08:30 du matin, la glissante file devant les bus a destination de New York gardait encore du sommeil, plein les fonds de poche. Un pied sur le trottoir, l’autre encore dans la voiture, ma fille me faisait promettre de ne pas m’ennuyer durant le réveillon de la Saint-Sylvestre. Je ne m’attarde pas plus que cela sur la fraîcheur des visages des voyageurs qui accentuait singulièrement les plusieurs fois 365 jours que je cumulais.
Un premier feu rouge puis un deuxième et me voila déjà en retard pour mon dernier rendez-vous de l’annee.
Salamalecs, sourires complices et de l’émotion, bien réelle devant l’étalage de viennoiseries, Il y a de ces plaisirs que l’on n’explique pas. Le café avec les copines dans « la houma » s’avérait être une brillante idée de clôture pour la très prolixe et imprécise 2015.
S’en est suivi une très longue promenade dans la ville. La douceur inhabituelle de la meteo rallongeait les ombres sur le macadam frémissant d’impatience sous les pas des promeneurs.
Ecrire sur le dernier jour de l’annee, c’est se montrer attentive aux visages qui passent et cela n’engage que moi. Ceux des touristes, les visages de devant la maison blanche, racontaient la nonchalance avec tellement de légèreté.
14:00 heures , je fais mes courses…la cohue absolument colorée anticipait sur des festivités sonores a en juger les cadis bien garnis et les les bulles en perspective. De l’autre coté, Dubai annonçait deja l’annee 2016. Je ne dirai jamais assez sur la magie de l’ecrit particulierement quand il rend magistralement aisé le voyage dans le temps.
17:00 heures, repas sur le pouce, faut bien perdre les tonnes de chocolats ingurgitées durant the christmas. Pas de télé, ce soir mais un fond de John Coltrane, autant parler d’une anthologie sur les » favorite things ».
20,21,22 heures… Bref, je traîne la savate afin de repousser le moment de basculer dans le tout New Year. Je soigne le finish de tout ce que je sais en attendant de decouvrir ce que je saurai.
Un reveillon bien calme au final et ça le fait et meme tres bien.
Tres belle année et des guirlandes de tendresses a tous. Cheers.
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Chronique sur le 31…
La modernité d’une figure.

« Mourez avant de mourir car c’est de la mort de l’égo, dont il est ici question, que renaît l’être spirituel » L’Emir Abdelkader Al Djazairi. Tableau de Hocine Ziani.
Synopsis
Quand son pays, l’Algérie fut envahi, cet homme bâtit un Etat.
Quand la barbarie se répandait, décimant les siens, cet homme répondit par l’humanité, la compassion et le droit.
Quand on lui promit la liberté en Orient, cet homme reçut la prison au Nord.
Quand on lui offrit un royaume, cet homme choisit la foi et la plume.
Quand certains faisaient de leur foi une haine meurtrière, cet homme fit de la sienne une main tendue.
Cet homme s’appelle Abd El Kader. Il est le fils de Mohiedine et le père de l’Algérie.
Il a vécu hier, mais son histoire dessine une voie pour demain.
C’est en ces mots et avec une voix d’enfant que le réalisateur Salem Brahimi, raconte L’Emir Abdelkader , le heros absolu du roman national Algérien.
Faute de pouvoir poster le documentaire pour des raisons evidentes de droits d’auteur. je laisse le realisateur Salem Brahimi nous expliquer, avec une voix d’enfant le comment et le pourquoi d’être Algérien mais surtout Émir.
Fiche technique
Titre : Abd El-Kader
: Genre Documentaire
: Durée 96 mn
: Année de production 2013
Réalisateur : Salem Brahimi
Scénariste : Salem Brahimi et Audrey Brasseur
Producteur : Agence Algérienne pour le Rayonnement Culturel (AARC) avec le soutien du Ministère de la Culture – FDATIC et de Tlemcen, Capitale de la Culture Islamique 2011.
Producteurs executifs : Battam Films /Wamip Films
Sur la théorie de tout …

La transcription n’est pas la vraie vie mais un échos lointain voire légèrement imprécis de ce qui pourrait être l’enfer des constats tragiques, irrévocables, froids. Ceux la mêmes qui vous plongent dans la solitude des réflexions insupportables pour vos neurones qui sauteront méticuleusement un a un sans faire la moindre étincelles.
Ces pétards mémoriels mouillées s’alignaient perfidement sur le rythme de l’extinction teigneuse de vos ressouvenances. La chronique devient capricieuse, le tempo en prend un coup et la vision finit par avoir du mal avec la répartition des 24h/jour.
– Es-tu certain de m’en avoir soufflé mot aupavant?
– Mais enfin tu exagères, tu devrais me prendre plus au sérieux.
– Evidemment que cela me revient mais vaguement, très vaguement. Et si nous reprenions tout des le début, hein?
S’en suivait généralement de très vives protestations, des bras qu’on lève vers le ciel pour dire que cela ne peut plus continuer.
-C’est immanquablement de la mauvaise foi .
Éclat de porte exagérément sonore et des pas fuyants .
Restée seule dans sa tête ou il est de plus en plus aisé de faire de grands ronds tellement qu’elle était vide cette satanée tête, elle renouvelait l’exercice mental
qu’elle s’imposait depuis des semaines. Commencer scrupuleusement par suivre la courbe du déroulé de la journée. Les battements de son cœur affolaient ses tympans et de la sueur au gout de souffre lui en tombait par paquets jusqu’en bas dan le dos. Son trouble s’accentuait, se découplait pour finir par inonder la pièce plongée dans la pénombre.
Tremblante, elle avançait tout essoufflée dans les dédales mentals. Poings serrés, yeux écarquillés, elle tentait de retenir la moindre broutille, de s’accrocher a la bribe d’un détails.
Retours a la case départ
Voyons ce que je devais faire aujourd’hui ?
Les lacunes sont de plus en plus notoires surtout qu’elle a passé tout l’après-midi a suivre ses programmes préférés en mode replay.
On a parlé philosophie, des djihadistes, de la maison Gallimard puis du film de ce jeune réalisateur Britannique dont le nom lui échappait et lui échappera encore pendant les plusieurs heures a venir.
Irritée au plus haut point ,elle ouvre précipitamment la porte du frigo afin d’ y retirer de l’eau
Et…
Le frigo, était impeccablement, totalement, rageusement vide.
C’était donc cela.,elle avait magistralement oublié de faire les courses de la semaine.
-Ça va maman, tu sembles soucieuse?.
La voix était avenante , douce . Elle se retourne pour balbutier d’une voix confuse a l’oreille de sa princesse:
-C’est la journée des courses, tu m’y accompagnes,dis?
Fantôme de femme…

Vous êtes jeune,belle,talentueuse , insouciante, vous vous appelez Gerda Wegener et vous demandez exceptionnellement a votre mari de poser pour vous en… femme.
Gerda qui vivait de »sketching « de portraits en série sans grand succès, jusque la, vient de bouleverser par un seul geste, la palette chromatique et sa propre vie en déclinant une oeuvre en tiroirs sur « l’être/ femme ».
Le réalisateur Tom Hooper tentera tout au long de son dernier film « The Danish Girl » de scruter, disséquer,repenser et arpenter le ressenti feminin avec une tendresse et une pertinence désarmantes.
« The Danish Girl » est définitivement une déclaration d’amour a la Femme qui tour a tour aime, souffre, construit et pardonne a fleur de femme si tant il nous est possible de dépeindre l’abnégation infinie de la mère, épouse, amoureuse mais egalement croqueuse d’homme capable du meilleur comme du pire.
Gerda Wegener qui vit aux premières loges la transformation de son mari en femme, apprendra a mieux connaitre sa rivale Lili dans la douleur et la solitude la plus absolue.
Un portrait en couches successives d’une créature/ maîtresse qui souffle tout sur son passage a commencer par le mariage de ce jeune couple d’artistes peintres.
Lili optera ainsi, au grand désespoir de Gerda, pour sa toute nouvelle frémissante vie de femme et renoncera a sa vie d’époux et de peintre très prometteuse, pourtant.
02:00 heures de screening,donc, pour raconter les frontieres fabuleusement
floues du genre sexuel , la tenacite des archétypes sociaux et l’improbabilité de nos palpitations, celles les plus secrètes.
« The Danish Girl » est un récit sur la férocité des rivalités féminines. Un panoramique sur le tumulte au milieu duquel s’affrontent violemment deux femmes qui aiment puissamment et qui ne devront leur survie qu’a la disparition de l’une d’entre elle.
Eddie Redmayn -Lili dans le film porte magistralement l’histoire vraie d’Einar Wegener , un peintre à succès et l’une des premières personnes à subir une intervention chirurgicale de changement de sexe- signe avec ce foisonnement de pellicules une sincère introspection dont personne n’est a l’abri dans cette culture du tout définitif.
Avis du cinéphile:
A voir impérieusement pour la sublime direction photo et les nombreux plans filmés sur le mode impressionniste en plus de la prestation bluffante d’Eddy Redman et celle d’ Alicia Vikander pressentis tous les deux pour pour l’oscar 2016.
Fiche technique:
Realisateur: Tom Hooper.
Directeur musical : Alexandre Desplat
Scénario : Lucinda Coxon.
Avec :Eddie Redmayne, Alicia Vikander, Matthias Schoenaerts, Ben Whishaw, Amber Heard
Durée : 02:00mn
Sortie:
Washington DC: 12 decembre 2015.
Londres: 01 janvier 2016.
Paris: 20 Janvier 2016.
Fraguements d’un discours dramatique…
Maman,
Comme une émotion qui nous tient debout. Comme un récit sur les temps qui s’affolent. Elle avait coutume de répéter qu’un lien naît de si peu de chose car au fond qu’est ce que 9 mois?.
Suivra un long silence avant de lacher dans une espèce de râle gras, les prémonitions longuement concoctés a l’avance.
Immonde abus qu’est la feminite.
Maman.
Tout les autres matins…
Les mots, encore eux, comme ultime refuge et le souffle d’un écrivain pour reapprendre a se réveiller tous les autres matins.
« Paris est une fête », rédigé entre 1957 et 1960, est un déroulé d’instants tendres et joyeux relatant le passage de l’écrivain Américain Ernest Hemingway dans la capitale française dans les années 1920.
Plusieurs exemplaires du roman ont été déposés entre les fleurs et les bougies sur différents lieux touchés par les attaques, notamment devant l’un des bars visés par les terroristes et devant le Bataclan.
Pendant la minute de silence la semaine derniere de nombreuses personnes tenaient également le livre à la main.
Entre deux saisons…
Je suis en avance, je sais. Il fait tellement beau dans le jardin. Un dosage heureux et d’une incroyable justesse entre le chaud et le froid avec zero humitidite, si ce n’est la présence de quelques insectes,tout serait parfait.
Je concède une bonne poignée de minutes a regarder les écureuils sous ce ciel radieux, il y en a 3 ou 4, peut être 5 a courir les arbres, particulièrement celui de droite dans le prolongement de la terrasse ,le grand arbre a feuillage rouge.
Tu souris? Mais oui, tu te moques.
Tu sais quoi, être adulte cela veut dire aussi : continuer a s’émerveiller,Dans ton langage ce serait: lâcher prise.Allez, détend-toi,quoi..
Sur les moustiques, je rajouterai que j’enfile sans insister mes chaussettes, elles semblent reprendre sérieusement du service, ce soir, dommage,je voulais promener mes pieds nus sur la dalle fraîche.
Que serait une correspondance sans ces menus détails,je me le demande. Au fait ton assurance refuse de livrer ton médicament et ce mensuellement, je ne saurais te dire pourquoi ont-ils opté pour la formule trimestrielle et sans nous consulter.
Bien entendu ,je ne les ai pas appelé ,je n’aime pas les voix déformées que me renvoient les ondes.
Ecrire, il n’y a que ça qui restera de nous deux et tant mieux,j’ai envie de dire.
Ecrire pour entendre sa voix intérieure se projeter sur le papier ou l’écran, c’est kif kif, tant que cet échos de l’ultime te parvienne encore tout remué.
Je ne trouve pas toujours mes mots .
Silence aussi épais que la distance qui nous sépare.
Summer time…
Hein? Comment appelle t-on cette histoire?
Le tout avait commencé avec cette femme qui a l’heure du lever du jour, se mettait a ranger une a une ses idées folles au fond de l’imposante armoire en vieux chêne,dressée au milieu de la pièce..
Veiller a ce que rien ne dépasse, pas même l’esquisse d’un pas de cote, d’une rêverie farfelue. d’une unique note de musique, sans parler du mouvement furtif d‘une mèche que l’on dit folle.
Car au fond que serait la vie sans les lourdes armoires en chêne?
Moi,qui ne se lève jamais avec les premiers fils du jour,
Qui n’a pas d’histoire a raconter,
Qui n’a même pas d’idées fantaisistes ne serait-ce que pour tresser l’ombre meme en pointillée, d’une autre femme.
Celle avec d’interminables mains fines qui joueraient de ses battements de cœur comme on jouerait un prélude d’une histoire courant le long des quais de gare.