer cette confusion temporelle tellement énorme ,tellement inhumaine puis fait demi tour et monte les escaliers du perrons quatre a quatre ,court vers l’ordinateur dont l’écran affichait le contact skype « absent » et un message: « A dans une poignée d’heure ma chérie ,tu me manques tellement, je t’aime. »
Ainsi vont les histoires d’amour électroniques…
De palpitations en messages tremblants
De décalage horaire en silence angoissant.
De soupçons en fabulations.
D’incompréhensions en désespoir.
De peur en terreur de voir tout disparaître …
Son regard se pose lourdement sur la poignée de la porte ,l’oreille se tend …la suite ne vient pas.
Un champs de mine s’ouvre ,on inaugure les ravages …il faudra pourtant tenir la rampe au moins jusqu’à la poignée d’heures a venir.
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Sur le bazar des représentations…
Pause…
Lundi 13 janvier 2014 au soir et un recap s’impose:
Nous avons allumé les bougies, empaqueter les cadeaux, dresser les tables, reçu les convives , honorer les invitations puis déballer les paquets,crier des vœux fluo ,conduire jusqu’à l’aéroport et finir sur son sofa avec une tisane detox entre les mains .
Revenons donc au début et aux récits pieux contre récits raisonnables …le moment pour pour nous de scanner les priorités et d’offrir des nouveaux réveils …comment peut-on faire ?
Nous pouvons également envisager de véritables bouleversement et envisager des « Si » en série..des feuilles aux bouts des branches et des palpitations a grandes brassées.
la passion pour seule excuse et la passion comme unique aspiration… Oui mais encore une fois, comment peut on faire?
C’est pourtant dans nos têtes ,tout est dans nos têtes particulièrement cette histoire de destin et de destinée…une sorte d’expression très peu probable du pouvoir et du vouloir.
Je veux,tu veux,il veut…et 12 mois devant pour affiner les expressivités a deux tons.

Photo de Lydia Chebbine.
Recto/verso .New York,2013.
L’illustration d’un New York en noir et blanc est magnifiquement exquise et mes élucubrations du lundi soir ne rendent pas la vraie lumière de cette géométrie quasi parfaite… le photographe « désembourgeoise » le gris et met en scène une sorte d’aplat ,de proportions et de perspectives qui donnent du corps et dynamise d’une manière delicate une musicalité a fleur de peau .
Cest très physique et ça vibre comme une envie de respirer très profondément.
Cheers Lydia.
Que mes lèvres ne sont-elles des cerises!

Premier et unique chapitre.
Nous commençons par un bijou pictural,un veritable travail d’orfèvre, c’est le détail qui raconte le mieux l’oeuvre avec une capacité d’abandon qui nous séduit et nous laisse perplexes.
Ce n’est pas un bestiaire, ni une histoire sur le rapport a la nature ,ce n’est pas une toile non plus mais une scène hallucinante ,une sorte de récit du mythe fondateur construit sur un plan unique qui puise sa force dans le « non dit » et le » non vu » .
C’est surtout un tableau sous forme de « Storyboard » savamment soigné et résolument moderne.
le cadrage ,le mouvement et les personnages sont en parfait raccord……On y discerne un coté clinique presque maniériste et ce n’est pas qu’un effet d’annonce…le cinéma rallie la peinture a ce moment précis et c’est carrément bluffant .
l’Artiste peintre décline ainsi avec brio l’art de la métonymie dans la peinture ,l’art de la mise en scène du signifiant en somme .
La femme en chair d’une sensualité désarmante dégage cependant une inquiétude pesante …cela se joue a coup de champs/contre champs.
la pureté du trait souligne un érotisme glacé ourlé par un ton bleu décliné sous toutes ses nuances comme des couches de respirations que l’on retient devant le geste premier.
l’oeuvre naît d’une légende et tenterait de résoudre le mythe par le ludique …voir la vie dans le bon sens…Une proposition de façon d’être en fait campé par un paon ,très masculin et très imbu de sa force plastique.
La femme,elle, le tient » finement « par une cerise rouge…un veritable recueil de l’art de la séduction et des jeux interdits.
L’artiste peintre transforme ,re-malaxe ,re-organise et re-colorie l’intériorité universelle sans verser dans l’anachronisme de la genèse et réussit la performance de de nous recréer sous le ciel et avec les couleurs de L’Algerie .
De la dentelle ,nous sommes en presence d’une très belle dentelle ,c’est forcement une nouvelle naissance et l’imagination nous appartient.
La cerise du Paon.Tableau de L’Artiste Peintre Hocine Ziani.
« le petit ».
C’est l’histoire d’un tour de passe passe banal ,sans éclat et particulièrement mesquin dont le héros ,que nous appellerons « le petit » afin d’épargner ,vous l’aurez compris « l’âme » tourmentée de cette chose et que nous lui apprêterons pour des raisons charitables sans plus.
Un univers glauque,donc qui reposerait sur une série d’échecs en tous genres ,a s’y perdre d’ennui,a s’y perdre de nullité.
Le petit,n’en pouvant plus de sa vie de rat des villes décide un jour de s’octroyer tout ce dont il a manqué depuis le commencement:la virtuosité.
Il jette ici et la des regards en oblique ,se replie sur la triche ,bafouille,bave,ment et arbore une démarche cousue de pas traîtres ,de pas étouffés,de regards fuyards et d’un aplomb aux senteurs d’égouts.
Des égouts aux gueules béantes qui vomissaient de sombres vagues de haine sur les grands boulevards éclaboussant tout sur leur chemin.
A partir de la rien ne l’arrêtera et telle une araignée boiteuse, il tissera son noir ,froid et gluant dessein autour de facebook city.
Il en choisit une niche .
Se l’octroie avidement au premières lueurs imprécises du jour.
En éloigne les auteurs a coup de chantage,de jérémiades et autres vilenies.
Et commence alors une œuvre infâme d’une longue série d’histoires d’usurpation.
Au final ce petit n’est même pas un vrai PETIT.
PS:
Bien qu’inspirée en partie de faits réels, les personnages et situation décrits dans ce billet sont purement fictifs.

D’éblouissement et de prière…
La scène s’ouvre sur une toile qui raconterait les saisons flottantes…des saisons solubles dans nos histoires de bouches et d’intimité.
Il arrive que des villes entières nous habitent depuis le premier jour ,nous parlons ici d’une sorte de nomadisme architectural qui tour a tour dévoile nos âmes et déroule nos rêves les plus intenses au point de voir danser au loin des minarets puis des clochers.
Cela fait des siècles qu’elle se tenait la.
Debout devant ce tableau.
Le lyrisme visuel éclate a ses pieds en arrondi de dalles,en courbes pleines et en ces autres brisées franchissant des arcs qui a leur tours dévoilaient des chemins insoupçonnés finissant sur le seuil de Babylone,toute en eau.
Des compositions foisonnantes de portes,d’alettes,de moucharabiehs,d’opus de colonnes ,de meurtrières de voûtes et d’arcatures ornaient la place… elle accélère le mouvement pour emprunter une enfilade d’arcades et se laisse aller au charme des variations de tempo des ornements de peinture, sculpture, gravure, mosaïque répétant a l’infini les motifs évoquant les lumières.
le trait pur,ample, fin ,précis et plein de grain fait lever en elle un infini torrent de visages,de gestes et de voix.
Faut il voir dans cette naissance fragile de l’aube un signe du destin ?
Sa ville est en soie.
Sa ville est en eau.
Venise est à portée de main.
La ville qu’elle a coutume de traverser durant ses nuits fiévreuses s’ouvre sur des passages initiatiques ,s’ouvre sur des atmosphères argentées ,s’ouvre sur tous les jardins du désirs
comme une ultime et dernière prière.
Il y a un endroit dans cette ville ou le soleil se lève avec les palpitations dorées et au delà il n’y a plus rien.
Un moment d’éblouissement humain.
Aqua Alta.
Tableau de l’Artiste Peintre Algerien,Hocine Ziani.
Une lignée de femmes a la fenêtre…
Il disait que le sac des femmes le fascinait car on y mêlait les choses précieuses aux choses futiles.
Il disait encore que son boulot c’est écouter Le goût des autres.
Il disait toujours « c’était mieux avant » et avait cette façon de bouger le corps,d’ajuster la tonalité d’un tableau avec… rien.
Il est brillant.
Il est troublant de clairvoyance et de noirceur et la chronique permet l’exagération de tout cela.
L’histoire,toute l’histoire commence par une caresse,par une magie qui s’impose.
C’est donc votre éclat que je salue sur le seuil des villes que j’ai coutume de traverser de toute part a la recherche de ceux dont les yeux pensifs contemplaient la vie.
Et justement il en faisait partie et justement il en était l’incarnation.
Vous n’en pouvez plus de promener ces deux mondes ,l’un dans la tête et l’autre dans les rues…Ce n’est pourtant pas faute d’avoir porter la mélodie jusqu’au bout.
En effet c’est l’histoire de ceux que l’on porte a l’intérieur de nous de façon intense,de façon irréversible…
Une lignée de femmes a la fenêtre,le visage collé a la vitre..L’heure est aux connotations troubles et colorées.
Gate 42 …
Plus de 19 heures passées a traverser des aéroports,trois en tout.
A suivre des panneaux lumineux,a écouter les mêmes annonces en plusieurs langues.Bien sur il y a les livres aux pages plus que cornées,les films dont il ne se rappellera pas,les news qu’il aura volontairement zappé,les litres de café au goût incertain ,les voisins de fauteuils fatigués avec qui il aura échangé au plus une banalité sur le temps ou sur l’amabilité du personnel naviguant..le tel qu’il aura mis en mode avion ,La barbe qu’il aura rasé a la hâte devant le » Gate 42″ et la chemise bleue de bonne signature achetée a la boutique du duty free.
La nuit puis le jour puis la nuit et le voila enfin arrivé sur terre d’Asie.
Le baladin est déphasé ,il a du mal a suivre ce ballet de regards tantôt bridés, tantôt fortement soulignés au khol quand ils ne se déclinent pas en couleurs incertaines,les sourires sont forts apprêtés,les longues robes noires et ces autres blanches,les voitures vomissant sur les trottoirs leur trop plein de luxe ,les vitrines indécentes…
le ton n’est décidément pas aux prières…l’air de la nuit est connu d’avance et il n’y a aucune place a l’énigme.
Dommage…
Le baladin est mal a l’aise trop de quidams autour de lui avancent tranquillement de ce pas vulgaire des mauvais métiers.
Le carillon sonne 19h, elle dépose a regret son roman puis se dirige d’un pas nonchalant vers la cuisine, portée par une lumière qui vient de l’intérieur, elle dresse des pigments dorés sur la table et sert le dîner…
la discussion est animée ,la soirée ouverte sur une joie voluptueuse ponctuée de rires intenses qui tracent des étoiles veillant au loin sur les rêves des femmes Algéroises dans leur appartement.
Des doigts… très bavards.
Jour J.
A courir .
A enjamber les feux rouges.
La ville est un immense trampoline et des crayons de couleurs en veux tu en voila afin de tout recommencer depuis le début…
Faut croire que cela s’apprend de plaisir en plaisir ,nous tâtons la température,questionnons les valises et vérifions les pense- bêtes.
Passeport,carte de crédit,billet électronique et nous fixons le large pour mieux mesurer notre chance…Transcrire le plaisir cela peut passer par des doigts très bavards ou par des itinéraires surprenants et passer de l’automne a l’été sans préambule restera un talent rare et précieux que seule la fantaisie humaine peut permettre .
Passeport,carte de crédit,billet électronique,le baladin se promettait de rencontrer les mots …
Et l’alphabet entière était enfuie, depuis un moment déjà, dans les vielles malles des femmes Algéroises dans un coin de leur appartement…
L.K.
[to be continued]



