Washington DC , été 2012 Le grand boulevard de Georgetown , le coeur de la cité , étalait sous le soleil son trop plein de boutiques a la mode de terrasses de cafés et de restaurants… les trottoirs grouillaient de monde qui se frôlait ,se regardait et se saluait.
l’été est la ,bien la avec cette atmosphère vaporeuse, propice aux ballades et a la débauche du regard…
Je fais don au soleil de mes réflexes de citadine avertie et me laisse prendre au jeu des rues qui s’ouvraient sur d’autres ruelles donnant sur des petites allées conduisant à des petits accès…
la vielle ville se montrait du coup plus bavarde et me livrait ses petits jardins…véritables petites parcelles du désir a l’image de ce carré de tournesols dorés qui caressaient du regard la rivière du Potomac. Plus loin, deux chaises ,une table et un vélo complétaient ce tableau bucolique ,inattendu et surtout inédit.
Le passage initiatique promettait ainsi plus d’une surprise et il aurait été dommage de s’arrêter a la première gare.
je choisis donc la magie, son pari difficile et pousse la quête sur cette ligne du coeur jusqu’à la porte de la coquette enseigne « Spices and Teas » et c’est comme si je pénétrais le monde des mythes..
Le temps s’arrête et je me retrouve en conversation avec mes sens, les effluves de lavande, le jasmin, le thé blanc a la rose, les herbes de provence , la citronnelle , la muscade, la Menthe, l’anis, le cumin , la cardamome … Autant de parfums qui vous enivrent et vous plongent dans une sorte d’ atmosphère lyrique.. Nous sommes décidément dans l’ordre du désir.
je plonge mon nez dans les bocaux et respire un monde suave et caréssant …
le monde entier s’est donné rendez-vous dans ce palais enchanté et je caresse du doigt la poudre veloutée de » rass al hanout » et cette autre flamboyante du » felfel aakri ».
les distances s’effacent et je suis sur le seuil de toutes les casbahs d’Algérie et recouvre ainsi d’une épice a l’autre mon identité culinaire et cela me fait vivre et cela me fait vibrer.
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فلفل عكري…..Paprika
Femmes Algeriennes dans leurs appartements…
Ce n’était pas tout a fait la nuit mais le soleil s’était retiré depuis un moment deja et sous cette lumière bleuâtre et fragile je voyais la silhouette qui remontait la rue .
On apercevait au départ le corps drapé de voile blanc, léger et surtout précieux car tissé de soie pure et rayé de fils d’or et d’argent .
Puis me parvenait Le bruit des talons claquants et urbains…des sons auxquels j’étais habitue car il s’agissait des notes de la médina .
le haik laissait deviner les épaules fragiles, la taille fine et l’ondulation du corps racontant une grâce millénaire qui remonterait jusqu’au porte d’Istanbul….
la voilette courte en dentelle ne laissait voir du visage que les yeux d’un noir profond au regard caressant … le mouvement des lourds cils noirs et recourbés soulignait délicieusement cette intensité unique et dangereusement bouleversante.
A défaut de voir le visage on glisse vers les jambes galbées et marbrées que laissait entrevoir la fente du serouel Algerois ..le contact de l’étoffe avec la peau noyait la silhouette dans une douce mélodie de froufrous soyeux..
Volupté , désir, beauté , féminité, raffinement sobriété autant de respirations pour raconter l’Algérienne en haik qui venait tous les soirs chatouiller mes rêves …ceux d’une petite fille en plein balbutiements » chrysalides ».
Chronique d’une derive douce…
Elle avait une robe noire et ses cheveux blonds ,presque blancs dénotaient drôlement avec le reste. Elle jouait »what a wonderfull World » sur une harpe… Le voyage a » l’Hotel Emirates Place » passe par cette errance sonore.
Passé ,présent ,réel et imaginaire ne font qu’un et l’exaltation se décline en une déferlante de luxe,d’extravagance presque naturelle pour les lieux…
Cette histoire de bouche et d’intimité ,je voudrai la commencer par un délicieux gâteau noix caramel couvert d’une fine feuille d’or 24 carats…c’est ce que nous appelons rentrer dans une communauté ..lol .
Tout en buvant le café doux et aromatique , je tentais de deviner l’état d’âme de la citée en observant le travail plastique des artisans venus d’un peu partout ..Hors ces murs c’est le début d’une histoire de fous: celle d’un désert de béton ou comment réinventer son destin…enfin, c’est selon.
Les frontières architecturales de nos jours semblent être si floues d’un continent a un autre qu’il nous est difficile de comprendre dans quel monde nous sommes..La globalisation de la pierre s’avère être désormais un ennemi et non des moindres de « l’ivresse nomade » tant promise par les brochures touristiques .
Parole de pierres …
Urbaniste, décorateur, peintre, architecte autant de métier qui font et refont l’espace et construisent ainsi un quasi dictionnaire de la vie quotidienne des peuples…
La pierre Algérienne nous conte a sa manière le chemin qu’entreprirent nos médinas, depuis .
En poussant ainsi leurs murs ,elles ont favorisé le débordement de la ville historique vers le début de la cite coloniale ..
l’architecture méditerranéenne Algérienne, riche de ses capacités spatiales extraordinaires est un bouquet de style Romain, Arabo- Musulman, Art Déco et Renaissance, le tout imprégné des couleurs et des lumières qui font la spécificité de nos cités …
C’est pourtant cette particularité Algérienne qui fait défaut aujourd’hui et nombre de nos architectes désespèrent de ne pas voir une véritable politique de l’urbanisation prendre forme chez nous a l’instar de ce qui se fait dans les pays voisins…
« C’était mieux avant ». Aiment a répéter nos étudiants en architecture qui déplorent une formation très incertaine et touchant a peine au savoir faire local …
Zellige , fer forgé , moucharabieh , portes ornées , travail de la pierre , manier le verre colorié , dessiner des patios et des jardins font désormais partie des souvenirs d’une Algérie qui a tant fait rêver par le passé.
« Fumée d’Ambre Gris » . Tableau de John Singer Sargent
Nous parlons très peu dans le Maghreb des peintres Américains. Il en est de même des œuvres de plusieurs orientalistes qui sont passés par nos pays et ont puisé leurs inspirations dans nos lumières et nos couleurs.
Il nous serait difficile en parlant de ce registre de ne pas citer John Singer Sargent , né en 1856 à Florence en Italie et mort en 1925 à Londres .
A Paris qui restera sans conteste son port d’attache, notre Américain a la palette innovatrice est passé par l’atelier de Carolus-Duran, était influencé par les grands peintres italiens et espagnols comme Vélasquez dont il était copiste . Il était également ami avec Monet et bien d’autres célébrités de l’époque.
Singer a aussi beaucoup voyagé dans un souci de perfectionner son coup de pinceau et de s’offrir par la même une stimulation picturale certaine.
C’est vers1880 que nous retrouverons ses traces en Tunisie , un séjour considéré comme un premier pas dans les sentiers de l’orientalisme.
Par ailleurs deux tableaux témoignent incontestablement de son passage en Algérie .Dans l’un Sargent a peint une rue d’Alger et dans l’autre il mit a l’honneur la Côte Algéroise.
Au Maroc, Singer s’est concentré sur les lieux et les costumes, il a même dessiné une série de bijoux orientaux d’une grande beauté.
Enfin en Jordanie, il a également peint des portraits des bédouins et de leurs campements en offrant ainsi un nouveau regard d’une sensibilité rare et d’un émerveillement non caché pour cet ailleurs enchanteur .
Sargent a été Longtemps critiqué par ses paires qui comme Camille Pissaro dira de lui : » il n’est pas un passionné, mais plutôt un habile interprète » .
Malgré une longue période de critiques défavorables, la popularité de Sargent reprit dans les années 1950.
Dans les années 1960, une renaissance de l’art victorien et de nouvelles études sur Sargent confortèrent sa réputation .
Sargent se verra honoré par le biais d’expositions diverses dans les plus grands musées, dont une rétrospective au Whitney Muséum of American Art en 1986, et, en 1999, une exposition itinérante qui fut présentée au musée des beaux-arts de Boston, à la National Gallery of Art de Washington D.C. et à la National Gallery de Londres.
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Collier de jasmins…
Les tableaux sont du peintre Americain Frederick Arthur Bridgman.
Il a commencé comme dessinateur dans la ville de New York. Il se rend très jeune, en 1866, à Paris.
Il étudie la peinture auprès de la colonie américaine de Pont-Aven puis à Paris Il se spécialise dans les portraits et la peinture orientaliste.
Il visite l’Espagne puis Tanger durant l’hiver 1872-1873 puis l’Egypte où il reste cinq ans avant de revenir à Paris en 1877.
Il visite l’Algérie pour la première fois en 1885-86. Il y retourne plusieurs fois. Il séjourne quelques temps à Alger où il loue avec difficulté une chambre atelier dans la Casbah.
Il travaille d’après des esquisses mais aussi sur des photographies qu’il réalise lui-même.
Il obtient sa première récompense au Salon de 1877, puis une médaille d’argent aux expositions universelles de 1889 et une autre à celle de 1900.
Il est le fondateur de la Société des Artistes Américains à Paris. Il est aussi écrivain et photographe de ses voyages.
Musique d’Ambiance Mohamed Rouane -Algerie –


