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Archives de Tag: Latifa Kharrat

Perspective suggestive.

                                    

« Agar et Ismaël » par Hocine Ziani.
huile sur toile, 120x150cm, 2015

Comment peut-on transformer des métaphores en oeuvre aussi sublime et presque réelle?.
Solitude,silence,ombres imprécises autant d’éléments qui serviront a détricoter la peur, les interrogations, les bavardages inutiles mais surtout l’art de souligner la fragilité humaine.
Hocine Ziani raconte une mer désertique et le naufrage spirituel coupable des exclusions, les plus insensées.
Extrême privilège,nous somme dans la tête de l’artiste et nous empruntons son regard qui balaye le temps.
Un tableau/bilan qui revient sur l’inconscient collectif sans marquer les conclusions abusives.
Ziani vous libère et vous invite a réécrire l’Histoire mais a plusieurs mains ,cette fois.
Faut il y lire des similitudes avec notre quotidien et un début de réponse a ces guerres fratricides qui secouent plus de la moitie du monde?
« Agar et Ismaël » est,surtout, une toile que nous lisons comme une révélation sur les origines.
Repositionner humblement l’humain et recentrer l’essentiel pour mieux nous comprendre,une vision très romantique du monde propre a Ziani qui appelle a libérer les esprits de toutes les facéties pieuses.

 
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Publié par le 30 octobre 2015 dans Arts Visuels

 

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Je ne peux rien dire…

FullSizeRender (67)       Qui des deux, la lumière ou l’été indien raconterait-il au mieux l’étincellement des arrières saisons?. Une question a laquelle tentait de répondre, le silence du matin si peu bavard de lui.
Prise a partie par ses mutismes en tiroirs, elle décida très vite d’éluder sa solitude. Étrange idée que celle de vouloir détricoter le vide, de s’y mesurer, de le fixer droit dans les yeux. Encore une de ses pensées farfelues car la solitude est tout sauf un regard partagé.
L’a t-il jamais aimé, du-moins selon ses perspectives très organisées?.
– Mais bien entendu qu’il est impératif d’accorder un rythme a nos vérités, enfin .
– Tu compliques les choses ma chérie, Essaye de te détendre, plutôt.
Ce serait donc cela un homme, une série de décontractions maladroites , une proposition physique du vaste subjectif pour ne pas dire un regard raide très plongeant.
– Tu n’as même pas ouvert ton paquet. La relançait-il mi- taquin  mi- boudeur.
Il ne la quittait pas des yeux, en bras de chemise, la cravate desserrée, sa barbe de la veille lui donnait des airs d’adolescent joueur. Elle nota avec satisfaction que le papier d’emballage etait recyclable avant de découvrir l’écrin en velours bleu nuit.
Le souffle court,elle fit délicatement glisser l’incroyable pochette du vinyle 33 tours qui s’avère être un collector du débuts des sixties.
– C’est une folie. Cette chose est juste un incroyable bluff.  Mais, enfin, ou as tu trouvé cette merveille ?
– J’ai parlé a « my people » en pensant que cela te ferait plaisir. Répondit-il un brin cabochard.
– C’est FA. DE. LA . Un collector de Fadela . Ça doit coûter une fortune.
– Écoutons, plutôt, ton disque, hein, ma chérie.
Mettre en musique une vie de frontières, c’était l’ultime combat de ce mi- Dieu mi-Corsaire. Qu’a t-il offert en échange de cet inestimable objet et qui se cache derrière son sonore « My people » qu’il évoquait souvent pour ne pas donner de précisions sur ses innombrables vols long courrier?.
Et puis, il y’avait l’agenda sur lequel il surlignait  trop fréquemment une géographie friable.  L’Afghanistan, Jérusalem, Moscou , l’Iran, le Yémen, Jalal Abad, autant parler de volcan improbable, de magma politico/militairo/financier très controversé, coupable trop souvent de bien des malheurs.
– Tu as promis de me faire confiance.
Annotation personnelle ,
Ses yeux cherchaient inlassablement un démentit. Elle qui n’avait pas l’habitude d’emprunter les chemins les plus simples, s’accommoderait ce soir, des pirouettes d’un jeune homme, a peine plus vieux que 50 ans qui cultivait avec un plaisir évident le gout pour la fable.
La gravure,
Le cadre reposait sur un principe relativement simple: Un homme rencontre une femme ou une femme prend la peine de regarder un homme. Peu importe les définitions , ce qui comptait c’était le soins porté aux premiers instants. ceux avant d’initier la pensée , de pénétrer l’anti-chambre,  d’apprivoiser les intériorités. La gageure étant celle de faire entendre les voix divergentes afin de neutraliser les tourbillons multiples.
Une vie a deux dépendra souvent de la texture des cordes vocales, de leur capacité a évoluer dans les nuances et  jouer la partition a quatre mains .
– As tu parlé de notre ami?
-Je crains qu’il ne s’agisse d’un grand et inextricable incident international.
– Des allégations, c’est une somme d’allégations recueillie auprès du chauffeur personnel de son épouse.
– Tu noteras que c’est le chauffeur de l’ambassade, en premier lieu.
– Supposons que ce soit vrai, que celui qui n’a jamais péché jette la première pierre .
– Fréquenter un diplomate Français de haut rang quand on est l’épouse de l’ambassadeur d’Algérie aux Etats Unis  n’est pas une erreur mais une déclaration de guerre .
– C’est un guet-apens. Il y’ a a parier que tout cela ait  été concocté dans les cabinets noirs pour  le castrer professionnellement . Il avait subjugué le tout New York. Rappelle-toi, on fulminait, a l’epoque, du coté de Rabat.
Quelque chose d’expressionniste se jouait dans cette pièce,il y avait de l’intelligence et de la féerie dans la manière de surnager  la petitesse humaine. Il y ‘avait une éblouissante capacité a transmettre de nouvelles conception du temps.– Cela reste jouable a condition que l’on s’arme de patience, d’une infinie patience. Ton thé a refroidi, je vais réchauffer  ta tasse.                                               En attendant la chute,
Sa lutte discrète  pour le jeune diplomate est un combat romanesque et révolutionnaire.Elle est tellement peu de ce monde.
Et après?
Apres il fut question d’autres chose.

 
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Publié par le 24 octobre 2015 dans A pile et face

 

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Oncques…

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La solitude est un silence bleu, un luxe dans l’urbanité fouineuse, inquisitrice, creuse par moments, pas assez pleine a d’autres, alors, rarement comme nous l’aurions voulu.
Dans une autre vie, les éclats, les fulgurances, les éblouissements seront exclusivement bleus.
le corps, l’âme, les rencontres avec, contre et malgré l’autre n’obéiront plus a l’ordre humain mais a ce quelque chose d’imperceptible situé juste en dessous du divin et a hauteur du surhumain.
Point de bascule.
Les matins fériés sont un vaste champs des temporalités plurielles.
– Tu prendrais un café, dis?
– Accompagneras-tu les enfants au cinéma?
– Tu n’oublieras pas de te raser,hein?
– Tu nous fais ton moelleux au chocolat?
– Tu me manques, tu es beau, tu es belle, tu m’énerves.
Bleu.
Bleu se dit : »Des lèvres bleues de froid » ou « le noyé était tout bleu ».
C’est a ne plus se penser qu’en blabla bleu dans le vaste labyrinthe du peuplement pourtant la mer est parfaitement bleue puis le ciel est bleu sans nuage.

 
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Publié par le 17 octobre 2015 dans A pile et face

 

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Les temporalités meurtrières…

Ecrire dans l’anguleux , le sombre, le rugueux , n’est pas écrire.
C’est se tenir sur un pont jeté sur l’improbabilité de notre monde au milieux d’hordes humaines compactes, déformées, mutilées et cruellement tailladées jusqu’a dans la peau de la peau.
De l’extrême orient jusqu’aux rives du vieux continent la degeometrisation du temps ne se fait que par le malheur. Le triomphe est, désormais, du cote de la nature artificieuse, de l’inconsistant, du manque de perspective, du recroquevillement sur le désenchantement.
Ces croisades froides, meurtrières, déterministes, déterminantes ne cesseront de glisser dangereusement, méthodiquement , pernicieusement dans nos têtes afin de nous extirper et de manière irrémédiable du grand roman originel.
Nos malédictions dévoilent et par vague entière les nouveaux apatrides de l’imaginaire: la légèreté, le solaire, le céleste le translucides plieront et très vite sous la ténacité de l’inobservance.
Ecrire, cette forme du devenir, perd jusqu’à sa raison d’être puisque l’humain n’est plus l’humain mais juste un réfugié du tout de suite et du maintenant.
henna

 
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Publié par le 11 octobre 2015 dans A pile et face

 

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Incartade…

La file de voitures serpenterait par-devant pour au moins deux kilomètres.
les écrans électroniques géants annonçaient un ralenti de 30mn et dans la foulée des numéros a appeler en cas d’urgence, la ceinture de sécurité qu’il fallait garder attachée sous peine d’une amende de 250$ mais point d’indemnisation pour chamboulement avec préméditation de notre agenda post-bureau.
En citadins accomplis, on patiente dans sa voiture malgré la fatigue, l’agacement mais surtout le retard annoncé sur les courses du soir, le repas, la collecte des enfants.
Bref, les sirènes des pompiers déployaient une urbanité grinçante et le prélude d’une soirée ruinée, la notre en l’occurrence.
Soit, nous prenons notre mal en patience, on phone,on SMS, on consulte nos boites mail. Puis un mouvement dans le rétroviseur ,changement de programme, les voitures, celles a l’arrière, commencèrent a reculer sur la droite pour emprunter la première sortie .
Magie.
Des jardins en guise de ville ou comment la ville s’efface t-elle devant les jardins? Qu’importe la manœuvre du moment que la poésie est au rendez-vous.
Je décide de prendre mon temps, stationne et longe le paradis.
Changer d’itinéraire vers 18 heure du cote de Washington DC Ouest s’avérera la plus brillante incartade du mois, la preuve.
                                                                 

 
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Publié par le 12 septembre 2015 dans A pile et face

 

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le deuxième temps…

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Susciter des émotions, au moins ça, elle sait y faire.

Le récit des matins de fin d’été se construit sur des palpitations en forme de bulles de savon rondes, lisses, harmonieuses, intimes, nouvelles. La brise courait le long de l’enfilade des fenêtres ouvertes sur la lumière des premières heures, douce, infiniment douce.
Une poupée oubliée au coin du jardin, l’oiseau qui se pose dans un bruissement d’ailes sur le bord de la chaise en toile bleu Klein.
la peau exquisement dorée  était  encore tiède au sortir du lit sous le pyjamas coupé dans un délicat et onctueux cachemire blanc. Elle passait, plusieurs fois la main dans ses cheveux courts, très courts, coupés jusqu’au dessus des oreilles puis tente de lisser son regard en tapotant doucement sur ses paupières. Elle empruntait le procédé a une vielle science japonaise, le « taikyoku ken » qui veut dire littéralement « boxe avec l’ombre ». Elle appuyait ainsi légèrement sur sa rétine comme on jouait sur un tempo tres lent, libre, tranquille. A l’etage, l’accord était parfait entre l’odeur du premier café, la radio qui grésillait et le telephone qu’on laissait sonner un moment avant de décrocher.
– Allo,disait la voix, encore ensommeillée, a l’autre bout du monde.
– Bonjour, je te rajoute un peu de lait? Miel ou sucre?
Les harmonies étaient forcement légères, on jouait les retrouvailles a distance sur une musique minimaliste pour mieux parler de l’émotion qui nous tient debout.
– Tu m’entends ma chérie?
la voix basse, caressante, un rien poivrée égrenait, au delà des bornes kilométriques, un ordonnancement du merveilleux face au monde.
-Tu rentres quand?.
– Franchement,je ne sais pas. C’est encore plus compliqué que nous le pensions.
Le timbre de la voix se voile légèrement, un nuage passe. les intonations en deviennent obliques de peur de réveiller les obsessions des corps qui ont coutume de se mélanger.
– Je dois y aller. Je te rappelle dans la journée. Je t’embrasse.

Clic du téléphone, les accords s’embrouillent, la valse ne reprend pas à l’identique. Processed with VSCOcam with b5 preset


Photo de Lydia Chebbine.
Jefferson memorial.Washington DC.September 2015.

 
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Publié par le 7 septembre 2015 dans A pile et face

 

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Un agenda qui prétend…

Une femme se tient devant sa fenêtre. Il y a toujours une vitre dans ces cas la. Elle appuie le front contre la surface froide en activant la touche rewind.
Au seuil du monde, les chemises en lin blanc impeccablement repassées soulignaient avec une pointe d’insistance les peaux étonnement dorées. Les sourires n’étaient pas forcement sincères et les bouches de toutes ces mondaines,minutieusement tracées au rouge écarlate de Dior, se contractaient en dessinant des « Ohhhh » savamment dosés mais surtout divins que l’on suspendait juste au dessus des plats.
Exquis.
Il faut dire que l’ambassade Britannique sait y faire et quand sa majesté recevait pour le iftar c’est toutes les dunes de l’Arabie qui scintillaient jusqu’à tard, très tard dans la nuit .
Il l’a regardait un peu intrigué, beaucoup amusé, infiniment séduit. Leur hôte, un brillant diplomate, les avait placé côte à côté. Autour de la somptueuse table s’entrechoquaient des nationalités confondues, plénipotentiaires des sphères d’intérêts encore plus confondantes, disons le.
Madame la conférencière nous viendrait de New York . Ils avaient même échangé, il y a de cela quelques mois, sur l’urgence de protéger le temple antique de Baalshamin à Palmyre. Ne  pouvant assister a son exposé faute de caler  la séance entre deux vols, il s’est promis de la revoir et le plus vite possible .
Au  moment de servir le deuxième plat ,la voix fluette se détachait  des murs et des ombres langoureuses que dessinaient les flammes des bougies embaumant le bois de santal. Elle tournoyait au dessus de leur tête avant de venir se mêler aux tintement des verres en cristal.
Et cela faisait de jolis tchin,tchin.
Et cela donnait des histoires invraisemblables.
– Ma grand- mère avait coutume de donner des soirées légendaires dans sa villa du grand Alger.
On disait que la demeure aurait appartenu a Saint-Saëns.
On disait aussi que par une fiévreuse nuit du mois d’août quelque part sur les rives de la pointe Pescade, un homme de 38 ans, d’une lucidité intacte ouvrit grand la fenêtre de sa chambre et lâcha sur la ville par poignées entières des centaines de partitions musicales. Elle s’interrompit le temps de lisser un pli sur la nappe avec le souci d’accomplir quelque chose d’éminemment important avant de continuer sur le ton de la confidence en baissant d’un cran sa voix:
-Ma grand mère, elle, n’avait de ouïe que pour la séraphique Fadela et ses noubas.
– Est- elle toujours a Alger?
– Fadela? bien sur que non. Elle décédera en 70, le jour de ma naissance. Ma grand mère y a vu un signe et m’a fait juré de laisser chanter Fadela partout ou j’irai.
Bien entendu qu’il pensait a la grand-mère, lui.
Avant le dessert ,il tremblait déjà a l’idée de ne pouvoir revoir ce petit bout de femme qui ne faisait pas de grands « Oh » mais qui semblait fragilisée par la perte de Fadela.
– J’aimerai vous revoir dans la maison de votre grand mère .
– je n’y habite plus.
Suivra un mouvement précipité de toutes les lumières traversant a l’oblique l’enfilade des vitres donnant sur le jardin de la résidence.

Généralement la douleur était trop sourde. Ramassée, la boule juste au niveau de l’estomac s’amplifiait en boursouflures qui ralentissaient dangereusement sa respiration.
Le savoir loin encore, plusieurs fois dans le mois, dans l’année, durant quelques 25 ans, elle ne s’y résignera jamais et certainement pas durant la nuit.
Le jour,elle fera comme si en peinant a défroisser les chronologies boudeuses .
La perdition, les creux, le vide, les blancs, l’incompréhension, les enfonçures se résorberont, pour un moment, sous la couverture en cuir de chèvre du mémorandum souvent trop chargé .
la modernité entière serait-elle  un agenda qui prétend?
-J’ai menti, ce n’est pas seulement que je voudrai rester a tes cotés mais je le veux tellement.
C’était sa manière a lui d’annoncer les départs.
Washington DC.August 28.2015.
To be continued.

 
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Publié par le 27 août 2015 dans A pile et face

 

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l’intercis…

Elle aimait a évoquer l’histoire de cet homme que l’on aurait aperçu entre deux portes. Plongé dans la pénombre, il tenait de sa main ferme sa gorge.
La légende ne dira pas s’il essayait de retenir ses mots ou au contraire aidait a les libérer.
Elle était folle,un peu,beaucoup, prenait souvent des postures, n’apparaissait jamais sans un livre a la main et en oubliait souvent de se nourrir mais buvait des litres d’eau tiède. Absolument tiède, disait-elle avec un sourire.
Il choisit d’obtempérer voire de composer avec ses allusions pour faire sans cesse comme si car l’envie de construire l’emportait sur le reste. Il tendit la main et poussa les persiennes qui ouvraient sur la terrasse. Le jardin était ordonné,soigné et sentait tellement bon,peut être même que Dieu habitait dans chacune des fleurs.
-J’ai menti, ce n’est pas seulement que je voudrai rester a tes cotes mais je le veux tellement.

 
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Publié par le 18 août 2015 dans A pile et face

 

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